Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Cinéfil - Page 23

  • Sorties cinéma: promo d'enfer pour "Les Seigneurs", le navet de la semaine

    seigneurs_0[1].jpgEncore une fois la preuve est faite. Plus c’est nul et plus la chose est portée aux nues sur les plateaux télé. Entre Canal+, France 2, TF1 et les autres, ce n’est que concerts insupportables de louanges pour la comédie d’Olivier Dahan. Une promo d’enfer à laquelle n’aurait pas osé rêvér le plus grand des chefs d’œuvre du septième art! 

    Ruquier et Polony crient au génie, Drucker se pâme, allant jusqu’à prétendre qu’on ne parle plus que du film en France. Oubliées les caricatures de Mahomet dans Charlie-Hebdo ou la dégringolade de François Hollande dans les sondages. Seul compte le navet de la semaine, pompeusement intitulé Les Seigneurs et première incursion de l’auteur dans le registre comique. Pour son bien, il aurait intérêt à ne pas récidiver.

    Son histoire est celle d’une poignée de mecs sur le retour. Ils se retrouvent à jouer les footeux d’opérette sous la houlette d'une ancienne gloire du foot, la cinquantaine, un homme ruiné et alcoolique parti se resourcer sur l’ìle de Molène où il coache l’équipe locale. Pour sauver la conserverie du cru au bord de la faillite, il a fait appel à ses ex-coéquipiers à la retraite afin de qualifier le club pour la Coupe de France.

    Et c’est ainsi qu’aux côtés de José Garcia, débarque chez les Bretons une dream team cauchemardesque, composée de Frank Dubosc, Gad Elmaleh, JoeyStarr, Omar Sy et Ramsy dans des numéros débiles, où ils font allusion à des célébrités du ballon ou aux aux fiascos de l’Equipe nationale. Le pire étant Gad Elmaleh en crétin abyssal.

    De quoi redouter qu'ils fassent exploser le box-office. Alors qu'ils ne font qu'ajouter, avec leurs gags lourds, graveleux et pas drôles, sans oublier leur look pathétique, à l’indigence d’un scénario par ailleurs maladroit et hautement improbable. Certes les clubs des ligues inférieures peuvent défier les plus grands en Coupe. Mais pas avec des protagonistes qui, à l’exception d’Omar Sy, accusent entre quarante et cinquante ans.

    Au milieu de cette tambouille, il y a quand même un instant de grâce. La séance de tirs au but où le spectateur est pris malgré lui et les branquignols qui les exécutent. Mais rien à voir avec le film. C’est juste la magie du foot…

    Isabelle Adjani décevante dans David et Madame Hansen

    images[1].jpgAutre ratage, mais moindre et dans un tout autre genre avec David et Madame Hansen. C'est le premier long-métrage d’Alexandre Astier (L'auteur de Kaamelott), qui fait tout y compris donner la réplique  à Isabelle Adjani dans le rôle de David. Ergothérapeute dans une clinique suisse, il doit s’occuper un jour, sans l’avoir demandé, d’une dame étrange, à la mémoire plus que défaillante

    Le duo aurait pu séduire, mais ce n’est pas le cas en raison du talent très mal employé de la star française. Par ailleurs, Astier nous propose une intrigue qui se traîne avec cette patiente amnésique qu’un médecin spécialiste est chargé d’emmener faire des courses en ville. Et découvre, à cette occasion, une femme provocante et insolente soudain en proie à une détresse et à un chagrin que seul peut expliquer un grand traumatisme.

    Au départ un sujet intéressant, où on a la surprise de voir jouer également Jean-Charles Simon. A l’arrivée une histoire téléphonée et sans intérêt. Dommage.

    Films à l'affiche dans les salles romande dès mercredi 26 septembre.

    Lien permanent Catégories : Cinéfil
  • Sorties cinéma: "Camille redouble" dope la rentrée sur grand écran

    0007709_aff_001_med[1].jpgDémarrée mollement, la rentrée cinématographique continue à tourner au ralenti. Heureusement que sur les six sorties de la semaine trois ont l’heureuse idée de donner un petit coup d’accélérateur. A commencer par une comédie française de Noémie  Lvosky, Camille redouble qui se met en scène dans le rôle principal, une quadra retrouvant ses seize ans.

    C’est alors que Camille avait rencontré Eric, qu’ils s'étaient passionnément aimés et fait un enfant.  Mais vingt-cinq ans plus tard, Eric la quitte pour une plus jeune. Et puis soudain, un soir bluesy de 31 décembre, Camille se retrouve dans le passé, renvoyée à son adolescence, ses parents, ses amies et… Eric

    Entre  Retour vers le futur et Peggy Sue s’est mariée, Noémie Lvovsky livre une comédie surréaliste et nostalgique, loufoque et déjantée, en se posant la question qui restera éternellement sans réponse: comment et que ferait-on si on pouvait tout recommencer?

    Un joli film sur une seconde chance en dépit de ses longueurs et de son thème éculé, qui tient avant tout à la performance de son actrice-réalisatrice. Omniprésente, fofolle, audacieusement fringuée comme une ado dont elle adopte le comportement, elle ne recule devant rien.

    Cerise sur le gâteau, elle a fait appel à une brochette de vedettes comme Denis Podalydès, Mathieu Amalric, Jean-Pierre Léaud ou Yolande Moreau, dont les savoureuses apparitions viennent pimenter  cette drôle de fable jouant sur l’émotion et un brin de fantastique. 

    Jean-Pierre Bacri au top dans Cherchez Hortense

    20104823.jpg-r_160_240-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-20120511_040509[1].jpgOn ne l’avait pas vu derrière une caméra depuis 2009, Pascal Bonitzer revient avec Cherchez Hortense, une comédie dramatique. Damien, professeur de civilisation chinoise  en pleine crise existentielle doit affronter les problèmes  que lui posent une femme infidèle, un fils insupportable, un père haut placé qui l’ignore et une immigrée sans-papiers qu’il tente de sauver d’une expulsion imminente.

    Une mise en scène plutôt pesante et étouffe-bougre, mais sauvée par son  héros. En l’occurrence Jean-Pierre Bacri, qui se fait lui aussi plutôt rare sur grand écran depuis une dizaine d’années. Mais qui, bougon et comme toujours miné par la lassitude et l’exaspération, se montre à nouveau excellent dans son acharnement dérisoire  à s’extraire de son marasme .

    On n’en dira pas autant des deux interprètes féminines, Kristin Scott Thomas dans le rôle de l’épouse volage et d’Isabelle Carré dans celui de la clandestine serbe...

    Un amor revisite le triangle amoureux

    flyer_normal[1].jpgAprès trente ans d’absence et une alerte médicale, Lisa refait irruption dans la vie de Bruno, scénariste de télévision à succès. Il se rappelle alors l’époque où lui et son ami Lalo étaient tombés amoureux de cette fille étrangement séduisante, déjà surgie inopinément en pleines vacances d’été dans leur province argentine.

    Cet opus intimiste est le troisième long-métrage de la réalisatrice Paula Hernandez, à qui on doit notamment le magnifique  Lluvia ou la rencontre fortuite d’un homme et d’une femme sous la pluie. Représentante la plus douée de la nouvelle vague  argentine, elle joue subtilement tour à tour sur le passé et le présent, tout en revisitant avec talent, sensibilité et finesse le sujet recuit du triangle amoureux. Une réussite qui doit également beaucoup à des comédiens très convaincants. 

    Des hommes sans loi trafiquent à la campagne

    tbn_24e29435f11e296e[1].jpgFilm de gangsters mâtiné de western, Lawless (Des hommes sans loi), adapté du roman Pour quelques gouttes d'alcool, raconte une histoire plus ou moins réelle. Elle se déroule dans  les années trente, au coeur de la prohibition, plus précisément en Virginie, état célèbre pour sa production de contrebande. En l’occurrence celle des trois frères Bondurant, trafiquants notoires aux aspirations diverses, mais dont la principale est de vivre selon leurs propres règles. 

    John Hillcoat semble vouloir renouveler le genre en plaçant son action plutôt à la campagne qu’en ville avec des gangsters façon ploucs dans un bled paumé. Mais au final, on se retrouve avec un scénario des plus convenus où ils affrontent des flics corrompus, une justice arbitraire et de redoutables rivaux mafieux. Avec Tom Hardy, Shia LaBoeuf, Jessica Chastain, Mia Wasikowska et Gary Oldman. Sans oublier Guy Pearce en vilain méchant particulièrement ridicule.

    LOL made in USA, le flop

    20187062.jpg-r_160_240-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx[1].jpgEn signant elle-même la resucée américaine de LOL, comédie au succès retentissant dans l’Hexagone, Liza Azuelos courait à l’échec de l’autre côté de l’Atlantique. Et ça a n’a pas fait un pli, ce fut un désastre au box office. Logique, il s’agit d’un navrant remake, pour autant qu’on puisse utiliser ce terme face à une simple transposition sans le moindre intérêt.

    Et il ne serait pas étonnant que LOL USA soit également un flop de ce côté-ci de l’océan. Comme  dans l’original, il est  question d’amours lycéennes et de parents dépassés, sur fond de relations orageuses entre une mère et sa fille. Avec Miley Cyrus et Demi Moore dans les rôles de Christa Theret et Sophie Marceau.

    Mais outre le fait que Demi est loin de faire le poids face à la belle Sophie, LOL made in USA n’est  qu’une banale et laborieuse comédie d’ados de plus à la sauce yankee  où tous les acteurs garçons et filles ont de surcroît l’air de s’être fait repulper  la bouche. Bref une pâle copie peinant lourdement à  reproduire, quatre ans plus tard, des situations et dialogues dans le contexte américain. 

    Messies, ein schönes Chaos

    poster1[1].jpgParadoxaux dans une Suisse propre en ordre, ces accumulateurs compulsifs qui vivent dans un vaste  fouillis, voire une jungle inextricable. Ulrich Grossenbacher  a rencontré quatre de ces spécimens ne cessant d’entasser avec ardeur, refusant tout net de se séparer du moindre objet.

    Il y a Arthur, fier de ses tracteurs, excavatrices ou autres voitures rouillées, Elmira, dont l’appartement regorge de cassettes sur des mètres et des mètres, Karl, à la ferme bondée jusqu’’aux plafonds et dont l’unique pièce accessible est la cuisine. Ou encore Thomas, bricoleur dingue dont l’atelier fourmille d’appareils divers et variés.

    Le cinéaste propose un regard inédit sur ces syllogomanes qui représentent 2% de la population helvétique, et les conflits que génère leur passion avec leurs proches, leurs voisins ou les institutions locales. Intéressant mais trop long, il aurait gagné à être resserré.

    Films à l'affiche dans les salles romandes dès mercredi 12 septembre.

    Lien permanent Catégories : Cinéfil
  • Sorties cinéma: Le déconcertant voyage au Japon d'Abbas Kiarostami

    1332944404[1].jpgDeux ans après Copie conforme qui l’avait emmené en Italie et permis à Juliette Binoche de décrocher le prix d’interprétation à Cannes, l’Iranien Abbas Kiarostami a choisi de tourner au Japon Like Someone in Love, un titre qui est aussi celui d'une célèbre chanson de Franck Sinatra.

    Le cinéaste nous laisse découvrir un étrange trio composé d’un octogénaire érudit, d’une jeune fille qui loue ses services à des hommes âgés pour payer ses études, et de son petit ami jaloux qui peine à contenir ses pulsions violentes. Il voit donc d’un très mauvais œil la relation que noue brièvement sa copine avec cet ancien professeur d’université, se révélant pourtant bien inoffensif.

    Le scénario, qui se déroule sur vingt-quatre heures, laissait en effet imaginer quelques situations sulfureuses. Malheureusement, il ne se passe pratiquement rien dans cette petite fable atypique, dénuée de tout contexte politique cher au réalisateur, peu iunspiré en l'occurrence.

    Jouant à la fois sur l’absurde et le comico-dramatique, l’opus veut évoquer le mal-être d’une certaine jeunesse, la solitude et l’incommunicabilité entre les gens, plus particulièrement dans une mégapole comme Tokyo où personne m’écoute personne. Mais ces thèmes sont galvaudés par le vide de l’intrigue.

    Encore une fois, on retrouve la voiture, figure récurrente du cinéma de Kiarostami, où l’escort girl et son client passent plus d’une heure. On est pourtant loin de son utilisation dans Le gout de la cerise,  Palme d’Or en 1998 ou surtout de Ten (2002), une méditation sur la liberté doublée d’un conte philosophique et d’un poème féministe.  

    Certes les personnages décalés sont parfois amusants et l'opus, à l'esthétique impeccable, est porté par de bons acteurs dont la superbe Rin Takanashi  (photo). Mais en dépit de ces qualités, on quitte en route ce curieux voyage sans but.

    Hit and Run sur la route de Los Angeles

    1345759241_dax-kristen-467[1].jpgPour son premier film, Dax Shepard retrouve à l’écran sa chère et tendre à la ville Kristen Bell (photo), révélée par la série Veronica Mars. Ils incarnent Charlie Bronson et sa petite amie Annie, qui mènent une existence a priori tranquille dans un bled paumé. Sauf qu’en réalité Charlie, ex-chauffeur d’un gang de dangereux braqueurs, vit sous une autre identité grâce au programme de protection que lui a valu son témoignage contre ses anciens complices.

    Annie, qui ne se doute pas une seconde du lourd passé de son boy-friend, va le découvrir lorsque ce dernier accepte, en dépit des risques encourus, de la conduire à Los Angeles pour un entretien d’embauche en vue d’un super job. Le couple a du coup à ses trousses les fédéraux, la police, le chef des malfrats, sans oublier l’ex d’Annie, qui veut absolument la récupérer.

    Et c’est parti pour une laborieuse comédie d’action en forme de road-movie, qui se contente trop rapidement de nous gaver de courses-poursuites interminables et de rebondissements téléphonés. Dommage, ce Hit and Run était assez bien imaginé.

    Daniel Auteuil traque Mathieu Kassovitz dans Le guetteur

    cinema[1].jpgOn traverse l'Atlantique pour un énième thriller français affligeant avec Le guetteur de… l’Italien Michele Placido, opposant avec une banalité rare flics et truands. Le commissaire Mattei organise une gigantesque chasse à l’homme contre un tireur d’élite qui a réussi à abattre toute une escouade de policiers sur le point d’arrêter, là encore, une redoutable bande de braqueurs.

    Ce polar raté met face à face le tandem Auteuil-Kassovitz, qui ne cesse de se ridiculiser au fil d’une histoire inutilement tarabiscotée et d'une complaisance crasse. Son auteur n'hésite pas à faire un détour par l’Afghanistan et la mort d'un jeune soldat, dans le but de "mettre en valeur une dramaturgie contemporaine".

    A noter, aux côtés des deux vedettes en roue libre, la présence d’un Olivier Gourmet tout aussi pathétique en pervers tueuren série de jeunes femmes. L'occasion d'une séquence, où on voit une victime torturée et sanguinolente courir nue comme un ver dans les bois... 

    Michele Placido, l’auteur de Romanzo Criminale, se dit nourri de Truffaut ou de Melville et prétend aussi avoir puisé un peu de son inspiration dans Heat de Michael Mann. Il reste à espérer que l'Américain, qui préside cette année le jury de la Mostra de Venise, ne voie pas la chose…

    Films à l'affiche dans les salles romandes dès le mercredi 5 septembre.

    Lien permanent Catégories : Cinéfil