Festival de Locarno: Faye Dunaway attire la foule pour évoquer ses succès (10/08/2013)

Faye-Dunaway-new1[1].jpgFaye Dunaway a de la classe. Intelligente, dynamique, charmeuse et chaleureuse, la comédienne qui a reçu un Léopard d’or vendredi soir sur la Piazza Grande avait rameuté la foule quelques heures auparavant. Conquis, les journalistes et ses fans l’ont écoutée évoquer quelques films qui ont marqué sa carrière en compagnie de Carlo Chatrian, le nouveau directeur artistique du festival.

Née dans le sud de la Floride en 1941, Faye Dunaway a commencé par rendre hommage à Elia Kazan qui lui a appris le métier et à Marlon Brando qui a inventé une nouvelle façon de jouer. "Kazan a eu une extraordinaire influence sur tous les acteurs avec son excellente analyse des personnages.  Pour moi c’est un maître et je lui suis très reconnaissante. Il a été suivi par toute une génération. Quant à Marlon, c’était un être adorable. J'ai trouvé divin de tourner avec lui tant il était vivant, émotionnellement parlant".

Instinctive dans ses choix, Faye Dunaway insiste sur la chance qu’elle a eu de travailler avec les plus grands et sous la direction des meilleurs. Des acteurs et des réalisateurs gens au top de leur art et des rôles qui lui ont appris que les femmes doivent lutter pour leurs droits. Son préféré c’est Bonnie Parker dans le célèbre Bonnie and Clyde d’Arthur Penn. Et pas seulement parce qu’il a fait d’elle une star suite à son immense succès lors de sa sortie en 1967. Mais surtout parce que "Bonnie, c’est moi". 

faye_4[1].jpg"Je me suis identifiée à cette jeune femme car elle est très proche de moi, de mes origines. J’ai été élevée à la campagne et je connaissais la même frustration qu’elle. En plus j’ai énormément apprécié de donner la réplique à Warren Beatty. Ce n’était pas qu’un beau gosse. Il avait quelque chose d’indéfinissable, Il essayait de trouver de nouvelles choses. Il était incroyablement crocheur. Pour lui, le premier à se fatiguer perdait la bataille. Lui ne renonçait jamais".

Si Bonnie est son personnage favori, tous les autres l’ont touchée. Comme celui d’ Evelyn Mulwray dans Chinatown de Roman Polanski. Elle y engage un détective privé (Jack Nicholson) pour suivre son mari qu’elle soupçonne d’adultère. Elle a également aimé enfiler le costume de Diana Christensen dans Network de Sydney Lumet où elle incarne une productrice sans scrupule,  qui lui a valu en 1976 l’Oscar de la meilleure actrice. "Network est un film très noir, ultra rapide. On était tous comme sur des patins à roulettes… " Le film est une critique acerbe et cynique sur le pouvoir de la télévision. "Une vision prémonitoire", remarque-t-elle. 

A l’instar de nombreux de ses pairs, Faye Dunaway, également scénariste et productrice a une passion pour la réalisation. Après le tournage d’un court-métrage en 2001, elle s’est lancée dans l’adaptation de la pièce Les leçons de Maria Callas de Terrence McNally qu’elle a jouée au théâtre et dont elle a acquis les droits. "Beaucoup de scènes ont été tournées et j’espère faire le reste bientôt". On lui souhaite de réussir dans cette vaste entreprise à laquelle elle travaille depuis plusieurs années.

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