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  • Grand écran: "Aquaman" déraille dans la surenchère pendant plus de deux heures

    Photo-du-film-AQUAMAN.jpgFils d’un gardien de phare et d’une princesse de l’Atlantide échouée sur son rocher, Arthur, alias Aquaman, qui respire aussi bien sur terre que dans l’eau, est destiné à devenir le roi des Sept mers et d’unir deux mondes opposés, les Surfaciens et les Atlandiens. Le seconds sont particulièrement furieux contre les premiers, qui ne cessent de les prendre pour une poubelle en leur balançant constamment tous leurs déchets.

    Mais le méchant King Orm se sert de ce prétexte écolo pour devenir le maître des Océans à la place d’Aquaman qui se trouve être son demi-frère, suite au retour forcé de sa mère adorée chez les siens et sa soumission à un mariage arrangé. Mais la folle ambition d’Orm sera freinée par Aquaman s’il retrouve le trident en or de son grand-père. Et les deux hommes de se tabasser ferme pour le pouvoir dans un vilain décor aquatique plein de monstres qui se veut spectaculaire, pendant 2h20 interminables.

    Réalisé par James Wan, il s'agit de la première aventure solo du super-héros, déjà apparu dans Batman v Superman: L'Aube de la justice et Justice League de Zack Snyder. Ce film, le sixième de l'univers cinématographique DC, nous emmène dans un pot-pourri démesuré de n’importe quoi avec des acteurs qui jouent n’importe comment, ce dont son auteur, qui déraille complètement, se moque éperdument.

    Cela déborde de partout avec des emprunts à Star Wars, Indiana Jones, Avatar, Le seigneur des anneaux, Jules Verne et ça ressemble à un jeu vidéo qui enfile les scènes d’action et de baston sur les mêmes images répétées à l’envi. A la bagarre une armoire à glace tatouée et très énervée, campée par Jason Momoa, un nigaud qui a besoin d’une femme (Amber Heard) pour réfléchir et arriver à ses fins.

    C’est le film de la surenchère, de la saturation, téléphoné à outrance et où en plus le réalisateur croit faire de l’humour en balançant des vannes foireuses qui tombent à plat au fil d’une intrigue pas drôle. A noter toutefois que l’eau salée conserve. Nicole Kidman ne prend pas une ride en 20 ans. Elle a dû aimer…

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 19 décembre.

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  • Grand écran: "The Bookshop", un plaidoyer pour la littérature

    201815679_61.jpgLa littérature comme vertu émancipatrice, le propos séduit. C’est en tout cas celui de la réalisatrice catalane Isabelle Coixet dans The Bookshop, une adaptation du roman de Penelope Fitzgerald. Son héroïne, Florence Green (Emily Mortimer), veuve de guerre solitaire depuis quelques années, est passionnée par la lecture. En 1959 dans la petite ville insulaire de Hardborough, elle décide de racheter The Old House, une maison abandonnée pour ouvrir une librairie.

    Cela ne plaît pas à tout le monde et notamment aux notables du coin, dont la richissime et puissante Violet Gamart (Patricia Clarkson) qui convoite la bâtisse pour en faire un centre d’art. Comment mettre les bâtons dans les roues de Florence? Lorsque celle-ci se met à vendre Lolita, le sulfureux roman de Nabokov, Violet trouve le prétexte idéal pour écarter sa rivale.

    Elle cherche alors à envenimer l’affaire par la médisance, attisant l’instinct grégaire de personnages lâches et hypocrites pour provoquer, comme remarque judicieusement un critique «une tempête dans les tasses de thé» au sein d’une communauté encore très corsetée et conformiste.

    Florence, qui ne se laisse pas décourager, peut compter sur Edmund Brundish (Bill Nighy, photo), un mystérieux veuf misanthrope reclus, lecteur érudit, ravi d’avoir grâce à elle découvert Fahrenheit 451 (où une société brûle ses livres). Ainsi que sur sa jeune employée Christine (Honor Kneafsey), qui ne tarde pas comprendre qu’on veut abattre sa patronne

    Une ambiance surannée

    Déjà auteure de The Secret Life Of Words, Isabelle Coixet récompensée par trois Goya pour The Bookshop, propose une mise en scène classique en demi-teinte, privilégiant une ambiance surannée, où tout est faussement dissimulé, contenu avec un flegme qui n’empêche pas une certaine férocité et l’exacerbation des sentiments et des émotions. 

    Sous l’animosité entre l’amoureuse des livres et la capricieuse Violet qui se livrent une lutte implacable à fleurets mouchetés dans une ambiance feutrée, se cache ainsi une sévère critique des dominants qui préfèrent maintenir le peuple dans l’ignorance.

    Le problème, c’est que les situations ne sont pas toujours bien amenées dans ce conflit de voisinage relativement banal et traité de façon un peu paresseuse. Du coup on ne comprend pas vraiment la haine de Violet à l’égard de Florence, se voulant viscérale mais tenant plutôt du caprice.

    En revanche on salue l’interprétation des comédiens, dont Emily Mortimer, solaire et subtile, Patricia Clarkson, acariâtre et malveillante, ainsi que Bill Nighy en propriétaire si timide et fragile qu’il donne parfois l’impression de vouloir carrément disparaître.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 19 décembre.

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  • Grand écran: "Wildlife", un couple se déchire sous les yeux du fils. Drame initiatique émouvant

    wildlife-image-3-h_2018.jpgPour son premier long métrage l’acteur Paul Dano, vu dans Little Miss Sushine, There Will Be Blood, Prisoners, a adapté le roman de Richard Ford Une saison ardente. On est en 1960 dans une petite ville tranquille du Montana, où viennent de déménager les Brinson, une famille moyenne aspirant au rêve américain.

    Mais les choses vont se gâter dans ce drame initiatique émouvant, où tout est vu à travers le regard de Jo, 14 ans (Ed Oxenbould). Amateur de photo, Il assiste impuissant et passif à la détérioration inéluctable des rapports entre sa mère Jeannette (Carey Mulligan) et son père Jerry (Jake Gyllenhaal).

    Alors qu’il a trouvé un job dans un club de golf, ce dernier se fait licencier après une dispute avec un collègue et peine à retrouver du travail. L’équilibre familial s’en trouve bouleversé et le couple commence à se déchirer., réglant ses comptes devant Joe. Jeannette déniche alors un boulot de monitrice de natation, tandis que Jerry, se sentant de plus en plus humilié, traîne à la maison.

    Déprimé, il décide soudainement, contre l’avis de sa femme, de rejoindre les pompiers volontaires misérablement payés pour aller éteindre des incendies, feux symboliques, qui ravagent la région cet été-là. Il va donc être séparé des siens pendant plusieurs semaines, ce qui provoque d’autres problèmes. Jeanette commence à fréquenter un voisin plus âgé, associant à ses incartades un Joe aussi rageur que désemparé.

    Des personnages pris dans une nasse

    Avec Wildlife (Une saison ardente) Paul Dano propose un film d’apprentissage modeste, mélancolique, sensible, subtil, impressionniste, où chaque personnage se trouve pris dans une nasse et se débat entre frustration, confusion, colère et solitude. La mise en scène, influencée par les toiles d’Edward Hopper, est soignée, rigoureuse, pour un récit classique qui explore les tensions conjugales entre révélations et rebondissements.

    Les comédiens participent largement à la réussite du film. Ed Oxenbould, une révélation, est un héros attachant, très réservé, anxieux, au physique un peu ingrat. Plus mature que ses parents, il souffre de l’absence de son père et de la conduite d’une mère qui révèle ses failles. Il porte remarquablement le film, passant de l’adolescence à l’âge adulte face à un modèle parental qui se craquèle.

    A ses côtés Jake Gyllenhaal se révèle comme d’habitude excellent. Mais c’est surtout Carey Mulligan qui impressionne. Intense, étouffant dans son rôle de mère au foyer mal mariée, elle est formidable en femme  cherchant à s'émanciper et à reprendre sa vie en main hors de l’univers domestique où elle était confinée.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 19 décembre.

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