Après Asteroid City, Wes Anderson revient avec the Phoenician Scheme, son douzième long métrage. Pour ce film qui s’inscrit dans la lignée des précédents, le réalisateur américain a choisi le monde de l’espionnage des années 1950. Il y suit les aventures burlesques d'Anatole "Zsa-zsa" Korda (Benicio del Toro), richissime businessman et marchand d’armes dépourvu de morale, qui mijote un projet fou,
Impitoyable, retors et machiavélique, il s’est attiré la forte animosité des autres magnats planétaires. qui rêvent de le voir mort. Après avoir survécu à un crash d'avion, Anatole fait de sa fille Liesl, une nonne (Mia Threapleton) avec qui il entretient une relation compliquée, son unique héritière.
Sans surprise, The Phoenician Scheme, comédie absurde visuellement maîtrisée, reste fidèle à l'esthétique d'Anderson, en conservant les éléments stylistiques qui caractérisent son cinéma. Des répétitions lassantes dans la mesure où on a toujours l’impression de voir le même film. Avec comme d’habitude une pléiade de célèbres protagonistes récurrents (de Scarlett Johansson à Tom Hanks en passant par Mathieu Amalric), dont la plupart, n’ont pratiquement rien à dire. A l’image de Charlotte Gainsbourg qui nous gratifie généreusement d’une seule et unique réplique. Mais c’était bon pour le show sur tapis rouge à Cannes, où Wes Anderson s’alignait pour la quatrième fois en compétition.
Il est logiquement reparti bredouille. En effet, si certains se disent éblouis par sa formule secrète, on n’est pas particulièrement conquis par l’histoire et la façon parfois inutilement tarabiscotée de la raconter. Même si l’auteur tente de nous séduire en s’essayant à l’exploration un peu plus émotionnelle de thèmes profonds comme la rédemption, la foi et les rivalités familiales. L’ensemble se voulant par ailleurs excentrique, ludique et pimenté de surréalisme.
A l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 28 mai.