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Sorties cinéma: Le déconcertant voyage au Japon d'Abbas Kiarostami

1332944404[1].jpgDeux ans après Copie conforme qui l’avait emmené en Italie et permis à Juliette Binoche de décrocher le prix d’interprétation à Cannes, l’Iranien Abbas Kiarostami a choisi de tourner au Japon Like Someone in Love, un titre qui est aussi celui d'une célèbre chanson de Franck Sinatra.

Le cinéaste nous laisse découvrir un étrange trio composé d’un octogénaire érudit, d’une jeune fille qui loue ses services à des hommes âgés pour payer ses études, et de son petit ami jaloux qui peine à contenir ses pulsions violentes. Il voit donc d’un très mauvais œil la relation que noue brièvement sa copine avec cet ancien professeur d’université, se révélant pourtant bien inoffensif.

Le scénario, qui se déroule sur vingt-quatre heures, laissait en effet imaginer quelques situations sulfureuses. Malheureusement, il ne se passe pratiquement rien dans cette petite fable atypique, dénuée de tout contexte politique cher au réalisateur, peu iunspiré en l'occurrence.

Jouant à la fois sur l’absurde et le comico-dramatique, l’opus veut évoquer le mal-être d’une certaine jeunesse, la solitude et l’incommunicabilité entre les gens, plus particulièrement dans une mégapole comme Tokyo où personne m’écoute personne. Mais ces thèmes sont galvaudés par le vide de l’intrigue.

Encore une fois, on retrouve la voiture, figure récurrente du cinéma de Kiarostami, où l’escort girl et son client passent plus d’une heure. On est pourtant loin de son utilisation dans Le gout de la cerise,  Palme d’Or en 1998 ou surtout de Ten (2002), une méditation sur la liberté doublée d’un conte philosophique et d’un poème féministe.  

Certes les personnages décalés sont parfois amusants et l'opus, à l'esthétique impeccable, est porté par de bons acteurs dont la superbe Rin Takanashi  (photo). Mais en dépit de ces qualités, on quitte en route ce curieux voyage sans but.

Hit and Run sur la route de Los Angeles

1345759241_dax-kristen-467[1].jpgPour son premier film, Dax Shepard retrouve à l’écran sa chère et tendre à la ville Kristen Bell (photo), révélée par la série Veronica Mars. Ils incarnent Charlie Bronson et sa petite amie Annie, qui mènent une existence a priori tranquille dans un bled paumé. Sauf qu’en réalité Charlie, ex-chauffeur d’un gang de dangereux braqueurs, vit sous une autre identité grâce au programme de protection que lui a valu son témoignage contre ses anciens complices.

Annie, qui ne se doute pas une seconde du lourd passé de son boy-friend, va le découvrir lorsque ce dernier accepte, en dépit des risques encourus, de la conduire à Los Angeles pour un entretien d’embauche en vue d’un super job. Le couple a du coup à ses trousses les fédéraux, la police, le chef des malfrats, sans oublier l’ex d’Annie, qui veut absolument la récupérer.

Et c’est parti pour une laborieuse comédie d’action en forme de road-movie, qui se contente trop rapidement de nous gaver de courses-poursuites interminables et de rebondissements téléphonés. Dommage, ce Hit and Run était assez bien imaginé.

Daniel Auteuil traque Mathieu Kassovitz dans Le guetteur

cinema[1].jpgOn traverse l'Atlantique pour un énième thriller français affligeant avec Le guetteur de… l’Italien Michele Placido, opposant avec une banalité rare flics et truands. Le commissaire Mattei organise une gigantesque chasse à l’homme contre un tireur d’élite qui a réussi à abattre toute une escouade de policiers sur le point d’arrêter, là encore, une redoutable bande de braqueurs.

Ce polar raté met face à face le tandem Auteuil-Kassovitz, qui ne cesse de se ridiculiser au fil d’une histoire inutilement tarabiscotée et d'une complaisance crasse. Son auteur n'hésite pas à faire un détour par l’Afghanistan et la mort d'un jeune soldat, dans le but de "mettre en valeur une dramaturgie contemporaine".

A noter, aux côtés des deux vedettes en roue libre, la présence d’un Olivier Gourmet tout aussi pathétique en pervers tueuren série de jeunes femmes. L'occasion d'une séquence, où on voit une victime torturée et sanguinolente courir nue comme un ver dans les bois... 

Michele Placido, l’auteur de Romanzo Criminale, se dit nourri de Truffaut ou de Melville et prétend aussi avoir puisé un peu de son inspiration dans Heat de Michael Mann. Il reste à espérer que l'Américain, qui préside cette année le jury de la Mostra de Venise, ne voie pas la chose…

Films à l'affiche dans les salles romandes dès le mercredi 5 septembre.

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