Grand écran: "Richard Jewell", nouveau drame captivant du mythique Clint Eastwood (18/02/2020)

494998-le-cas-richard-jewell-le-nouveau-film-de-clint-eastwood-la-bande-annonce.jpgParc du Centenaire d’Atlanta pendant les Jeux Olympiques d’été en 1966. Le 27 juillet, Richard Jewell, un vigile d’une trentaine d’années faisant partie de l’équipe de sécurité, découvre un sac à dos suspect caché derrière un banc. Il apparaît très vite qu’il contient un dispositif explosif. Jewell fait immédiatement évacuer les lieux et sauve de nombreuses vies.

Acclamé pour sa bravoure, il est suspecté trois jours plus tard par le FBI d'avoir lui-même perpétré l'attentat. La nouvelle s'étale à la Une des journaux suite à un papier de la journaliste à l'affût d'un scoop pour l'Atlanta Journal-Constitution, Kathy Scruggs. D'un jour à l'autre, le malheureux passe de héros à suspect numéro un, honni par toute l'Amérique.

Sous enquête du FBI pendant 88 jours, traqué par les médias le condamnant sans preuves, il est innocenté trois mois plus tard grâce à l’intervention de l’avocat Watson Bryant. Mais la réputation de Jewell, même blanchi, reste entachée. Il meurt en 2007 d'une défaillance cardiaque due à son diabète. Le véritable coupable, Eric Rudolph, a été arrêté en 2003 et condamné à la prison à vie en 2005.

Signalons en passant qu’une plaque commémorative en hommage à l'héroïsme de Richard Jewell devrait être dévoilée sur les lieux de l’attentat le 2 mars prochain.

Personnage ordinaire au destin extraordinaire

Ce film est le quarantième de Clint Eastwood (89 ans), qui s’empare à nouveau d’une bonne histoire pour en faire une grande œuvre. Elle est adaptée d’un article de de la journaliste Marie Brenner publié dans Vanity Fair: American Nighmare:The Ballad Of Richard Jewell. Le mythique réalisateur brosse avec son art habituel, sur fond de déchaînement médiatique très actuel, le portrait d'un homme ordinaire au destin extraordinaire. L'opus s'inscrit dans la lignée des American Sniper, Sully, le 15h17 pour Paris. 

Avant de nous plonger dans le drame et de montrer le terrible parcours d'un innocent aux prises avec le FBI et la presse, institutions puissantes dont il se plaît à critiquer la malveillance, la corruption et l’immoralité, Eastwood nous appâte avec la personnalité ambiguë de cet homme. Obèse, sujet à moqueries, habitant encore chez sa maman, incapable de garder un travail, acheteur compulsif d’armes à feu, Jewell est fasciné par l'uniforme et rêve de rejoindre la police. Soumis face à l’autorité, il le restera en toutes circonstances. 

Couple fusionnel mère-fils bouleversant

Paul Hauser est remarquable dans le rôle. Il forme avec sa mère (émouvante Kathy Bates) un couple fusionnel bouleversant. Sam Rockwell est parfait dans celui de l'avocat Watson Bryant, tout comme Jon Hamm en boss (fictif) du FBI. On n'en dira peut-être pas autant d'Olivia Wilde, à la limite parfois de la caricature dans la peau de la journaliste Kathy Scruggs, morte en 2001. Le métrage a d'ailleurs été critiqué pour la représentation"sexiste" qui en est faite, une ambitieuse aguicheuse et prête à tout, qui a (ou aurait) couché avec un agent du FBI en échange de l'identité du suspect.

L'Atlanta Journal-Constitution dément formellement. Le propriétaire du quotidien a en outre demandé à Clint Eastwood et à la Warner Bros de déclarer publiquement que certains événements ont été imaginés à des fins artistiques. Le film se contente en effet de préciser, en fin de générique, qu'il est "fondé sur des événements historiques réels mais a créé certains dialogues et éléments pour les besoins de l'histoire".

A l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 19 février.

19:42 | Lien permanent