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  • Grand écran: "Un triomphe", comédie divertissante portée par un très bon Kad Merad

    Comédien, Etienne ne vit que pour son art. Malheureusement, il ne croule pas sous les propositions de rôles et, comme il a du mal à boucler ses fins de mois, accepte d’animer un atelier de théâtre dans une prison. Sans trop y croire. Et pourtant, rapidement surpris par le talent de la troupe improbable qu’on  lui a confiée, il décide de monter  «En attendant Godot» de Samuel Beckett, La pièce qui symbolise donc l’attente, mais également l’absurde, est selon lui une métaphore du quotidien derrière les barreaux.

    Désireux de révéler les dons cachés de ses acteurs improvisés, il envisage de les faire jouer dans un vrai théâtre. La chose est acceptée par l’administration pénitentiaire, qui impose cependant des règles strictes. Etienne s’y plie car pour lui l’important est ailleurs. Au fil des répétitions et des représentations il noue une vraie amitié avec les prisonniers qui, grâce à lui, ont réussi à vaincre leurs doutes et leur trac. L'essai se transforme ainsi en une tournée à succès. Mais, suspense…,. 

    Réalisé par Emmanuel Courcol, Un triomphe est librement adapté d’une histoire vraie, qui s’était déroulée en Suède dans les années 80 et avait fait l’objet d’un documentaire en 2005. L’auteur livre une comédie divertissante, pleine d’humour et d’émotion. Elle est portée par un très bon Kad Merad, entouré de comédiens à la hauteur. 

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 1er septembre, 

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  • Grand écran: avec "Cinq nouvelles du cerveau", Jean-Stéphane Bron nous emmène dans un passionnant voyage

    Pas très appétissant un cerveau sorti de sa boîte. Mais évidemment, avec ses 70 milliards de neurones, il en impose. Et surtout il captive. Les chercheurs bien sûr, mais également les cinéastes à l’image de Jean-Stéphane Bron. Dans Cinq nouvelles du cerveau, il nous propose une plongée vertigineuse dans les méandres mystérieux  de cet organe au look de noix croisée avec un spaghetti. 

    Alternant visions scientifique et humaine, il évoque les progrès spectaculaires de l'intelligence artificielle et interroge l’hypothétique réplique du cerveau sur ordinateur, la possibilité de le connecter à des machines, d’envoyer des robots coloniser l’univers.  

    Ce documentaire surprenant, passionnant, plus profond que complexe dans la mesure où il aborde des questions que tout le monde se pose comme la mort, l’esprit, la conscience, raconte, en compagnie de pointures dans le domaine des neurosciences, cinq histoires qui dessinent la carte d’un avenir à la fois fascinant et effrayant. . 

    Tout commence comme un thriller de science-fiction, nous renvoyant à Kubrick, Spielberg, ou Cronenberg. Certes, on est encore loin aujourd’hui loin d’un véritable scénario du genre, mais la bande de sommités n’en ouvre pas moins des pistes pouvant y conduire. Plus particulièrement Alexandre Pouget, professeur à l’Université de Genève. Convaincu que l’on pourra répliquer l’intelligence et la conscience sur des systèmes artificiels, il se confronte à son fils Hadrien, jeune chercheur en IA à Oxford. Ce dernier craint les conséquences d’un tel projet. Pour lui il serait sage d’arrêter de foncer aveuglément.  

    À Seattle, Christof Koch, une star dans son champ de prédilection, s’oppose à Pouget. Il veut percer le mystère de la conscience, qui selon lui ne peut être modélisée mathématiquement. Il souffre, alors que son chien est sur le point de mourir. Entre Munich et Venise, grâce à des interfaces cerveau-machine, Niels Birbaumer entre en contact avec la conscience de patients totalement paralysés.

    À Genève, David Rudrauf, un jeune chercheur transhumaniste, bientôt papa, rêve d’insuffler la vie dans des machines en développant une conscience artificielle, et dialogue avec le psychiatre Serge Tisseron, observateur des liens affectifs entre les humains et les robots. De son côté, Aude Billard, une roboticienne qui veut libérer les hommes des machines, tente de répliquer une main humaine. Une entreprise compliquée. 

    Jean-Stéphane Bron, rencontré à Genève, nous en dit plus sur son audacieux et ambitieux opus. "Dans mes films, Le génie helvétique, Cleveland contre Wall Street, ou L’expérience Blocher je me suis toujours intéressé aux cercles de pouvoir. Et la science. alliée à de grandes compagnies privées, est un enjeu de pouvoir. Elle débouche sur des techniques, des technologies, qui provoquent des transformations chez l’homme J’étais titillé par l’envie d’aller voir ce qui se passait dans les laboratoires. Et j’ai construit un petit chemin de fer, avec des scientifiques qui expriment des points de vue différents sur l’intelligence artificielle".    

    Alexandre Pouget, le premier, fait peur. Il y a chez lui une sorte d’acharnement à laisser des machines prendre le contrôle, nous dominer, voire nous éliminer!

    Il est certes radical avec une conviction rationnelle. Pour lui l’humanité est inéluctablement vouée à la disparition. Il voit cela comme une évolution, un stade qui peut être dépassé. C’est une question très ancienne, présente dans les mythes grecs, les histoires bibliques. La différence c’est qu’aujourd’hui, on peut le faire. Mais d’ci à ce qu’une machine ait des blessures narcissique ou des troubles du comportement il y a du chemin. On pourra imiter les émotions, mais la conscience n’est pas reproductible. Cela dit, J’avoue que je suis moins inquiet à l’idée de machines qui pourraient nous détruire que par notre propre robotisation.

    A l’autre bout, il y a la vision d’Aude Billard qui, tout en nous ramenant sur terre en travaillant sur la main humaine, voit les machines comme une libération et qu'il est temps que les hommes puissent vaquer à des occupations plus nobles et agréables. C’est séduisant, mais cela ne va-t-il pas créer du chômage ?

    On peut le craindre, puisqu’elles vont de plus en plus se  consacrer à des tâches humaines. Mais  l’idée, c’est de créer un autre monde. Les robots diront ce qu’il nous faudra. Plus besoin d’argent. Et on pourra se cultiver, lire, aller au théâtre, au musée, à l’opéra.

    Et au cinéma pour voir "Cinq nouvelles du cerveau". Mais pour ça, il n’y a pas besoin d’attendre. Le film est à l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 1er septembre.

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