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  • US Open: Rodgeur prêt à refaire du Federer. Un voeu pieux?

    images[4].jpgLors du dernier Roland Garros, Emilie Loit, consultante sur Eurosport, déclarait avec un mépris non dissimulé pour la légende éliminée par le Letton Gulbis en huitièmes de finale, qu’une défaite de Federer n’était plus un événement depuis belle lurette. Largement approuvée alors par les hurluberlus hilares de l’émission Avantage Leconte.

    Certes, elle et sa bande n’allaient pas jusqu’à prétendre qu’en revanche les échecs d’un Tsonga, d’un Monfils ou d’un Gasquet constituaient une intense surprise, mais ce n’était pas loin. Depuis la finale perdue, haut la raquette sinon davantage, du phénix une énième fois rené de ses cendres contre Djokovic à Wimbledon en juillet dernier, et accessoirement sa victoire au Master de Cincinnati, Emilie pas jolie jolie a ravalé son dédain.  

    D’autant que le Suisse avait failli s’imposer, toujours au sommet, la semaine précédente face au phénoménal Jo-Wilfried, scalpeur de quatre top 10 à Toronto. Baba, notre girouette trouve donc aujourd’hui simplement monstrueux que le maestro helvétique puisse s’aligner pour la 60e fois de suite dans un Grand Chelem.

    Mais elle n’est pas la seule à rester pantoise devant le génie retrouvé du Bâlois, qui évidemment ne l’avait pas quitté bêtement du jour au lendemain pour une affaire de dos en capilotade. En effet, après l’avoir comme elle balancé cavalièrement aux oubliettes du tamis, ils sont nombreux à emboucher les trompettes.

    La dithyrambe est telle que pour beaucoup, à part je dois le reconnaitre l’inénarrable Riton plutôt dubitatif, le king a carrément déjà son 18e Grand Chelem en poche. Et cela sous prétexte de l’absence de Nadal blessé, dont juste en passant on se garde bien de raconter qu’il commence lui aussi à ramer sec, ou des errements de Djokovic, en mal de résultats stupéfiants au début de la tournée américaine...

    En d'autres termes, Rodgeur est prêt à nous refaire du Federer. Et Sa Grâce ne se prive pas d’en rajouter dans la béatitude ambiante, évoquant une super forme physique doublée d’un moral d’acier et d’une confiance en béton. Le tout assorti d'une nouvelle raquette. Pour ne rien vous cacher, c’est bien ce qui m’inquiète le plus dans l’histoire… 

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  • Cinéma: "Des lendemains qui chantent", mais manquent de punch

    images[5].jpgDans l’isoloir, Léon hésite. On est en 2002. Seul de son petit groupe d’amis, il finit par opter pour Lionel Jospin, le candidat socialiste à la présidence. Le 21 avril, l’impensable se produit avec Jean-Marie Le Pen au second tour…

    Retour alors en 1981 et la victoire de François Mitterrand le 10 mai. A Saint-Etienne, Léon et son frère Olivier font la fête comme tous les socialistes en liesse. Mais bientôt, les choses changent. Ex-trotskyste monté à Paris, Olivier se coule dans le moule du communicant ambitieux, opportuniste et cynique. De son côté, se voulant un journaliste sans concessions, Léon erre d’une rédaction de gauche à une autre, pour se retrouver à la télévision, pistonné par son frérot.

    Ils se partagent en outre la jolie Noémie que Léon a rencontrée le grand soir. Devenue conseillère présidentielle, elle n'arrive pas à choisir entre les deux. Il y a encore Sylvain, un ami d’enfance qui a fait fortune dans le Minitel rose.

    Issu du documentaire, Nicolas Castro  propose son premier long-métrage de fiction avec Des lendemains qui chantent où il se plaît à revisiter, sur une période de 20 ans, l'histoire récente de la France et du socialisme, notamment à l'aide d'archives télévises parfois savoureuses. Il évoque l’évolution des mœurs, de la classe politique et des médias, se moquant de Libération et de Serge July, du Nouvel-Observateur et de ses dossiers saisonniers, de Globe l'hebdo branché jusqu'au grotesque.

    A travers sa bande de potes typés dont il brosse le portrait, le réalisateur veut dresser une sorte de bilan de la génération Mitterrand, montrant le basculement d’utopistes naïfs vers le libéralisme et le capitalisme. Profitant de l’occasion il tente de tacler tous azimuts, s'appliquant à se payer la gauche caviar, les opportunistes façon Tapie, ou la droite avec son appât du gain.

    Vaste sujet. Pas facile pourtant de résumer vingt ans dont deux septennats de gauche en à peine plus d’une heure trente. Nicolas Castro ne fait ainsi qu’effleurer son sujet dans une mini-fresque à vocation comique, qui peine à s’élever à la hauteur de ses ambitions même si elle se veut sans prétention. Il reste dans le gentillet et la caricature, qu’il s’agisse de son scénario ou de ses trois principaux personnages pareillement superficiels, incarnés par Pio Marmai, Laetitia Casta (photo) et Gaspard Proust. Du coup, ça manque de punch. Dommage. 

    Film à l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 20 août. 

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  • Cinéma: "Le procès de Viviane Amsalem", kafkaïen divorce à l'israélienne

    images[5].jpgAprès Prendre femme en 2004 inspiré de leurs parents et de leur enfance, puis  Les 7  jours en 2007, sur comment vivre ensemble en famille, Shlomi et Ronit Elkabetz proposent Le procès de Viviane Amsalem, dernier volet de la trilogie.

    Frère et sœur qui s'adorent se penchent sur le douloureux problème du divorce en Israël, uniquement  prononcé par les rabbins en vertu de la législation talmudique. Pour autant que le mari, détenant plus de pouvoir que les juges en la matière, donne son accord.

    Un huis-clos étouffant

    C’est ainsi que depuis trois ans, Viviane lutte farouchement pour conquérir une liberté qu’ Elisha lui refuse obstinément pour ne pas devenir la honte du lieu. Cela donne lieu à un huis-clos  étouffant en forme de guerre de tranchées entre les deux conjoints dans un petit tribunal austère aux murs blancs, où les deux réalisateurs dénoncent l’absurdité d’une situation kafkaïenne.

    Au tragique de plus en plus grotesque se mêlent quelques touches d’humour, notamment amenées par un pittoresque défilé de témoins. Des protagonistes qui semblent sortis d’une comédie italienne, voisines à l'évidence compatissantes et compréhensives, mais contraintes dans leurs déclarations, compagnons de synagogue d’Elisha et spectateurs acquis à la cause masculine.

    La malheureuse héroïne, à qui la remarquable, belle et sauvage Ronit Elkabetz, considérée comme la Magnani israélienne prête son visage, a évidemment le plus grand mal à se faire entendre face aux trois rabbins juchés sur une estrade. Hypocrites et sentencieux, ils cherchent à gagner du temps en repoussant sans cesse leur décision sous de fallacieux prétextes, pour éviter la nuisance que causerait l’éclatement d’un foyer.

    Le procès d'un pays

    Au-delà du Procès de Viviane Amsalem, ce film passionnant, tendu et plein d’émotion, métaphore de la condition des femmes dans le monde, fait aussi celui d’un pays où il n’existe pas de séparation entre les lois civiles et religieuses, Et où l’inégalité règne à tous les niveaux.

    Avec en l’occurrence deux chiffres éloquents. «Si les femmes peuvent aussi refuser le divorce à leur mari, elles sont 200.000 en attente d’une séparation contre… trois hommes», nous apprenait Shlomi Elkabetz de passage à Genève.

    images[6].jpg«C’est ce que nous avons voulu montrer à travers ce cas exemplaire. Exposer aux yeux du monde la situation terrible dans laquelle elles se trouvent, attendant parfois pendant vingt ans qu’on les libère enfin d’un mariage dont elles ne veulent plus, d’un homme qu’elles ne supportent plus, qu’elles n’aiment plus.» A l'image d'Elisha dans l'opus, interprété par l'excellent Simon Abkarian (photo).

    Peut-être que grâce à ce film, les choses pourraient éventuellement commencer à bouger. Par exemple en créant le débat. Du moins Shlomi l’espère-t-il avec sa sœur Ronit. Tous deux savent pourtant que le chemin est encore long dans ce pays considéré comme le plus démocratique du Moyen-Orient, mais qui se révèle identique aux autres en continuant à appliquer des règles vieilles de 4000 ans ».

    Film à l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 20 août

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