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  • Grand écran: mes films préférés en 2018

    Girl-Cannes-1200x520.jpgGirl. Caméra d’or à Cannes, le film avait fait chavirer la Croisette en nous laissant découvrir la ravissante timide, solaire et gracile Lara. Les yeux bleus, le teint translucide, l’adolescente de 15 ans a un rêve, devenir ballerine. Avec le soutien d’un père formidable, elle est prête à tout pour le réaliser et souffre pour se plier à la discipline de fer de la danse classique. Car Lara est un garçon transgenre qui suit un traitement hormonal. L’auteur est une révélation à l’instar de son protagoniste Victor Polster, époustouflant de talent, de maîtrise, de justesse dans le rôle d’une Lara lancée à la fois dans l’apprentissage d’un art astreignant et le parcours hors-norme du changement de sexe.

    BlacKkKlansman. Cette charge cinglante contre le racisme, l'extrême droite et le président Trump avait obtenu le Grand Prix du jury cannois. D’un humour mordant férocement militant, jubilatoire, le film est basé sur la folle et véridique histoirede Ron Stallworth (John David Washington), premier policier afro-américain à intégrer le Colorado Springs Police Department, au début des années 70, avant d’infiltrer le Ku Klux Klan avec son collègue juif Flip Zimmermann (Adam Driver). Le tandem fait merveille dans cet opus entre polar, suspense, comédie noire et politique.

    3686922.jpg-r_1920_1080-f_jpg-q_x-xxyxx.jpgLes chatouilles. Violée dans son enfance, Andréa Bescond s’est risquée à mettre en scène la pédophilie, adaptant avec Eric Métayer son spectacle autobiographique de théâtre et de danse, Les chatouilles. Un titre trompeur, car c’est bien d’abus sexuels sur une enfant qu’il s’agit. Répétés mais cachés. Odette, huit ans, ne parle pas. Elle a choisi la danse. Face à ses parents, à la justice, au déni. Au fil de l’intrigue, on en comprend le côté salvateur pour Odette, régulièrement violée par le meilleur ami de ses parents. Parlant surtout de résilience, les deux réalisateurs traitent sans voile, avec une certaine légèreté et une pointe d’humour, ce sujet délicat. 

    Burning. Lors d’une livraison, Jongsu, un jeune coursier, tombe par hasard sur Haemi, une jeune fille qui habitait auparavant son quartier. Elle lui demande de s’occuper de son chat pendant un voyage en Afrique. À son retour, Haemi lui présente Ben, un garçon mystérieux qu’elle a rencontré là-bas. Un jour, Ben leur révèle un bien étrange passe-temps… Ce superbe thriller lent et contemplatif du Sud-Coréen Lee Chang-dong, injustement écarté du palmarès cannois, explore des sentiments passionnels et pervers sur fond de jalousie, de rivalité et de différences de classe

    4745491.jpg-r_1280_720-f_jpg-q_x-xxyxx.jpgPlaire, aimer et courir vite. 1993. Arthur (Vincent Lacoste), un étudiant de Rennes rêvant de faire du cinéma, monte à Paris et voit sa vie basculer lorsqu’il rencontre Jacques (Pierre Deladonchamps), un dramaturge parisien malade du sida. Ses jours sont comptés. Le film est porté par le craquant Vincent Lacoste. A ses côtés, Pierre Deladonchamps se révèle pareillement convaincant. S’il est beaucoup question de sexe, l’auteur privilégie la délicatesse des sentiments dans cette bouleversante romance gay condamnée, mais pleine de grâce, de vitalité et de légèreté.

    Jusqu’à la garde. Ce premier long métrage du Français Xavier Legrand, est une perle noire en forme de thriller traitant du divorce. Celui d’Antoine et Miriam (Denis Ménochet et Léa Drucker) dont l’enfant (Thomas Gioria) devient l’otage. Le talentueux réalisateur nous plonge dans une ambiance angoissante où le pire peut arriver. La tension ne cesse de monter dangereusement entre les personnages exacerbés, au fil d’une intrigue qui bascule dans l’horreur Denis Ménochet impressionne dans son rôle de père possessif tout comme Léa Drucker, les nerfs à vif. Sans oublier le jeune Thomas Gioria, une révélation

    First-Man-sneak-peek-700x300.jpgFirst Man. Evitant le côté spectaculaire de la grosse machine hollywoodienne célébrant les premiers pas sur la lune, Damien Chazelle a choisi l’approche intimiste en se penchant sur le destin hors norme de Neil Armstrong, dont on apprend beaucoup sur la face cachée. Pour la deuxième fois, Chazelle a fait appel à Ryan Gosling. Un choix idéal que ce comédien habitué aux personnages mutiques. Ecorché vif, il livre un jeu minimaliste, subtil, intense, laissant apparaître les fêlures d’un papa meurtri, hanté par la mort, tout en exprimant la concentration extrême, la passion de l’astronaute.

    Mademoiselle de Joncquières. Pour son neuvième film, l'acteur-réalisateur Emmanuel Mouret s'inspire de Diderot. Madame de La Pommeraye, jeune veuve retirée du monde, cède aux assiduités du marquis des Arcis, libertin notoire. Après quelques années de bonheur,, elle découvre que ce dernier s’est lassé. Très amoureuse et terriblement blessée, elle décide de se venger avec la complicité de Mademoiselle de Joncquières et de sa mère... Cécile de France excelle dans le rôle de la femme offensée manipulatrice. A ses côtés, Edouard Baer se révèle parfait dans cette adaptation littéraire brillante évoquant une cruelle histoire d’amour et de séduction

    call-me-by-your-name.pngCall Me By Your Name. Sur un scénario de James Ivory, le réalisateur Luca Guadagnino raconte l’histoire d’une brève et intense passion gay qui transformera la vie de ses héros. On est en été 1983, en Lombardie. Elio (17 ans) et Oliver (24 ans) s’attirent irrésistiblement. Une attirance toutefois soumise aux codes d’une époque où il était difficile de vivre ouvertement son homosexualité. Le film montre ainsi l’éveil et la montée du désir chez ces deux êtres, évoquant avec finesse l’approche amoureuse avec ses tentations, ses hésitations, ses frustrations, ses troubles, ses maladresses, ses élans où se mêlent excitation, doutes et contradictions.

    Pupille. Dans ce drame émouvant, Jeanne Herrry s’attaque à l’adoption suite à un accouchement sous X. Elle raconte la rencontre entre Alice, quadragénaire en manque d’amour et le petit Théo, que sa jeune mère biologique ne souhaite pas garder. Celle-ci a deux mois pour revenir ou non sur sa décision. Un temps suspendu que Jeanne Herry traite avec autant de précision que de sensibilité. Soucieuse de la chronologie des événements et des détails, la réalisatrice explique simplement le processus de l’adoption. Et propose un film réaliste, instructif, où elle décrit sans juger le parcours émotionnel de chacun.

    Sauvage-un-film-choc-sur-la-prostitution-masculine.jpgSauvage. Dans son premier long métrage, Camille Vidal Naquet suit Léo, un jeune prostitué gay. Remarquable, il révèle aussi un extraordinaire acteur, Félix Maritaud. Etre absolu, solitaire, insaisissable, indomptable, Léo erre dangereusement de rencontre en rencontre.  Marginal, sans règle ni code, il est tiraillé entre son état assumé, son désir de liberté et surtout une inépuisable force d’aimer, un besoin de tendresse qui subsistent quelle que soit la violence du monde qu’il traverse.

    M. Menahem Lang nous emmène dans sa ville natale, Bneï Brak, la capitale mondiale des ultra-orthodoxes juifs. Retour sur les lieux du crime, chemin initiatique parsemé de rencontres et de rituels retrouvés, réconciliation constituent un documentaire coup de poing remarquable, bouleversant, nécessaire, de Yolande Zauberman, La réalisatrice française nous plonge en enfer en suivant le jeune homme violé dans son enfance par les rabbins et autres membres de « la ville des hommes en noir », aux portes de Tel-Aviv.

    En guerre. Malgré de lourds sacrifices financiers de la part des salariés et un bénéfice record de leur entreprise, la direction de l’usine décide la fermeture totale du site. Face à l’accord bafoué, aux promesses non respectées, les 1100 salariés, emmenés par leur porte‑parole Laurent Amédéo, refusent cette décision brutale et vont tout tenter pour sauver leur emploi. Signé Stephane Brizé, "En  guerre" met en scène Vincent Lindon, bouleversant par son engagement, sa conviction, sa pugnacité, son sens de la morale, son plaidoyer poignant pour la justice et le respect. 

    thumb_1811_768x432_0_0_crop.pngBohemian Rhapsody. Ce biopic retrace le destin du groupe Queen et de son chanteur emblématique Freddie Mercury. Né Farrokh Bulsara et mort en 1991, il a défié les stéréotypes, brisé les conventions et révolutionné la musique. Le film séduit surtout avec son atout majeur: Rami Malek. De l’ego surdimensionné au repentir, le comédien d’origine égyptienne se révèle plus Freddie Mercury que nature. Époustouflant, captivant, magnétique, habité, incarné, il fournit un fabuleux travail pour redonner vie à l’idole

    The Third Murder. Cinéaste de l’enfance, le Japonais Hirokazu Kore-eda change de registre avec ce thriller judiciaire où un as du barreau est chargé de défendre un client accusé d’avoir tué son patron et volé son portefeuille. Les chances du grand avocat de gagner le procès sont minces. S’inspirant des films à procès et des polars américains, Hirokazu Kore-eda propose une intrigue austère, noire, complexe, à la mise en scène épurée.Tout en maintenant la tension et le suspense, il se livre à une réflexion sur la peine de mort, la fatalité, le mensonge, et surtout la vérité qui n’intéresse pas la justice.

    Nos batailles. Syndicaliste, Olivier consacre du temps à lutter contre les injustices d’une direction implacable envers ses employés. Du coup, il compte beaucoup sur sa femme pour élever leurs deux enfants. Jusqu’au jour où elle disparaît brutalement. Dépassé mais animé d’une farouche volonté de s’en sortir, Olivier devra jongler à la maison et dans sa boîte pour concilier vies familiale et professionnelle. Le Belge Guillaume Senez livre un film sensible, d’une étonnante justesse psychologiquement et sociologiquement. Il évolue entre le drame intime et la chronique sociale, en rendant compte de la violence au sein de l’entreprise.

    Meryl-Streep-The-Post.jpgThe Post. Dans son 31e métrage, Steven Spielberg dénonce la culture du mensonge à la Maison Blanche. Un plaidoyer politique sur un idéal de transparence bienvenu à l’ère Trump, à l’heure des médias écrits en crise, de la désinformation et des fake news. L’histoire est racontée du point de vue de Katharine Graham (Meryl Streep) qui s’est retrouvée à la tête du Post après le suicide de son mari, et de celui de son rédacteur en chef. Spielberg évoque ainsi également la place des femmes dans la société. Victime du machisme ambiant, devenue la première directrice d’un grand journal par défaut, Katharine Graham va affirmer son pouvoir.

    McQueen. Le fascinant couturier britannique gay haï ou adulé, est mort en 2010, à 40 ans. C’est à ce visionnaire que Ian Bonhôte et Peter Ettedgui ont consacré un passionnant portrait. Sans un sou en poche, Alexander, le «hooligan» de la fringue débarque à Paris et intègre la maison Givenchy. Mais il garde son label, donnant libre cours à sa créativité, puisant son inspiration dans l’histoire, la danse, la peinture, la musique, la littérature et le cinéma. Amoureux du drame et du scandale, désireux de choquer, le concepteur de vêtements déments imagine des défilés extravagants où il déploie son sens du spectacle, de la théâtralité, de la chorégraphie. 

    cassandro_1.jpgCassandro The Exotico! Depuis 26 ans, il teste les limites du possible dans des combats extrêmes de vols planés et d'empoignades sur le ring. Mais le roi des Exoticos, un groupe de catcheurs mexicains gays qui luttent contre les clichés homophobes dans un milieu machiste a le corps en miettes. Epaule déboîtée, genou brisé, jambe fracturée. C’est à ce combattant opéré de partout, que la réalisatrice française Marie Losier a consacré un documentaire d’une rare sensibilité. Elle retrace le parcours hors du commun du catcheur en fin de carrière, au gré de nombreux interviews dans divers lieux.

     

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  • Grand écran: "Cassandro The Exotico!" La fureur de vivre

    cassandro_3.jpgOutrageusement maquillé, longs faux-cils, cheveux blonds péroxydés au brushing impeccable, Cassandro, né Saul Armendariz, est prêt à monter sur le ring. Car sous son look de drag queen, ses collants multicolores, ses boas et  ses traînes, on découvre un redoutable guerrier. Star de la lucha libre, une religion au Mexique, ex-champion du monde, Cassandro est le roi des Exoticos, un groupe de catcheurs mexicains gays qui luttent contre les clichés homophobes dans ce milieu.machiste.

    Pourtant,  à l’approche de la cinquantaine, après 26 ans à tester les limites du possible dans des combats extrêmes, le corps du lutteur porte les marques de cette éprouvante discipline: épaule déboîtée, genou brisé, jambe fracturée. C’est à ce combattant opéré de partout, que la réalisatrice française Marie Losier a consacré un documentaire d’une rare sensibilité. Elle retrace le parcours hors du commun du catcheur en fin de carrière, au gré de nombreux interviews dans divers lieux.

    «On m’appelle le Liberace de la lucha libre. Mais j’ai traversé par mal d’épreuves», dit Cassandro. Marie Losier nous laisse en effet découvrir un homme complexe, émouvant, plein d’humanité, martyrisé dans son enfance, longtemps accro à la drogue et à l’alcool, avant de s’en libérer. En souffrance mais animé par la fureur de vivre, il veut continuer à se battre, tout en sentant qu’il doit accepter de vieillir. L’auteure brosse aussi le portrait d’un homosexuel fier. Grâce au sport, il a su se surpasser physiquement, mentalement, socialement, et finir par être non seulement reconnu, mais respecté et aimé.

    A l’affiche à Genève, au Spoutnik, depuis mardi 18 décembre

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  • Grand écran: "Le retour de Mary Poppins", un remake en forme de suite

    ob_dbd2e2_maxresdefault.jpgVingt ans après les événements du premier film avec Julie Andrews, Mary Poppins, l’étrange nounou tombée du ciel avec son mythique parapluie revient chez les Banks. On est à Londres, durant la Grande Dépression des années 30, alors que Michael, désormais papa de trois enfants, est criblé de dettes. Ce jeune veuf risque de voir sa maison saisie bien qu’il ait cessé de peindre et travaille dans la banque où son père était employé. La sœur de Michael, Jane, les aide comme elle peut, tout en continuant à se battre pour les droits des ouvriers. 

    C’est alors que Mary Poppins l'enchanteresse vient une nouvelle fois à la rescousse et va, avec l’’aide de son ami Jack, l’allumeur de réverbères résolument optimiste, tout faire pour ramener joie et émerveillement dans la famille  Banks au bord de la ruine.  

    A l’instar du Mary Poppins de 1964, cette nouvelle comédie musicale signée Rob Marshall mêle prises de vue réelles et animation. Outre l’héroïne principale Emily Blunt, y défile une foule de comédiens, Ben Wishaw, Meryl Streep Julie Walters, Colin Firth, Angela Lansbury, sans oublier Dick Van Dyke, déjà présent dans l’original.

    Bien que calquée sur la première, couronnée de cinq Oscars, la version 2018, presque essentiellement centrée sur la crise financière, manque de magie. On retiendra pourtant quelques scènes, dont la danse des réverbères, certes largement inspirée de celle des ramoneurs et magistralement chorégraphiée. Et tant qu’à faire du copié-collé, pourquoi avoir omis la chanson culte supercalifragilisticexpialidocious ?

    Côté comédiens, la jolie Emily Blunt séduit sans chercher à plagier Julie Andrews, mais en s’appropriant le rôle dans une interprétation originale. Bienveillante mais ferme, elle tranche un peu sur la mièvrerie ambiante. On regrette en revanche, dans ce remake Disney déguisé en suite, la prestation du transparent Ben Wishaw, petite chose sans réaction à l'idée de tout perdre et qui ne semble pas avoir beaucoup bénéficié dans son enfance de l’extraordinaire imaginaire de sa nounou.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 19 décembre.

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