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Cinéfil - Page 24

  • Sorties cinéma: l'irrésistible ascension des stars du yodel

    aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaypodel.jpgC’est encore l’été, donc pas grand-chose de décoiffant à se mettre sous la rétine. A part une vraie curiosité intiiulée Die Wiesenberger. C’est Le nom d’un groupe yodleurs et de leur dirigeante, dont Bernard Weber et Martin Schilt ont suivi pendant deux ans l’irrésistible ascension. De leur petite chapelle alpine à la mégapole chinoise de Shangaï. 

    Fin 2008, alors qu’ils se contentent plus ou moins de youtzer aux mariages ou aux anniversaires tout en se frottant modestement au showbiz, notamment avec leur premier CD, leur quotidien bascule à l’occasion d’une émission télévisée (photo) où ils décrochent le jack pot face au pot-pourri musical du cru, rock et pop compris.

    Ils commencent à cartonner au hit-parade, devançant même Lady Gaga et Rihanna, croulent sous les offres de concerts jusqu’au top du top: aller se produire à l’expo universelle de Shangaï à la demande du DFAE. 

    Le yodel, bof, diront sans doute beaucoup. Sauf qu’au-delà d’une musique souvent jugée peu glamour, sinon pire, on découvre bien autre chose. La mirifique proposition fédérale menace de faire éclater la cohésion de cette petite communauté désormais livrée à la lumière des projecteurs. Saisie par la dangereuse ivresse du succès, va-t-elle vendre son âme ou rester fidèle aux valeurs qu’elle a perpétuées depuis plus de vingt ans.

    C’est ce défi existentiel posé aux yodleurs rebelles, navigant entre tradition et modernité, que captent les deux réalisateurs, partis  à l’origine à la découverte d’une chorale pour en brosser le portrait.  "On en cherchait une qui soit un microcosme de la Suisse, avec des gens vivant quelque chose d'intense en commun", confie le Zurichois de Genève Bernard Weber. "Martin est alors tombé sur les Wiesenberger qui n’étaient déjà plus des amateurs et on a eu la chance de les accompagner dans leur incroyable ascension, depuis ce concours de musique à la télé dont ils sont sortis vainqueurs". A noter que le groupe a collectionné un million de clics sur Youtube en 2011, alors qu'un artiste suisse en récolte envoyenne dans les 60.000.

    Bernard Weber aime par ailleurs repérer des univers envers lesquels il a des préjugés pour ensuite donner une chance aux gens qui en sont victimes. "Comme ceux sur le yodel et la Suisse dite primitive alors que j’ai été très surpris non seulement par tout ce que ce groupe a vécu, mais par tout ce qu’il nous a fait vivre et découvrir pendant ces deux ans". Un voyage initiatique des deux côtés de la caméra en somme.

    Les papys flingueurs d’Expendables 2

    19493884.jpg-r_120_160-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-20100813_060719[1].jpgChangement total d’univers avec le retour des Expendables:Unité spéciale chargés d’une mission a priori facile. Sauf que l’un d’entre eux y laisse sa peau. Alors évidemment les autres vont le venger, massacrant férocement les assassins sauvages de leur compagnon d’armes, tout en se retrouvant face à quelques kilos  de plutonium capables de bouleverser l’équilibre  planétaire.

    Résultat, une pléiade de mégastars  vieillissantes, de Sylvester StalLone à Arnold Schwarzenegger en passant par Jean-Claude Van Damme, Dolph Lundgren,  sans oublier Bruce Willis, le benjamin de l’équipe,  se livre à une débauche d’hémoglobine sous testostérone. Un jeu de massacre outrancier mais assumé, sur fond de joutes verbales et de répliques cultes. Inutile toutefois de dire que cela ne plaira qu’aux amateurs du genre et à quelques cinéphiles indulgents ou nostalgiques.


    Le petit garçon qui parle aux morts

    aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaparanorman.jpgSurfant sur le succès de Coraline, Sam Fell et Chris Butler proposent l’histoire de ParaNorman, dont le héros est un gamin comme les autres. Enfin pas tout à fait puisqu’il a le don de voir les morts et et de converser avec eux, dont sa grand-mère qu’il adore. Une source de moqueries de la part de ses parents et de ses camarades de classe. 

    Et pourtant, lorsque son oncle, sous forme d’un redoutable ermite, le charge de protéger sa ville  contre une attaque de zombies, Norman, sa sœur Courtney, son meilleur ami Neil et son grand frère Mitch se lancent dans une course effrénée contre la montre pour sauver les leurs de la malédiction d’une sorcière morte depuis deux siècles. Une réussite dans le film d'animation, si l’on excepte la première demi-heure. Il faut donc s’armer d’un peu de patience

    Autres sorties

    Avec Du vent dans mes mollets, Carine Tardieu livre une vision de la famille en forme de comédie à vocation poétique, centrée sur une petite fille de neuf ans qui se rêve autrement. L’humour et l’émotion se veulent au rendez-vous, mais sonnent souvent faux dans ce film qui marque le retour d’une Agnès Jaoui drôlement rembourrée, entourée de Deny Podalydès et Isabelle Carré.

    Dispensable enfin Associés contre le crime, une comédie policière de Pascal Thomas qui met pour la troisième fois en scène Catherine Frot et André Dussolier dans les rôles de Prudence et Bélisaire Beresford. Nos deux détectives d’opérette ont décidé de raccrocher pour quelque temps lorsqu’une richissime héritière russe disparaît. De quoi reprendre illico du service pour le "duo de choc", que son enquête va mener sur les traces d’un mystérieux savant qui détient le secret de l’éternelle jeunesse. Aussi  laborieux et mal joué qu’indigeste et pas drôle.

    Films à l'affiche dans les salles romandes dès le mercredi 22 août.

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  • Festival de Cannes: Michael Haneke décroche sa deuxième Palme d'Or

    aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaahaneke.jpgSans surprise, c’est donc Amour le film le plus bouleversant de cette 65e édition, abordant de front des thèmes tabous comme la vieillesse, la déchéance et la mort, qui décroche la timbale. Mais une partie du palmarès déçoit et Leos Carax demeure maudit!  

    En remettant son prix au cinéaste autrichien, le président du jury Nanni Moretti  a insisté sur la contribution fondamentale  de ses deux sublimes acteurs Jean-Louis Trintignant, 81 ans et Emmanuelle Riva, 85 ans, qui sont montés sur scène avec le réalisateur (photo) pour recevoir la standing ovation du public. 

    Avec une deuxième palme trois ans seulement après Le ruban blanc , Michael Haneke rejoint le club fermé des cinq auteurs de cet exploit avant lui: Francis Ford Coppola, Shohei Imamura, Emir Kusturica, Bille August et les frères Dardenne. 

    Nanni Moretti voulait être étonné, c’est lui qui nous déconcerte

    Dès sa projection, le film sur ce couple d’octogénaires élégants et cultivés, dont l’amour est rudement mis à l’épreuve par la maladie, a été plébiscité par la critique. Du coup, il est presque étrange que le jury, appelé à choisir entre les 22 prétendants, en ait fait autant. Surtout si on considère le reste du palmarès.

    A commencer par le Grand Prix, Reality de Matteo Garrone, une comédie dramatique banale, longuette et sous-fellinienne, sur un fondu de la téléréalité aspirant à la gloire. Surtout lorsqu’on imagine que l’Italien avait déjà obtenu la même récompense en 2008 pour Gomorra, autrement plus critique et sulfureux sur la mafia napolitaine.

    Pire, le prix de la mise en scène est allé à Carlos Reygadas pour Post Tenebras Lux. A part une ouverture virtuose, le Mexicain nous a gratifiés de l’opus le plus hermétique du concours, très mal accueilli par les festivaliers et la critique. Le cinéaste n’a d’ailleurs pas manqué d’ironiser sur la chose.

    Le Roumain Cristian Mungiu, Palme d’Or en 2007 pour 4 mois, 3 semaines et 2 jours a reçu le prix du scénario grâce à Au-delà des collines, opus assez éprouvant et interminable, inspiré d’un fait divers qui défraya la chronique en 2005 en Roumanie. Une jeune fille avait trouvé la mort après une séance d’exorcisme dans un monastère orthodoxe.

    Dans la foulée ses deux actrices, les débutantes Cosmina Stratan et Cristina Flutur ont décroché ex-aequo le prix d’interprétation, qui semblait notamment  promis à Emmanuelle Riva ou Marion Cotillard. Chez les hommes, il a aussi échappé au favori Jean-Louis Trintignant, pour récompenser le Danois Mads Mikkelson. Très bon il est vrai dans La chasse de Thomas Vinterberg, une descente aux enfers d’un homme faussement accusé de pédophilie.

    Enfin le prix du jury est revenu au Britannique Ken Loach pour La part des anges, comédie certes jubilatoire mais mineure. Franchement, on ne voyait pas cette histoire de petits délinquants s'initiant à l'art de la dégustation de whisky, se retrouver si haut placée.

    A l'image d'une compétition très moyenne

    Exit donc l'ensemble de la pellicule française, à commencer par  le brillant Holy Motors de Leos Carax. Ce formidable objet cinématographique avait vraiment tout pour étonner Nanni  Moretti, comme il l’avait souhaité en début de festival. Or on se demande bien ce qui a pu le surprendre en considérant ses choix.

    Mais finalement ce palmarès peu exaltant est à l’image d’une compétition 2012 très moyenne. Une partie des films avait même du mal à soutenir la comparaison avec certains sélectionnés dans les autres sections. Comme la plupart des Américains, à l'évidence choisis pour des stars du genre Brad Pitt, Nicole Kidman ou Kristen Stewart.

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  • Festival de Cannes: à qui la Palme d'Or?

    aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaajeffnichols.jpgAlors qu’on imaginait les jeux faits, il est arrivé que le dernier film en compétition réserve une surprise de taille et rafle la Palme d'Or. Au grand dam des festivaliers parfois. Mud, de Jeff Nichols, ultime candidat en lice, pourrait en revanche mettre pas mal de gens d'accord. Même si on lui préfère Holy Motors de Leos Carax.

    Jeff Nichols (en photo avec ses acteurs), qui avait séduit sur la Croisette l’an dernier en remportant le Grand Prix de la Semaine de la critique avec l'excellent Take Shelter, a en effet des chances de se voir au sommet de l’échelle ce soir. Dans son nouvel opus, il montre une autre facette de son talent, en évoquant, à travers l’histoire de deux gamins de 14 ans et d’un fugitif, la douleur d’aimer sans espoir de retour. Et surtout la capacité de l’être humain à le supporter

    La presse lui a en tout cas déjà décerné la presse du cœur. Touchera-t-il Nanni Moretti et ses jurés au point de la voir se transformer en or? Ce ne serait pas immérité, même si Leos Carax a livré, on vous l’a déjà dit, le film le plus fascinant et délirant du festival avec Holy Motors. Le président ayant déclaré qu’il voulait avant tout être surpris, il devrait être servi.

    Mais il y a d’autres prétendants. A commencer par Amour de l’Autrichien Michael Haneke, grand favori des critiques toutes nationalités confondues. Avec Au-delà des collines, Le Roumain Cristian Mungiu le suit de près, tout comme Jacques Audiard et son De rouille et d’os, montré au début du festival.

    Ce 65e cru, nettement en-dessous du millésime 2011, étant plutôt celui des comédiens que celui des réalisateurs, cela se bouscule au portilllon pour les prix d'interprétation. Surtout chez les hommes, où Jean-Louis Trintignant tient la corde. On pense aussi à Mads Mikkelson, Denis Lavant, Matthew MCconaughey, voire Robert Pattinson dans le très controversé Cosmopolis de David Cronenberg,  En ce qui concerne les dames, Marion Cotillard, qui serait revenue de New-York, a la grosse cote ainsi qu’Emmanuelle Riva.

    Mais le journaliste propose et le jury dispose. A découvrir sur Canal + lors de la cérémonie de clôture, où doivent être décernés sept récompenses votées à bulletins secrets, à la majorité absolue pour les deux premiers tours puis relative ensuite: Palme d'Or, Grand prix, Prix du jury, Prix d'interprétation masculine et féminine, de la mise en scène, du scénario.

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