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Cinéfil - Page 24

  • Sorties cinéma: "Atmen", un second souffle pour une deuxième chance

    19729286.jpg-r_760_x-f_jpg-q_x-20110503_100955[1].jpgPetite semaine avec le meilleur, le très moyen et le pire au menu. Le meilleur, c’est Atmen, un premier long-métrage de l’Autrichien Karl Markovics. En français, Respirer. Un film sur la rédemption à travers une deuxième chance. Une sorte de second souffle pour Roman Kogler, 18 ans, détenu dans un centre pour mineurs depuis trois ans après avoir tabassé un autre garçon à mort.

    Comme il a déjà purgé la moitié de sa peine, Il pourrait être libéré sur parole. Mais paumé, fermé, taiseux, sans famille, il peine à trouver un emploi, avant de choisir, drôle d’idée pour reprendre sa vie en main, de travailler dans une entreprise de pompes funèbres…

    Un jour, il tombe sur le cadavre d’une femme qui porte le même nom que lui. Bien que ce ne soit pas  sa mère, cette découverte le pousse à partir à la recherche de la sienne, tout en espérant retrouver sa  place dans la société. Roman avance ainsi sur le chemin de la réinsertion, mêlant les questions qu’il se pose sur son passé et sa quête de salut.

    Simplicité, rigueur, sobriété, économie de mots et d’effets pour cette fiction à double trajectoire qui prend des allures de documentaire et dont la mise en scène est notamment basée sur la répétition. Celle, très réaliste, des gestes autour des morts et du rituel de la fouille au retour chaque soir de Roman en prison (photo).
     
    Les comédiens participent largement à la grande réussite de cette histoire sombre mais sans excès, évitant le misérabilisme, le pathos ou la complaisance. Elle repose surtout sur les épaules de son héros principal, l’excellent Thomas Schubert, que le réalisateur ne quitte pas d’une semelle tout au long de l’intrigue.


    Un homme et son chien...

    20218638.jpg-r_160_240-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx[1].jpgOn n’en dira pas autant du dernier-né de Quentin Dupieux Wrong. Alors que l’iconoclaste cinéaste français, alias Mr Ozio, avait séduit l’an dernier à Locarno grâce à son jubilatoire Rubber, pneu tueur et télépathe, il a raté son coup cette année au festival tessinois avec sa troisième fiction. Pour preuve, pas un seul journaliste n’avait daigné assister à sa conférence de presse. 

    Dans cette comédie burlesque, Dolph Springer se réveille un matin pour constater avec horreur que l'amour de sa vie, son chien Paul, a inexplicablement disparu. Parti à sa recherche, Dolph croise un mystérieux gourou, une vendeuse de pizza nymphomane, un jardinier loufoque et un bien curieux détective. De quoi faire perdre définitivement la raison au malheureux, déjà gravement inadapté social.
     
    En créant un univers décalé mélancolico-surréaliste peuplé de quelques freaks sur fond de relations chiennes, le but de Quentin Dupieux est de provoquer le malaise, voire une certaine angoisse. Il n’a réussi qu’à générer un ennui certain.


    Attention,  couple en péril!

    20159851.jpg-r_160_240-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx[1].jpgBien que cette histroire entre un homme et son toutou adoré ait du mal à tenir la route, elle ferait presque figure de chef d’œuvre à côté de l’affligeant, pathétique et outrancier A cœur ouvert de Marion Laine. La réalisatrice se penche sur le quotidien tourmenté de deux chirurgiens du cœur, Mila et Javier, liés depuis dix ans par leur amour et leur métier. Mais Mila tombe enceinte et l’équilibre du couple s’en trouve brutalement menacé. Le penchant immodéré pour la bouteille de Javier n’arrange pas les choses…

    Passion, sensualité, dépendance amoureuse, alcoolique, amour à mort, pourquoi pas ? Sauf que tout cela exige beaucoup de talent à la fois derrière et devant la caméra. Mais si la réalisatrice est loin d’être au top, ses deux vedettes Juliette Binoche et Edgar Ramirez, bêtes de sexe caricaturales à pleurer, achèvent de plomber définitivement l’affaire. En un mot, consternant.

    Vous prendrez bien encore un peu de Rousseau

    Un dernier mot Le nez dans le ruisseau de Christophe Chevalier, qui fait référence au tricentenaire de la naissance de Jean-Jacques Rousseau, largement fêté depuis le début de l’année. Chargée d’un reportage sur le grand homme, Marie rencontre Tom, un jeune garçon qui semble le connaître sans en avoir conscience. La journaliste lui propose alors de rencontrer un spécialiste du philosophe. Rapidement, le gamin de dix ans réussit à ébranler les certitudes de l’éminent savant. Un opus intelligent à vocation pédagogique avec notamment Sami Frey et Anne Richard.

    Films à l'affiche dans les salles romandes dès mercredi 29 août.

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  • Sorties cinéma: l'irrésistible ascension des stars du yodel

    aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaypodel.jpgC’est encore l’été, donc pas grand-chose de décoiffant à se mettre sous la rétine. A part une vraie curiosité intiiulée Die Wiesenberger. C’est Le nom d’un groupe yodleurs et de leur dirigeante, dont Bernard Weber et Martin Schilt ont suivi pendant deux ans l’irrésistible ascension. De leur petite chapelle alpine à la mégapole chinoise de Shangaï. 

    Fin 2008, alors qu’ils se contentent plus ou moins de youtzer aux mariages ou aux anniversaires tout en se frottant modestement au showbiz, notamment avec leur premier CD, leur quotidien bascule à l’occasion d’une émission télévisée (photo) où ils décrochent le jack pot face au pot-pourri musical du cru, rock et pop compris.

    Ils commencent à cartonner au hit-parade, devançant même Lady Gaga et Rihanna, croulent sous les offres de concerts jusqu’au top du top: aller se produire à l’expo universelle de Shangaï à la demande du DFAE. 

    Le yodel, bof, diront sans doute beaucoup. Sauf qu’au-delà d’une musique souvent jugée peu glamour, sinon pire, on découvre bien autre chose. La mirifique proposition fédérale menace de faire éclater la cohésion de cette petite communauté désormais livrée à la lumière des projecteurs. Saisie par la dangereuse ivresse du succès, va-t-elle vendre son âme ou rester fidèle aux valeurs qu’elle a perpétuées depuis plus de vingt ans.

    C’est ce défi existentiel posé aux yodleurs rebelles, navigant entre tradition et modernité, que captent les deux réalisateurs, partis  à l’origine à la découverte d’une chorale pour en brosser le portrait.  "On en cherchait une qui soit un microcosme de la Suisse, avec des gens vivant quelque chose d'intense en commun", confie le Zurichois de Genève Bernard Weber. "Martin est alors tombé sur les Wiesenberger qui n’étaient déjà plus des amateurs et on a eu la chance de les accompagner dans leur incroyable ascension, depuis ce concours de musique à la télé dont ils sont sortis vainqueurs". A noter que le groupe a collectionné un million de clics sur Youtube en 2011, alors qu'un artiste suisse en récolte envoyenne dans les 60.000.

    Bernard Weber aime par ailleurs repérer des univers envers lesquels il a des préjugés pour ensuite donner une chance aux gens qui en sont victimes. "Comme ceux sur le yodel et la Suisse dite primitive alors que j’ai été très surpris non seulement par tout ce que ce groupe a vécu, mais par tout ce qu’il nous a fait vivre et découvrir pendant ces deux ans". Un voyage initiatique des deux côtés de la caméra en somme.

    Les papys flingueurs d’Expendables 2

    19493884.jpg-r_120_160-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-20100813_060719[1].jpgChangement total d’univers avec le retour des Expendables:Unité spéciale chargés d’une mission a priori facile. Sauf que l’un d’entre eux y laisse sa peau. Alors évidemment les autres vont le venger, massacrant férocement les assassins sauvages de leur compagnon d’armes, tout en se retrouvant face à quelques kilos  de plutonium capables de bouleverser l’équilibre  planétaire.

    Résultat, une pléiade de mégastars  vieillissantes, de Sylvester StalLone à Arnold Schwarzenegger en passant par Jean-Claude Van Damme, Dolph Lundgren,  sans oublier Bruce Willis, le benjamin de l’équipe,  se livre à une débauche d’hémoglobine sous testostérone. Un jeu de massacre outrancier mais assumé, sur fond de joutes verbales et de répliques cultes. Inutile toutefois de dire que cela ne plaira qu’aux amateurs du genre et à quelques cinéphiles indulgents ou nostalgiques.


    Le petit garçon qui parle aux morts

    aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaparanorman.jpgSurfant sur le succès de Coraline, Sam Fell et Chris Butler proposent l’histoire de ParaNorman, dont le héros est un gamin comme les autres. Enfin pas tout à fait puisqu’il a le don de voir les morts et et de converser avec eux, dont sa grand-mère qu’il adore. Une source de moqueries de la part de ses parents et de ses camarades de classe. 

    Et pourtant, lorsque son oncle, sous forme d’un redoutable ermite, le charge de protéger sa ville  contre une attaque de zombies, Norman, sa sœur Courtney, son meilleur ami Neil et son grand frère Mitch se lancent dans une course effrénée contre la montre pour sauver les leurs de la malédiction d’une sorcière morte depuis deux siècles. Une réussite dans le film d'animation, si l’on excepte la première demi-heure. Il faut donc s’armer d’un peu de patience

    Autres sorties

    Avec Du vent dans mes mollets, Carine Tardieu livre une vision de la famille en forme de comédie à vocation poétique, centrée sur une petite fille de neuf ans qui se rêve autrement. L’humour et l’émotion se veulent au rendez-vous, mais sonnent souvent faux dans ce film qui marque le retour d’une Agnès Jaoui drôlement rembourrée, entourée de Deny Podalydès et Isabelle Carré.

    Dispensable enfin Associés contre le crime, une comédie policière de Pascal Thomas qui met pour la troisième fois en scène Catherine Frot et André Dussolier dans les rôles de Prudence et Bélisaire Beresford. Nos deux détectives d’opérette ont décidé de raccrocher pour quelque temps lorsqu’une richissime héritière russe disparaît. De quoi reprendre illico du service pour le "duo de choc", que son enquête va mener sur les traces d’un mystérieux savant qui détient le secret de l’éternelle jeunesse. Aussi  laborieux et mal joué qu’indigeste et pas drôle.

    Films à l'affiche dans les salles romandes dès le mercredi 22 août.

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  • Festival de Cannes: Michael Haneke décroche sa deuxième Palme d'Or

    aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaahaneke.jpgSans surprise, c’est donc Amour le film le plus bouleversant de cette 65e édition, abordant de front des thèmes tabous comme la vieillesse, la déchéance et la mort, qui décroche la timbale. Mais une partie du palmarès déçoit et Leos Carax demeure maudit!  

    En remettant son prix au cinéaste autrichien, le président du jury Nanni Moretti  a insisté sur la contribution fondamentale  de ses deux sublimes acteurs Jean-Louis Trintignant, 81 ans et Emmanuelle Riva, 85 ans, qui sont montés sur scène avec le réalisateur (photo) pour recevoir la standing ovation du public. 

    Avec une deuxième palme trois ans seulement après Le ruban blanc , Michael Haneke rejoint le club fermé des cinq auteurs de cet exploit avant lui: Francis Ford Coppola, Shohei Imamura, Emir Kusturica, Bille August et les frères Dardenne. 

    Nanni Moretti voulait être étonné, c’est lui qui nous déconcerte

    Dès sa projection, le film sur ce couple d’octogénaires élégants et cultivés, dont l’amour est rudement mis à l’épreuve par la maladie, a été plébiscité par la critique. Du coup, il est presque étrange que le jury, appelé à choisir entre les 22 prétendants, en ait fait autant. Surtout si on considère le reste du palmarès.

    A commencer par le Grand Prix, Reality de Matteo Garrone, une comédie dramatique banale, longuette et sous-fellinienne, sur un fondu de la téléréalité aspirant à la gloire. Surtout lorsqu’on imagine que l’Italien avait déjà obtenu la même récompense en 2008 pour Gomorra, autrement plus critique et sulfureux sur la mafia napolitaine.

    Pire, le prix de la mise en scène est allé à Carlos Reygadas pour Post Tenebras Lux. A part une ouverture virtuose, le Mexicain nous a gratifiés de l’opus le plus hermétique du concours, très mal accueilli par les festivaliers et la critique. Le cinéaste n’a d’ailleurs pas manqué d’ironiser sur la chose.

    Le Roumain Cristian Mungiu, Palme d’Or en 2007 pour 4 mois, 3 semaines et 2 jours a reçu le prix du scénario grâce à Au-delà des collines, opus assez éprouvant et interminable, inspiré d’un fait divers qui défraya la chronique en 2005 en Roumanie. Une jeune fille avait trouvé la mort après une séance d’exorcisme dans un monastère orthodoxe.

    Dans la foulée ses deux actrices, les débutantes Cosmina Stratan et Cristina Flutur ont décroché ex-aequo le prix d’interprétation, qui semblait notamment  promis à Emmanuelle Riva ou Marion Cotillard. Chez les hommes, il a aussi échappé au favori Jean-Louis Trintignant, pour récompenser le Danois Mads Mikkelson. Très bon il est vrai dans La chasse de Thomas Vinterberg, une descente aux enfers d’un homme faussement accusé de pédophilie.

    Enfin le prix du jury est revenu au Britannique Ken Loach pour La part des anges, comédie certes jubilatoire mais mineure. Franchement, on ne voyait pas cette histoire de petits délinquants s'initiant à l'art de la dégustation de whisky, se retrouver si haut placée.

    A l'image d'une compétition très moyenne

    Exit donc l'ensemble de la pellicule française, à commencer par  le brillant Holy Motors de Leos Carax. Ce formidable objet cinématographique avait vraiment tout pour étonner Nanni  Moretti, comme il l’avait souhaité en début de festival. Or on se demande bien ce qui a pu le surprendre en considérant ses choix.

    Mais finalement ce palmarès peu exaltant est à l’image d’une compétition 2012 très moyenne. Une partie des films avait même du mal à soutenir la comparaison avec certains sélectionnés dans les autres sections. Comme la plupart des Américains, à l'évidence choisis pour des stars du genre Brad Pitt, Nicole Kidman ou Kristen Stewart.

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