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  • Cinéma: "Bon rétablissement", avec Gérard Lanvin cloué dans un lit d'hôpital. Laborieux

    images[8].jpgJean-Becker, 81 ans, n’arrête pas de tourner. Cinq films depuis 2007. Après La tête en friche adapté du roman de Marie-Sabine Roger, il a convoqué ,avec la complicité de la même écrivaine et de Jean-Loup Dabadie, Gérard Lanvin pour lui offrir un séjour à l’hôpital.

    Après avoir été renversé par une voiture, accident dont il ne garde aucun souvenir, projeté dans la Seine et sauvé par un jeune prostitué qui tapine pour payer ses études, Pierre se retrouve cloué dans un lit, la tête bandée et une jambe plâtrée.

    La soixantaine, Pierre est un vieux grincheux qui ne cesse de s’énerver et de râler contre tout, les gens, la bouffe, les soins, l’interdiction de fumer. Jean Becker s’évertue ainsi à nous montrer les malheurs quotidiens et les petites humiliations d’un patient aspirant au calme et à la solitude et devant subir au contraire les visites parfois humiliantes des infirmières, du grand patron arrogant et de ses internes aux ordres.

    Sans oublier celles de ses proches dont son frère Hervé (Jean-Pierre Darroussin pas au mieux de sa forme), avec leur lot de gags téléphonés et de conversations d’un rare inintérêt, ou les incursions d’une grosse adolescente insupportable qui vient squatter son ordinateur. Car résolument moderne, le cinéaste réserve même des entretiens via skype de Pierre avec un vieux copain, en l’occurrence Daniel Guichard, carrément pathétique.

    Pour couronner le tout, ne voilà-t-il pas qu’on assiste au retour inespéré d’un ancien amour. De quoi permettre à notre ours mal léché de s’attendrir, de s'ouvrir peu à peu aux autres, à la vie, de s’humaniser, bref de renaître. Allons-y pour les violons.

    Jean-Becker, qui a tendance à se plaindre de la critique française peut être satisfait. Une tournée du net montre qu’une bonne partie d’entre elle salue ce film "doux-amer, humaniste, revigorant, émouvant, plein d’humour et aux dialogues truculents". Le Figaro va jusqu’à écrire qu’il "se penche au chevet de la France en cette période de pessimisme généralisé". Histoire de remonter le moral de ses compatriotes, en servant  de remède à la morosité ambiante, comme l’espère lui-même l’auteur.

    Ne l'ayant trouvé ni drôle, ni touchant, ni bien interprété, ni bien dialogué, mais au contraire aussi laborieux que consternant, j’avoue qu’après avoir vu l'opus, le mien, de moral, était à zéro. Il m’a fallu Pride, où les gays londoniens volent au secours des mineurs gallois, pour lui faire reprendre de l’altitude...

    Film à l‘affiche dans les salles romandes dès mercredi 17 septembre.

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  • Cinéma: Benoît Jacquot déçoit avec "3 coeurs" malgré un casting cinq étoiles

    images[5].jpgEn déplacement professionnel en province, Marc rate le train pour rentrer à Paris. A la recherche d’un hôtel, Il rencontre Sylvie. C’est le coup de foudre, ils se promènent dans les rues désertes, passent la nuit ensemble et il lui donne rendez-vous au jardin des Tuileries quelques jours plus tard.

    Sylvie s‘y rend, mais Marc, victime d’un malaise cardiaque, le manque. Il retourne alors la chercher, mais tombe amoureux d’une autre, Sophie, sans savoir qu’elle est la sœur de Sylvie et finit par l’épouser. Lorsqu’il s’en rend compte, Marc est dévasté…

    Pour son dernier film, 3 cœurs, Benoît Jacquot s’est entouré de Benoît Poelvoorde, Charlotte Gainsbourg, ainsi que Chiara Mastroianni et Catherine Deneuve, fille et mère à la fois à l’écran et à la ville. Mais l’histoire contrariée par le destin que nous raconte le réalisateur n’est pas à la hauteur de cette distribution cinq étoiles.

    Pourtant l’idée de cet étrange triangle était fascinante et, sur le papier, ce mélo à la Douglas Sirk en forme de thriller sentimental surfant sur une note fantastique et une musique lyrique de Bruno Coulais promettait beaucoup.

    Mais le cinéaste qui a tant séduit, notamment dans Les Adieux à la reine, sans doute son meilleur film déçoit avec un scénario bancal où, tout en scrutant son monde avec un certaine ironie et un brin d’humour,  il accumule les invraisemblances et les incohérences. En s’efforçant de les justifier, jusqu’au dénouement évoquant ce qui aurait pu se passer, mais qui n’est pas arrivé…

    Côté acteur, rien à redire sur la prestation de Charlotte Gainsbourg et Chiara Mastroianni représentant à elles deux une sorte de femme idéale, ainsi que celle de Catherine Deneuve même cantonnée à un second rôle de belle-mère bourgeoise concoctant de bons petits plats. On n’en dira pas autant de Benoît Poelvoorde, une erreur de casting, Il apparaît en effet peu convaincant en inspecteur des impôts torturé, capable d’éprouver et d'inspirer une folle passion. 

    Film à l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 17 septembre.

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  • Cinéma: "Pride", les gays londoniens au secours des mineurs gallois. Irrésistble

    images[3].jpgGrande-Bretagne, 1984. L’été s’annonce chaud pour le gouvernement Thatcher. En colère contre la politique de la redoutable dame de fer, le Syndicat des mineurs vote la grève.

    Emus par la situation financière dramatique des ouvriers et de leurs familles, un groupe d’activistes homos des deux sexes organise une collecte pour les aider à l’occasion de la Gay Pride à Londres. 

     Malaise au sein de la puissante Union, dont la majorité des membres sont plutôt enclins à refuser ce soutien aussi inédit qu’embarrassant. Qu’à cela ne tienne. Plus déterminés que jamais, les militants gays embarquent à bord d’un minibus pour aller remettre eux-mêmes l’argent récolté aux grévistes d’un bled minier au fin fond du Pays de Galles, la région la plus pauvre du Royaume-

    Le rapprochement l’emporte sur l’ostracisme pudibond

    Là encore c’est un sacré choc des cultures. La main tendue d’homosexuels urbains aux virils et bourrus Redneks du terroir gallois, de surcroît peu habitués à croiser ce genre de personnes au pub du coin, ne va pas forcément de soi. Sans oublier l’apparition du sida qui les stigmatise encore davantage en en faisant des citoyens de seconde zone.

    Mais grâce à quelques énergiques et maternelles maîtresses femmes qui ne tardent pas à adopter les petits gays de la ville, le rapprochement l’emporte sur l’ostracisme pudibond. Les deux communautés que tout oppose finissent inéluctablement par s’unir pour combattre l’ennemi en tendant vers les mêmes buts: déstabilisation du gouvernement, revendication des droits, de l’égalité, volonté de faire tomber tabous et préjugés.

    Une histoire vraie

    C’est un moment véridique et méconnu de l’histoire syndicale de l’époque, dont se sont emparés avec bonheur le réalisateur Matthew Warchus, metteur en scène de théâtre qui propose ici son deuxième long-métrage et le scénariste ouvertement gay Stephen Beresford. Tous deux nous livrent le meilleur du savoir-faire anglais dans le genre à la faveur de scènes le plus souvent irrésistibles et jubilatoires.

    S’il leur arrive de céder à la facilité, au cliché cocasse, au stéréotype de l’ado en mal d’identité ou de la chaisière corsetée, ils n’oublient pas la dimension sociale et sociétale de leur propos en brassant avec une finesse empreinte de gravité, voire de noirceur, les nombreux thèmes qui traversent Pride  Homophobie, activisme, remise en question, tolérance (ou non), et surtout cette grande solidarité en temps de crise, qui fait largement écho aux problèmes actuels.

    Attachante, généreuse, assaisonnée de dialogues caustiques, Pride s’inscrit dans la lignée des Full Monty, Virtuoses ou autres We Want Sex Equality. Pour la porter, ses auteurs ont choisi des anciens comme l’impeccable Imelda Staunton ou Bill Nighy en ouvrier cultivé frôlant le BCBG, ainsi que des excellents nouveaux à l’image de George Mackay et Ben Schnetzer.

    Film à l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 17 septembre. 

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