Après La petite chambre avec Michel Bouquet sorti il y a huit ans, Stéphanie Chuat et Véronique Reymond se penchent aujourd’hui sur la réalité de femmes qui, à l’aube de la retraite , ont perdu leur compagnon après de longues années de mariage. Confrontées à leur solitude, à leur sentiment croissant d’invisibilité, elles portent, dans Les dames, un regard sur leur vie passée et cherchent à réinventer leur quotidien.
Pour nourrir leur documentaire, les réalisatrices avaient lancé un "appel à dames" dans les médias et ont reçu une centaine de réponses. "Sexagénaires, septuagénaires, elles avaient un désir de parole, une envie d'être vues et entendues".
Cinq d'entre elles, Marion, Odile, Pierrette, Noelle et Carmen ont été retenues. En pénétrant dans leur intimité, on découvre des personnalités originales, singulières, de la mélomane à la féministe en passant par la romantique ou la battante. Rigolote, émouvante, volontaire, sentimentale, chacune a son vécu, une façon personnelle d’appréhender l’existence, de tromper la solitude, de croire encore à l’amour.
En donnant une voix à leurs protagonistes les deux cinéastes abordent la vraie vie et, pour rendre le récit cohérent s’ingénient, grâce à un excellent montage, à tisser des liens entre les trajectoires de leurs héroïnes. Avec des passages fluides de l’une à l’autre lorsque les sujets se recoupent.
La planète dames de Stéphanie Chuat et Véronique Reymond se révèle guillerette et vivace, dans la mesure où elles ont délibérément choisi des personnes décidées à avancer. Si elles osent se dévoiler, raconter leurs blessures, leurs secrets, leurs désirs, leurs envies, elles le font avec une retenue mêlée d’humour et d’autodérision. Privilégiant l’espoir et l’optimisme, évitant des êtres pouvant dégager de la tristesse, de l’angoisse, du désespoir, les deux auteures, plongeant certes dans la réalité, ne nous en donnent toutefois qu’une image fragmentaire.
A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 26 septembre.