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La griffe du léopard - Page 34

  • Festival de Locarno: politique et cinéma suisses au menu. Indigeste...

    4169497[2].jpgSoutenir la qualité et récompenser le succès, que voilà une vision d’enfer et une politique décoiffante du cinéma suisse prônée par le conseiller fédéral Alain Berset. Décidé en outre à naviguer en eaux calmes, le conflit ne servant pas à son avis la cause de la pellicule. Alors surtout pas de vagues façon l’ex-Monsieur Cinéma Nicolas Bideau, qui du coup passerait presque pour le terroriste de l’OFC !

    Remarquez, ces mots creux illustrent le côté passe-muraille du ministre de la Culture (photo), pour la première fois au Festival de Locarno dans ce rôle. Tandis que la vanité de ce nouveau scénario fait écho à celui de deux films suisses présentés. On se demande en effet bien quelles qualités on a pu leur trouver pour les soutenir. 

    A commencer par Image Problem, un redoutable documentaire en compétition évoquant le secret bancaire, les avantages fiscaux, les  sociétés de matières premières exploitatrices, qui ont fâcheusement terni l’image de notre belle patrie.

    Simon Baumann et Andreas Pfiffner ont donc décidé d’arpenter le pays pour la redorer. Interrogeant paysans, touristes, riches propriétaires, journalistes, ainsi qu’une poignée d’étrangers très déconcertés par leur démarche insolite, consistant à balayer les clichés et à faire tomber les masques en traquant le manque de solidarité et la xénophobie galopante dans cette chère Helvétie.

    Si le thème avait tout pour susciter l’intérêt, ce n’est pas le cas de son traitement consternant. A part se moquer bêtement de ses protagonistes, ce métrage en forme de farce grossière ne raconte rien et ne montre pas grand-chose. Se voulant non conformiste, satirique, critique, il n’est que potache et finit par aboutir à l’inverse du but recherché par nos deux Pieds Nickelés de service. Autrement posé, le film s’intitulant Problème d’image, on ne saurait mieux dire…

    On tombe un cran plus bas avec Nachtlärm de Christoph Schaub, qui nous raconte l’aventure pour le moins improbable d’un couple dont la vie est carrément détruite par les pleurs incessants de leur bébé. 

    Seul  le bruit du moteur de leur Golf permettant au nourrisson de s’endormir, ses malheureux parents sont obligés de l’emmener nuit après nuit, solution éminemment pratique et crédiible, faire une virée sur l’autoroute pour le calmer. Jusqu’au drame inévitable dans une station-service. Le bambin étant laissé seul deux minutes, un voyou et sa copine d’un soir volent la voiture. Sans voir, on se pince, le poupon dans son siège spécial, sur la banquette arrière…

    Et c’est parti pour une interminable course-poursuite dans la campagne zurichois où rien ne nous est épargné dans le grotesque, le ridicule et l’invraisemblable. En un mot, aussi excédant qu'affligeant.

    De quoi plomber encore davantage les débuts de cette 65e édition, qui peine par ailleurs ferme à  trouver un bon rythme. Sauf quand l’Helvète est mâtiné de Canadien. Comme Peter Mettler, né à Toronto de parents suisses et qui, avec The End Of Time, nous propose une variation assez fascinante sur le temps, en partant de l’accélérateur de particules au CERN. On perçoit même des accents kubrickiens dans ce voyage parfois vertigineux par le côté insaisissable du sujet, qui nous emmène jusqu’à Hawaï, en passant par la ville sinistrée de Detroit, l’ancienne capitale de l’automobile.

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  • Festival de Locarno: Alain Delon assure le show

    Après Charlotte Rampling, c’est Alain Delon, ovationné la veille sur la scène de la Piazza grande où il a reçu un Léopard d’honneur pour l’ensemble de sa carrière, qui est venu à la rencontre de la presse et du public. Mitraillé par les photographes, assurant le show, le célébre comédien français a évidemment largement contribué au glamour de Locarno, pour la plus grande joie de son directeur artistique, Olivier Père.  

    Mentionnant un début de vie assez tragique, un départ à l’armée très tôt, "la fierté du festival" rappelle qu’il n’avait aucun désir de se lancer dans le  cinéma. Jusqu’à ce qu’il voie Deburau, un  film de Sacha Guitry datant de 1951, en ressorte bouleversé et décide d’en faire son métier. Et puis, miraculeusement,le cinéma est venu le chercher. « A cause de mon physique d’abord, mais aussi ensuite pour ce que j’avais à l’intérieur ».

    Souriant, décontracté et  plein d’humour, contrairement à sa réputation d’homme tyrannique, colérique et mégalomane, Alain Delon, truand du remarque: "Je ne suis pas un acteur difficile. Avec les grands je marche au doigt et à l’œil. En revanche, avec les imbéciles qui ne savent pas ce qu’ils veulent, je peux effectivement  être terrible".

    Et dans les grands, il y naturellement René Clément, son maître, avec qui il a tourné Plein Soleil en 1959, un premier chef d’oeuvre en forme de déclic pour la suite de sa carrière. "C’est après avoir vu ce film que Luchino Visconti est venu me chercher.Je veux ce garçon pour Rocco, a-t-il exigé. Dans son panthéon, on trouve également Jean-Pierre Melville, notamment auteur du Samourai, autre sublime performance d’Alain Delon.

    Pour le comédien qui se compare à un premier violon dans l’orchestre, ces hommes sont des artistes, à l’égal d’un chef comme Karajan. "Ils possèdent trois qualités essentielles. Ils vous mettent en scène, vous dirigent puis passent derrière la caméra et deviennent les réalisateurs. Aujourd’hui, la majorité des cinéastes en ont une de ces caractéristiques, parfois deux, mais rarement trois.

    C’est ainsi que pour lui, le cinéma est mort au siècle passé. "J’ai fait un cinéma qui faisait rêver. Aujourd’hui ce n’est plus le cas". Avouant toutefois qu’il serait prêt à tout faire pour autant que le rôle soit bon. Relevant aussi qu’un film l’a surpris. C’est Intouchables. J’aurais beaucoup aimé jouer le rôle de François Cluzet".

    Encore que le fauteuil roulant soit la chose qu’il redoute le plus. "Je ne crains pas la vieillesse, mais  l’infirmité, l’impotence. Je pense que je me dois tellement à mon public que je ne me montrerai jamais diminué à lui. Ce ne serait pas digne".

    Alain Delon évoque encore son passage aux Etats-Unis. "On m’avait dit reste, tu deviendras une grande star. Mais la France et Paris m’auraient manqué. Le cinéma oui, la caméra étant pareille partout, mais l’Amérique non". 

    En revanche, il ne tarit pas d’éloges sur les comédiens d’outre-Atlantique. Jouer avec Burt Lancaster, c’était comme donner la réplique à Jean Gabin. Et si j’avais pu, je me serais contenté de servir le petit-déjeuner à Marlon Brando. Pour moi, c’est "the" movie. Il avait même une fois déclaré qu'il serait décédé cliniquement le jour où Brando opartirait...

    Enfin, un journaliste chinois lui assurant qu'il est un dieu dans son pays, Alain Delon ne comprend effectivement pas qu’on ne lui ait jamais proposé d’aller jouer là-bas. "J’étais à Shangaï et j’avais du mal à marcher dans la rue tant j’étais sollicité". Sans oublier une anecdote à propos de Johnnie To, un cinéaste avec qui il aimerait travailler. "Il donnait une conférence dans un hôtel. Je suis passé, Johnnie est venu vers moi s'est agenouillé et m'a baisé la main".  

    Très applaudi, Alain Delon termine son petit show par une boutadeil  à propos de la grandeur de Locarno, à laquelle il contribue par sa présence: "Pourquoi avez-vous attendu 50 ans pour m’inviter?"

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  • Alain Delon, "la fierté du festival", assure le show à Locarno

    Ehrenpreis-fuer-Alain-Delon-auf-dem-Filmfestival-Locarno_ArtikelQuer[1].jpgAprès Charlotte Rampling, c’est Alain Delon, 77 ans, ovationné la veille sur la scène de la Piazza grande où il a reçu un Léopard d’honneur pour l’ensemble de sa carrière, qui est venu à la rencontre de la presse et du public. Mitraillé par les photographes, le célébre comédien français a évidemment largement contribué au glamour de Locarno, pour la plus grande joie de son directeur artistique, Olivier Père.  

    Mentionnant un début de vie assez tragique, un départ à l’armée très tôt, "la fierté du festival" rappelle qu’il n’avait aucun désir de se lancer dans le  cinéma. Jusqu’à ce qu’il voie Deburau, un film de Sacha Guitry datant de 1951, en ressorte bouleversé et décide d’en faire son métier. Et puis, miraculeusement,le cinéma est venu le chercher. "A cause de mon physique d’abord, mais aussi ensuite pour ce que j’avais à l’intérieur".

    Souriant, décontracté et plein d’humour, contrairement à sa réputation d’homme tyrannique, colérique et mégalomane, Alain Delon remarque: "Je ne suis pas un acteur difficile. Avec les grands je marche au doigt et à l’œil. En revanche, avec les imbéciles qui ne savent pas ce qu’ils veulent, je peux effectivement  être terrible".

    Et dans les grands, il y a naturellement René Clément, son maître, avec qui il a tourné Plein Soleil en 1959, un premier chef d’oeuvre en forme de déclic pour la suite de sa carrière. "C’est après avoir vu ce film que Luchino Visconti est venu me chercher. Je veux ce garçon pour Rocco, a-t-il exigé. Dans son panthéon, on trouve également Jean-Pierre Melville, notamment auteur du Samourai, autre sublime performance d’Alain Delon.

    783947_20928058_460x306[1].jpgPour le comédien (photo dans Rocco et ses frères) qui se compare à un premier violon dans l’orchestre, ces hommes sont des artistes, à l’égal d’un chef comme Karajan. "Ils possèdent trois qualités essentielles. Ils vous mettent en scène, vous dirigent puis passent derrière la caméra et deviennent les réalisateurs. Aujourd’hui, la majorité des cinéastes en ont une de ces caractéristiques, parfois deux, mais rarement trois.

    C’est ainsi que pour le truand de l'écran mâtiné d'anti-héros tragique, le cinéma est mort au siècle passé. "J’ai fait un cinéma qui faisait rêver. Aujourd’hui ce n’est plus le cas". Avouant toutefois qu’il serait prêt à s'engager dans n'importe quel rôle pour autant qu'il soit bon. Relevant aussi qu’un film l’a surpris. "C’est Intouchables. J’aurais beaucoup aimé jouer le rôle de François Cluzet".

    Encore que le fauteuil roulant soit la chose qu’il redoute le plus. "Je ne crains pas la vieillesse, mais  l’infirmité, l’impotence. Je pense que je me dois tellement à mon public que je ne me montrerai jamais diminué à lui. Ce ne serait pas digne".

    Alain Delon évoque encore son passage aux Etats-Unis. "On m’avait dit reste, tu deviendras une grande star. Mais la France et Paris m’auraient manqué. Le cinéma oui, la caméra dont je suis amoureux étant pareille partout, mais l’Amérique non". 

    En revanche, il ne tarit pas d’éloges sur les comédiens d’outre-Atlantique. Jouer avec Burt Lancaster, c’était comme donner la réplique à Jean Gabin. Et si j’avais pu, je me serais contenté de servir le petit-déjeuner à Marlon Brando. Pour moi, c’est "the" movie. Il avait même une fois déclaré qu'il serait décédé cliniquement le jour où Brando partirait...

    Enfin, un journaliste chinois lui assurant qu'il est un dieu dans son pays, Alain Delon ne comprend effectivement pas qu’on ne lui ait jamais proposé d’aller jouer au Japon ou en Chine. "J’étais récemment à Shangaï et j’avais du mal à marcher dans la rue tant j’étais sollicité".

    Très applaudi et solicité par les traqueurs d'autographe, le comédien  termine sur une boutade à propos de la grandeur de Locarno, qu'il a brièvement illuminé de sa présence: "Pourquoi avez-vous attendu 50 ans pour m’inviter?"

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