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La griffe du léopard - Page 31

  • Festival de Locarno: Faye Dunaway attire la foule pour évoquer ses succès

    Faye-Dunaway-new1[1].jpgFaye Dunaway a de la classe. Intelligente, dynamique, charmeuse et chaleureuse, la comédienne qui a reçu un Léopard d’or vendredi soir sur la Piazza Grande avait rameuté la foule quelques heures auparavant. Conquis, les journalistes et ses fans l’ont écoutée évoquer quelques films qui ont marqué sa carrière en compagnie de Carlo Chatrian, le nouveau directeur artistique du festival.

    Née dans le sud de la Floride en 1941, Faye Dunaway a commencé par rendre hommage à Elia Kazan qui lui a appris le métier et à Marlon Brando qui a inventé une nouvelle façon de jouer. "Kazan a eu une extraordinaire influence sur tous les acteurs avec son excellente analyse des personnages.  Pour moi c’est un maître et je lui suis très reconnaissante. Il a été suivi par toute une génération. Quant à Marlon, c’était un être adorable. J'ai trouvé divin de tourner avec lui tant il était vivant, émotionnellement parlant".

    Instinctive dans ses choix, Faye Dunaway insiste sur la chance qu’elle a eu de travailler avec les plus grands et sous la direction des meilleurs. Des acteurs et des réalisateurs gens au top de leur art et des rôles qui lui ont appris que les femmes doivent lutter pour leurs droits. Son préféré c’est Bonnie Parker dans le célèbre Bonnie and Clyde d’Arthur Penn. Et pas seulement parce qu’il a fait d’elle une star suite à son immense succès lors de sa sortie en 1967. Mais surtout parce que "Bonnie, c’est moi". 

    faye_4[1].jpg"Je me suis identifiée à cette jeune femme car elle est très proche de moi, de mes origines. J’ai été élevée à la campagne et je connaissais la même frustration qu’elle. En plus j’ai énormément apprécié de donner la réplique à Warren Beatty. Ce n’était pas qu’un beau gosse. Il avait quelque chose d’indéfinissable, Il essayait de trouver de nouvelles choses. Il était incroyablement crocheur. Pour lui, le premier à se fatiguer perdait la bataille. Lui ne renonçait jamais".

    Si Bonnie est son personnage favori, tous les autres l’ont touchée. Comme celui d’ Evelyn Mulwray dans Chinatown de Roman Polanski. Elle y engage un détective privé (Jack Nicholson) pour suivre son mari qu’elle soupçonne d’adultère. Elle a également aimé enfiler le costume de Diana Christensen dans Network de Sydney Lumet où elle incarne une productrice sans scrupule,  qui lui a valu en 1976 l’Oscar de la meilleure actrice. "Network est un film très noir, ultra rapide. On était tous comme sur des patins à roulettes… " Le film est une critique acerbe et cynique sur le pouvoir de la télévision. "Une vision prémonitoire", remarque-t-elle. 

    A l’instar de nombreux de ses pairs, Faye Dunaway, également scénariste et productrice a une passion pour la réalisation. Après le tournage d’un court-métrage en 2001, elle s’est lancée dans l’adaptation de la pièce Les leçons de Maria Callas de Terrence McNally qu’elle a jouée au théâtre et dont elle a acquis les droits. "Beaucoup de scènes ont été tournées et j’espère faire le reste bientôt". On lui souhaite de réussir dans cette vaste entreprise à laquelle elle travaille depuis plusieurs années.

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  • Festival de Locarno: l'art du pétard mouillé!

    Alain_Berset,_Ständeratspräsident_2009[1].jpgQue serait Locarno sans ses mini-polémiques? Autant de pétards mouillés qui "explosent" avant ou pendant le festival, "the place to be" pour le gratin politique helvétique qui aime s'y faire voir. Cette année, il s’agit des remous autour de L’Expérience Blocher du Vaudois Jean-Stéphane Bron. Certains élus se sont en effet émus à l’idée que l’Office fédéral de la Culture ait jugé bon d’allouer 260.000 francs, soit la moitié de son budget, à un documentaire sur un politicien.

    A l’image de la conseillère nationale socialiste bâloise Suzanne Leutenegger, suggérant même que le tribun zurichois UDC milliardaire aurait pu payer de ses propres deniers l’opus sur sa petite personne. Une idée des plus sottes. Il suffit de connaître un peu le travail de Jean-Stéphane Bron pour savoir qu’il est à des années-lumière de ces pratiques!

    Bref. Le mieux était encore de demander l’avis de notre ministre de la Culture, présent à Locarno pour la traditionnelle conférence de presse. "C’est une question de liberté de création que je respecte", a-t-il déclaré. De son côté Ivo Kummer, chef de la section Cinéma, a dit avoir soutenu le projet en suivant les recommandations des experts. Il a ajouté que ce n’était pas une première, rappelant par exemple le subventionnement du documentaire d’Andres Brütsch consacré à l’ancienne conseillère fédérale Elizabeth Kopp, Die Winterreise.
     
    Plaidoyer pour une politique culturelle nationale

    Voilà qui devrait en principe calmer les ardeurs de la gauche en colère. En attendant Alain Berset, insistant avec force sur la place récemment découverte mais absolument capitale de la culture, a engagé la discussion sur une politique nationale dans le domaine. Plaidant pour un renforcement de la collaboration entre les instances fédérales, les cantons et les villes, il milite pour un vrai partenariat,  notamment générateur selon lui d’une meilleure visibilité de la culture helvétique hors des frontières,  et d’une meilleure prise en compte de tous les publics.

    En ce qui concerne plus précisément le cinéma, il a annoncé le lancement, en collaboration avec la SSR, d’un soutien accru au scénario, élément essentiel sous-estimé de la fiction. Ainsi qu’un  assouplissement des modes de coproduction avec l’étranger. Enfin, petite cerise sur ce gâteau un rien chiche tout de même, le Prix du cinéma suisse récompensera également le montage  et le film d’animation  dès l’an prochain.

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  • Festival de Locarno 66e édition, c'est parti!

    152934_640[1].jpgFiction, documentaire, films de genre, cinéma expérimental, c’est la continuité dans le changement avec la nomination du nouveau directeur artistique Carlo Chatrian (photo), manifestant la même volonté que ses prédécesseurs de promouvoir tout le cinéma en faisant place aux réalisateurs confirmés, aux débutants, aux grosses productions, aux œuvres indépendantes. Et en conviant quelques stars comme Victoria Abril, Faye Dunaway, Christopher Lee ou Sergio Castellitto, pour ajouter du glamour à la chose.

    Comme chaque année le Festival de Locarno l’un des top events de Suisse présente ainsi un menu des plus copieux. A l’image de cette 66e édition riche de quelque 250 films dont une centaine de nouveautés. Tout commence ce soir sur l’écran géant de la magique Piazza Grande, l’un des plus grands du monde, avec la projection de 2 Guns de l’Islandais Baltasar Kormakur. Sifflements de balles garantis pour les deux agents de services secrets concurrents Mark Wahlberg et Denzel  Washington.

    A noter que les Américains sont moins présents que d’habitude. On ne verra que Wrong Cops de Quentin Dupieux et We’re The Millers de Rawson Marshall Thurber avec Jennifer Aniston. On ne s'en plaindra pas. Il n’y en aura que davantage pour tous les goûts dans ce mythique cinéma à ciel ouvert qui peut accueillir quelque 8000 sectateurs. Et notamment, parmi les seize films projetés, ceux de deux Romands, la très attendue Expérience Blocher de Jean-Stéphane Bron qui fait déjà polémique et Les Grandes Ondes (à l’Ouest) de Lionel Baier. A ne surtout  pas manquer paraît-il Mr Morgan Last Love, avec le grand Michael Caine. 

    Dix-huit premières mondiales en compétition

    Si la Piazza Grande est le cœur du festival, la compétition en est son âme. Dix-huit des vingt prétendants au Léopard d’Or sont des premières mondiales. Venus d’une quinzaine de pays. Les Français sont bien représentés. On attend avec intérêt Gare du nord de Claire Simon avecNicole Garcia, Une autre vie d’Emmanuel Mouret avec le couple insolite JoeyStarr et Virginie Ledoyen ou encore Tonnerre de Guillaume Brac.

    Trois Suisses sont également en lice: Thomas Imbach (Mary, Queen Of Scots), Pippo Delbonno (Sangue) et Yves Yersin, le fameux auteur de Les petites fugues (1979), de retour avec Tableau noir  un documentaire sur l’école. Du travail pour le jury présidé par le Philippin Lav Diaz

    Rétrospective George Cukor

    927df9dd24cff571de_c2m6bnk9w[1].jpgTrès grand moment dans ce cru 2013, l’intégrale Cukor. La rétrospective consacrée à ce cinéaste des femmes, maître de la comédie hollywoodienne au regard plein d’acuité et d’ironie sur la société en général et Hollywood en particulier comprend une cinquantaine d’œuvres. On y croise quelques-unes des plus grandes actrices comme Greta Garo (Le roman de Marguerite Gautier) Judy Garland (Une étoile est née) Marilyn Monroe (Le milliardaire), Sophia Loren (La diablesse au collant rose) ou encore Audrey Hepburn (My fair Lady, qui avait valu un Oscar à son auteur en  1964).

    Les projections seront accompagnées de débats sur le cinéma de George Cukor, animés par de réalisateurs, des acteurs et des critiques. Une table ronde sera également organisée. Et pour ceux qui n’auront pas eu la chance de faire le voyage à Locarno, la rétrospective sera reprise en automne par la Cinémathèque suisse qui a collaboré à l’événement ainsi que le Musée national de Turin et la Film Society Of Lincoln Center de New York.

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