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Festival de Locarno: politique et cinéma suisses au menu. Indigeste...

4169497[2].jpgSoutenir la qualité et récompenser le succès, que voilà une vision d’enfer et une politique décoiffante du cinéma suisse prônée par le conseiller fédéral Alain Berset. Décidé en outre à naviguer en eaux calmes, le conflit ne servant pas à son avis la cause de la pellicule. Alors surtout pas de vagues façon l’ex-Monsieur Cinéma Nicolas Bideau, qui du coup passerait presque pour le terroriste de l’OFC !

Remarquez, ces mots creux illustrent le côté passe-muraille du ministre de la Culture (photo), pour la première fois au Festival de Locarno dans ce rôle. Tandis que la vanité de ce nouveau scénario fait écho à celui de deux films suisses présentés. On se demande en effet bien quelles qualités on a pu leur trouver pour les soutenir. 

A commencer par Image Problem, un redoutable documentaire en compétition évoquant le secret bancaire, les avantages fiscaux, les  sociétés de matières premières exploitatrices, qui ont fâcheusement terni l’image de notre belle patrie.

Simon Baumann et Andreas Pfiffner ont donc décidé d’arpenter le pays pour la redorer. Interrogeant paysans, touristes, riches propriétaires, journalistes, ainsi qu’une poignée d’étrangers très déconcertés par leur démarche insolite, consistant à balayer les clichés et à faire tomber les masques en traquant le manque de solidarité et la xénophobie galopante dans cette chère Helvétie.

Si le thème avait tout pour susciter l’intérêt, ce n’est pas le cas de son traitement consternant. A part se moquer bêtement de ses protagonistes, ce métrage en forme de farce grossière ne raconte rien et ne montre pas grand-chose. Se voulant non conformiste, satirique, critique, il n’est que potache et finit par aboutir à l’inverse du but recherché par nos deux Pieds Nickelés de service. Autrement posé, le film s’intitulant Problème d’image, on ne saurait mieux dire…

On tombe un cran plus bas avec Nachtlärm de Christoph Schaub, qui nous raconte l’aventure pour le moins improbable d’un couple dont la vie est carrément détruite par les pleurs incessants de leur bébé. 

Seul  le bruit du moteur de leur Golf permettant au nourrisson de s’endormir, ses malheureux parents sont obligés de l’emmener nuit après nuit, solution éminemment pratique et crédiible, faire une virée sur l’autoroute pour le calmer. Jusqu’au drame inévitable dans une station-service. Le bambin étant laissé seul deux minutes, un voyou et sa copine d’un soir volent la voiture. Sans voir, on se pince, le poupon dans son siège spécial, sur la banquette arrière…

Et c’est parti pour une interminable course-poursuite dans la campagne zurichois où rien ne nous est épargné dans le grotesque, le ridicule et l’invraisemblable. En un mot, aussi excédant qu'affligeant.

De quoi plomber encore davantage les débuts de cette 65e édition, qui peine par ailleurs ferme à  trouver un bon rythme. Sauf quand l’Helvète est mâtiné de Canadien. Comme Peter Mettler, né à Toronto de parents suisses et qui, avec The End Of Time, nous propose une variation assez fascinante sur le temps, en partant de l’accélérateur de particules au CERN. On perçoit même des accents kubrickiens dans ce voyage parfois vertigineux par le côté insaisissable du sujet, qui nous emmène jusqu’à Hawaï, en passant par la ville sinistrée de Detroit, l’ancienne capitale de l’automobile.

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