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  • Grand écran: "Lola et ses frères", une comédie familiale superficielle signée Jean-Paul Rouve

    870x489_c_christophe_brachet_15.jpgAprès avoir adapté Les souvenirs, Jean-Paul Rouve refait équipe avec l’écrivain David Foenkinos pour Lola et ses frères, une comédie qui se veut humoristico-dramatico-sociale. Comme son titre l’indique, elle met en scène deux frères, Benoît et Pierre (le réalisateur lui-même et José Garcia) ainsi que leur soeur Lola (Ludivine Sagnier). 

    Des caractères différents, opposés. Opticien, le timoré et maladroit Benoît qui se remarie pour la troisième fois, va devenir père sans y être prêt. Destructeur de barres d’immeubles, le courageux Pierre se fait licencier. Quant à l’avocate Lola, servant à ses dépens de lien à la fratrie, elle tombe heureusement amoureuse de Zoher (Ramsy Bedia), son client qui vient de divorcer.

    Chacun vit sa vie. Mais très soudés, s’adorant tout en se volant dans les plumes à la moindre occasion, ils se retrouvent tous les premiers jeudis du mois au cimetière devant la tombe de leurs parents prématurément décédés où ils tentent de se dire des choses importantes. Car s’ils sont inséparables en dépit des engueulades, reproches, brouilles et embrouilles, ils sont incapables de se parler et de s’écouter. Ou, par pudeur, de demander le soutien des deux autres lors de phases difficiles et perturbantes.

    On suit alors en parallèle, les mésaventures des différents protagonistes. Sous prétexte d’une radiographie des travers ou des joies du quotidien, Jean-Paul Rouve brasse pêle-mêle les thèmes rebattus de la famille, de l’amour fraternel, de l’absence de communication, de la transmission, de la paternité dans un film paresseux, superficiel, au récit sans surprise et aux situations souvent caricaturales. Ennuyeux pour tout dire.

    En revanche, face au manque de consistance et de profondeur des personnages qu’ils incarnent, on relève le mérite des comédiens. Plus particulièrement celui d’un José Garcia attachant et d’un Ramsy Bedia carrément attendrissant dans une partition à contre-emploi. 

    A l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 28 novembre.

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  • Grand écran: avec "Heureux comme Lazzaro" Alice Rohrwacher fait l'éloge de la bonté et révèle un acteur

    Lazzaro-felice-sl.jpgAprès Les Merveilles, chronique d’une famille en Ombrie, Alice Rohrbacher revient avec Heureux comme Lazzaro, où elle met en scène un jeune paysan ( Adriano Tardolio, une révélation). Il vit dans un hameau italien à l'écart du monde, au sein d’une communauté d’une trentaine de paysans très pauvres.

    Ils cultivent du tabac pour la propriétaire des lieux, la riche et extravagante marquise Alfonsina de Luna, qui les exploite sans vergogne et en toute illégalité. Humiliés, méprisés traités comme des esclaves, ils ne sont non seulement pas payés, mais accumulent les dettes envers leur employeur qui en profite encore pus honteusement.

    Et à leur tour, les fermiers tyrannisent Lazzaro, Mais ce garçon simplet, innocent, doux et taiseux, au visage naïf, habité d’une infinie bonté, exécutant les tâches les plus grossières, ne se plaint ni ne se rebelle jamais. Joyeux, serviable, il noue une amitié avec le beau Tancredi, le fils de la marquise, ado bourgeois arrogant et rebelle, qui abuse également de son inaltérable gentillesse tout en se montrant singulièrement complice.

    Sur le chemin de la sainteté

    Mais la police finit par débarquer pour mettre un terme à ces conditions féodales. C'est alors que Lazzaro, réfugié  dans les collines, tombe d’une falaise et qu'un autre film commence. On se retrouve vingt ans après dans un décor urbain qui a remplacé la ruralité. Sauf que la situation est pire. Vieillis, usés, encore plus misérables, les mêmes paysans tentent de subsister en mendiant dans la crasse d’un bidonville près d’une voie de chemin de fer.

    Et tandis qu’on le croyait mort, Lazzarro réapparaît tel qu’avant sa chute, physiquement, mentalement, moralement, portant les mêmes vêtements. Un bienheureux sur le chemin de la sainteté pour aider ses proches, son prénom faisant évidemment référence au mythe de la résurrection de Lazare.

    Il est magnifiquement interprété par le génial Adriano Tardolio, atout majeur de cette œuvre entre passé et présent, néoréalisme et surréalisme, rêve et réalité sur fond de mystère et de mysticisme. Montrant sa compassion, son empathie envers les laissés pour compte, Alice Rohrwacher  livre une émouvante et envoûtante fable politico-sociale aux accents pasoliniens. Dans cette parabole pleine de grâce et de poésie, récompensée par un Prix du scénario au dernier Festival de Cannes, elle dénonce l’injustice, l’inégalité, la servitude, l’indignité et la cruauté d’un monde déshumanisé.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 21 novembre.

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  • Grand écran: "Les bonnes intentions" de Gilles Legrand peinent à convaincre. Avec Agnès Jaoui

    5696551.jpg-r_1920_1080-f_jpg-q_x-xxyxx.jpgIsabelle vit à Paris avec son mari, un ex-réfugié bosniaque et ses deux enfants. Issue d’une famille bourgeoise, mal aimée par sa mère, le credo de cette quinquagénaire c’est aider les autres. Elle est même tellement addict à l’humanitaire qu’elle en oublie les besoins de sa famille, à qui elle reproche son manque d’engagement et d’empathie pour les causes qui lui tiennent à cœur. 

    Bénévole dans un centre social, Isabelle se donne corps et âme pour enseigner le français à des personnes défavorisées et à des étrangers. Ses méthodes sont pourtant jugées bien peu efficaces par la direction qui engage quelqu’un d’autre.

    Furieuse et déconfite face à cette concurrente, elle décide de s’impliquer encore davantage auprès de ses élèves et se met en tête de leur faire passer le permis de conduire. Une jalousie qui nous ferait presque douter de ses bonnes intentions...

    On voit bien où le réalisateur Gilles Legrand veut en venir avec cette comédie sociale censée s’opposer au politiquement correct dans la dénonciation de préjugés tous azimuts. Mais à part quelques scènes amusantes ou  certains dialogues un peu piquants, le film se révèle dans l'ensemble trop balourd, voire caricatural, pour convaincre. Et Agnès Jaoui ne parvient hélas pas à emporter le morceau.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès le 21 novembre.

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