Encore une fois la preuve est faite. Plus c’est nul et plus la chose est portée aux nues sur les plateaux télé. Entre Canal+, France 2, TF1 et les autres, ce n’est que concerts insupportables de louanges pour la comédie d’Olivier Dahan. Une promo d’enfer à laquelle n’aurait pas osé rêvér le plus grand des chefs d’œuvre du septième art!
Ruquier et Polony crient au génie, Drucker se pâme, allant jusqu’à prétendre qu’on ne parle plus que du film en France. Oubliées les caricatures de Mahomet dans Charlie-Hebdo ou la dégringolade de François Hollande dans les sondages. Seul compte le navet de la semaine, pompeusement intitulé Les Seigneurs et première incursion de l’auteur dans le registre comique. Pour son bien, il aurait intérêt à ne pas récidiver.
Son histoire est celle d’une poignée de mecs sur le retour. Ils se retrouvent à jouer les footeux d’opérette sous la houlette d'une ancienne gloire du foot, la cinquantaine, un homme ruiné et alcoolique parti se resourcer sur l’ìle de Molène où il coache l’équipe locale. Pour sauver la conserverie du cru au bord de la faillite, il a fait appel à ses ex-coéquipiers à la retraite afin de qualifier le club pour la Coupe de France.
Et c’est ainsi qu’aux côtés de José Garcia, débarque chez les Bretons une dream team cauchemardesque, composée de Frank Dubosc, Gad Elmaleh, JoeyStarr, Omar Sy et Ramsy dans des numéros débiles, où ils font allusion à des célébrités du ballon ou aux aux fiascos de l’Equipe nationale. Le pire étant Gad Elmaleh en crétin abyssal.
De quoi redouter qu'ils fassent exploser le box-office. Alors qu'ils ne font qu'ajouter, avec leurs gags lourds, graveleux et pas drôles, sans oublier leur look pathétique, à l’indigence d’un scénario par ailleurs maladroit et hautement improbable. Certes les clubs des ligues inférieures peuvent défier les plus grands en Coupe. Mais pas avec des protagonistes qui, à l’exception d’Omar Sy, accusent entre quarante et cinquante ans.
Au milieu de cette tambouille, il y a quand même un instant de grâce. La séance de tirs au but où le spectateur est pris malgré lui et les branquignols qui les exécutent. Mais rien à voir avec le film. C’est juste la magie du foot…
Isabelle Adjani décevante dans David et Madame Hansen
Autre ratage, mais moindre et dans un tout autre genre avec David et Madame Hansen. C'est le premier long-métrage d’Alexandre Astier (L'auteur de Kaamelott), qui fait tout y compris donner la réplique à Isabelle Adjani dans le rôle de David. Ergothérapeute dans une clinique suisse, il doit s’occuper un jour, sans l’avoir demandé, d’une dame étrange, à la mémoire plus que défaillante
Le duo aurait pu séduire, mais ce n’est pas le cas en raison du talent très mal employé de la star française. Par ailleurs, Astier nous propose une intrigue qui se traîne avec cette patiente amnésique qu’un médecin spécialiste est chargé d’emmener faire des courses en ville. Et découvre, à cette occasion, une femme provocante et insolente soudain en proie à une détresse et à un chagrin que seul peut expliquer un grand traumatisme.
Au départ un sujet intéressant, où on a la surprise de voir jouer également Jean-Charles Simon. A l’arrivée une histoire téléphonée et sans intérêt. Dommage.
Films à l'affiche dans les salles romande dès mercredi 26 septembre.
Démarrée mollement, la rentrée cinématographique continue à tourner au ralenti. Heureusement que sur les six sorties de la semaine trois ont l’heureuse idée de donner un petit coup d’accélérateur. A commencer par une comédie française de Noémie Lvosky, Camille redouble qui se met en scène dans le rôle principal, une quadra retrouvant ses seize ans.
On ne l’avait pas vu derrière une caméra depuis 2009, Pascal Bonitzer revient avec Cherchez Hortense, une comédie dramatique. Damien, professeur de civilisation chinoise en pleine crise existentielle doit affronter les problèmes que lui posent une femme infidèle, un fils insupportable, un père haut placé qui l’ignore et une immigrée sans-papiers qu’il tente de sauver d’une expulsion imminente.
Après trente ans d’absence et une alerte médicale, Lisa refait irruption dans la vie de Bruno, scénariste de télévision à succès. Il se rappelle alors l’époque où lui et son ami Lalo étaient tombés amoureux de cette fille étrangement séduisante, déjà surgie inopinément en pleines vacances d’été dans leur province argentine.
Film de gangsters mâtiné de western, Lawless (Des hommes sans loi), adapté du roman Pour quelques gouttes d'alcool, raconte une histoire plus ou moins réelle. Elle se déroule dans les années trente, au coeur de la prohibition, plus précisément en Virginie, état célèbre pour sa production de contrebande. En l’occurrence celle des trois frères Bondurant, trafiquants notoires aux aspirations diverses, mais dont la principale est de vivre selon leurs propres règles.
En signant elle-même la resucée américaine de LOL, comédie au succès retentissant dans l’Hexagone, Liza Azuelos courait à l’échec de l’autre côté de l’Atlantique. Et ça a n’a pas fait un pli, ce fut un désastre au box office. Logique, il s’agit d’un navrant remake, pour autant qu’on puisse utiliser ce terme face à une simple transposition sans le moindre intérêt.
Paradoxaux dans une Suisse propre en ordre, ces accumulateurs compulsifs qui vivent dans un vaste fouillis, voire une jungle inextricable. Ulrich Grossenbacher a rencontré quatre de ces spécimens ne cessant d’entasser avec ardeur, refusant tout net de se séparer du moindre objet.
Deux ans après Copie conforme qui l’avait emmené en Italie et permis à Juliette Binoche de décrocher le prix d’interprétation à Cannes, l’Iranien Abbas Kiarostami a choisi de tourner au Japon Like Someone in Love, un titre qui est aussi celui d'une célèbre chanson de Franck Sinatra.
Pour son premier film, Dax Shepard retrouve à l’écran sa chère et tendre à la ville Kristen Bell (photo), révélée par la série Veronica Mars. Ils incarnent Charlie Bronson et sa petite amie Annie, qui mènent une existence a priori tranquille dans un bled paumé. Sauf qu’en réalité Charlie, ex-chauffeur d’un gang de dangereux braqueurs, vit sous une autre identité grâce au programme de protection que lui a valu son témoignage contre ses anciens complices.
On traverse l'Atlantique pour un énième thriller français affligeant avec Le guetteur de… l’Italien Michele Placido, opposant avec une banalité rare flics et truands. Le commissaire Mattei organise une gigantesque chasse à l’homme contre un tireur d’élite qui a réussi à abattre toute une escouade de policiers sur le point d’arrêter, là encore, une redoutable bande de braqueurs.