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  • Grand écran: dans "Baghdad In My Shadow", Samir s'attaque aux tabous du monde arabe

    1574_1.jpgArchitecte, Amal a fui son mari despotique, vexé qu’elle ait osé demander le divorce et se cache de en vivant sous une fausse identité. Ne pouvant exercer son métier en Angleterre, elle travaille au Café Abu Nawas, lieu populaire londonien où se rencontrent des immigrés irakiens.

    On y trouve par exemple Taufik, un poète athée, ancien militant communiste sous surveillance de deux policiers le soupçonnant d’être en contact avec des cercles extrémistes pour avoir fréquenté la mosquée. En réalité, il se montre impuissant face au changement de son neveu Nassir, sous influence d’un prédicateur salafiste haineux, aussi radical qu’hypocrite.

    Il y a encore Muhanad, jeune informaticien gay. Menacé de persécution dans son pays en raison de son orientation sexuelle, il devient, comme Amal tombée sous le charme d’un chef de chantier, la cible de Nassir, considérant que  l’homosexualité et l’infidélité sont punissables de mort.

    Dans ce film tourné en anglais et en arabe et pour lequel les acteurs et actrices qui vivent et luttent en Irak pour leur liberté de penser, ont pris de gros risques, Samir raconte notamment le quotidien complexe de trois personnages éprouvant un sentiment de rejet.

    Mais l’idée du réalisateur, né à Bagdad, consiste surtout à les confronter aux tabous majeurs de la société arabe qu'ils incarnent: l’athéisme, l’adultère (plus généralement la condition féminine) et l’homosexualité. Des «tares impardonnables» dont personne ne veut parler.

    A l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 19 février.

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  • Grand écran: "Richard Jewell", nouveau drame captivant du mythique Clint Eastwood

    494998-le-cas-richard-jewell-le-nouveau-film-de-clint-eastwood-la-bande-annonce.jpgParc du Centenaire d’Atlanta pendant les Jeux Olympiques d’été en 1966. Le 27 juillet, Richard Jewell, un vigile d’une trentaine d’années faisant partie de l’équipe de sécurité, découvre un sac à dos suspect caché derrière un banc. Il apparaît très vite qu’il contient un dispositif explosif. Jewell fait immédiatement évacuer les lieux et sauve de nombreuses vies.

    Acclamé pour sa bravoure, il est suspecté trois jours plus tard par le FBI d'avoir lui-même perpétré l'attentat. La nouvelle s'étale à la Une des journaux suite à un papier de la journaliste à l'affût d'un scoop pour l'Atlanta Journal-Constitution, Kathy Scruggs. D'un jour à l'autre, le malheureux passe de héros à suspect numéro un, honni par toute l'Amérique.

    Sous enquête du FBI pendant 88 jours, traqué par les médias le condamnant sans preuves, il est innocenté trois mois plus tard grâce à l’intervention de l’avocat Watson Bryant. Mais la réputation de Jewell, même blanchi, reste entachée. Il meurt en 2007 d'une défaillance cardiaque due à son diabète. Le véritable coupable, Eric Rudolph, a été arrêté en 2003 et condamné à la prison à vie en 2005.

    Signalons en passant qu’une plaque commémorative en hommage à l'héroïsme de Richard Jewell devrait être dévoilée sur les lieux de l’attentat le 2 mars prochain.

    Personnage ordinaire au destin extraordinaire

    Ce film est le quarantième de Clint Eastwood (89 ans), qui s’empare à nouveau d’une bonne histoire pour en faire une grande œuvre. Elle est adaptée d’un article de de la journaliste Marie Brenner publié dans Vanity Fair: American Nighmare:The Ballad Of Richard Jewell. Le mythique réalisateur brosse avec son art habituel, sur fond de déchaînement médiatique très actuel, le portrait d'un homme ordinaire au destin extraordinaire. L'opus s'inscrit dans la lignée des American Sniper, Sully, le 15h17 pour Paris. 

    Avant de nous plonger dans le drame et de montrer le terrible parcours d'un innocent aux prises avec le FBI et la presse, institutions puissantes dont il se plaît à critiquer la malveillance, la corruption et l’immoralité, Eastwood nous appâte avec la personnalité ambiguë de cet homme. Obèse, sujet à moqueries, habitant encore chez sa maman, incapable de garder un travail, acheteur compulsif d’armes à feu, Jewell est fasciné par l'uniforme et rêve de rejoindre la police. Soumis face à l’autorité, il le restera en toutes circonstances. 

    Couple fusionnel mère-fils bouleversant

    Paul Hauser est remarquable dans le rôle. Il forme avec sa mère (émouvante Kathy Bates) un couple fusionnel bouleversant. Sam Rockwell est parfait dans celui de l'avocat Watson Bryant, tout comme Jon Hamm en boss (fictif) du FBI. On n'en dira peut-être pas autant d'Olivia Wilde, à la limite parfois de la caricature dans la peau de la journaliste Kathy Scruggs, morte en 2001. Le métrage a d'ailleurs été critiqué pour la représentation"sexiste" qui en est faite, une ambitieuse aguicheuse et prête à tout, qui a (ou aurait) couché avec un agent du FBI en échange de l'identité du suspect.

    L'Atlanta Journal-Constitution dément formellement. Le propriétaire du quotidien a en outre demandé à Clint Eastwood et à la Warner Bros de déclarer publiquement que certains événements ont été imaginés à des fins artistiques. Le film se contente en effet de préciser, en fin de générique, qu'il est "fondé sur des événements historiques réels mais a créé certains dialogues et éléments pour les besoins de l'histoire".

    A l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 19 février.

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  • Grand écran: #JeSuisLà, une feel good comédie avec l'irrésistible Alain Chabat

    2610519.jpgRestaurateur du Pays basque confronté à la crise de la cinquantaine, Stéphane partage son quotidien entre ses deux grands fils, son ex-femme et son métier de chef. Une vie banale. Sauf qu’il a un secret. Via Instagram, il est tombé amoureux de Soo, une jeune Sud-Coréenne avec qui il échange plein de messages.

    Un beau jour, sur un coup de tête dont il ne s’imaginait pas capable, il plaque tout et s’envole pour Seoul pour la rencontrer. Mais Soo n’est pas là à son arrivée. Comme elle tarde à se manifester, Stéphane prend ses quartiers à l’aéroport d’Inchon en attendant, l’espoir chevillé au corps, qu’elle le rejoigne…

    Six ans après le succès remporté par La famille Bélier, Eric Lartigau, qui a écrit le scénario avec Thomas Bidegain, suit l’errance, agrémentée de rencontres plus ou moins singulières et improbables, d’un étonnant personnage parachuté en terre étrangère, dans une culture différente.

    Tout en se livrant à une petite réflexion sur les mirages d’une société virtuelle, les illusions et paradoxes des réseaux sociaux, le temps qui passe, la solitude, l'auteur permet également à son héros de se poser des questions sur qui il est véritablement et ce qu’il veut au fond de lui.

    #JeSuisLà, film original même s’il en rappelle d’autres tournés dans des aéroports, doit tout à Alain Chabat, avec qui Eric Lartigau avait déjà collaboré pour Prête-moi ta main. Séduisant avec son épaisse crinière blanche, il se révèle déconcertant de naturel, touchant, désarmant, rêveur, candide, drôle, à la fois perdu mais ne s’étonnant de rien.

    Il est tellement attendrissant qu’il en est irrésistible. Et parvient, par sa seule présence, à élever cette fable certes dépaysante et divertissante, mais n’évitant ni les clichés ni les situations bancales, allant jusqu’à se muer en office du tourisme pour vanter les charmes de la Corée du Sud. Et qui, faute de substance, finit logiquement par tourner en rond. Il est vrai qu’une douzaine de jours à zoner dans un aéroport, c’est quand même longuet.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 12 février.

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