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  • Festival de Locarno: Le grand écart entre Piazza et compétition!

    images[4].jpgEntre l’ouverture sur la Piazza Grande avec Lucy et ses neurones en folie et le premier film de la compétition Mula sa kung ano ang noon (From What Is Before) du cinéaste philippin Lav Diaz, il y avait comme un gouffre. A croire qu’on n’était pas dans le même festival.

    Un village isolé des Philippines en 1972, où se passent de très mystérieux événements. Des hurlements viennent de la forêt, des vaches sont massacrées, un homme est retrouvé ensanglanté à un carrefour des maisons sont incendiées, Sous prétexte de protéger les habitants qui veulent juste une petite aide financière de l’Etat, des militaires débarquent et instaurent le couvre-feu. Et le président Marcos promulgue la loi martiale dans tout le pays.

    Filmée en noir et blanc, librement inspirée de personnages et de faits réels, l’anatomie de ce village et de ses habitants se révèle aussi intéressante cinématographiquement que socialement. Mais la durée du métrage, 5h38, en a découragé ld’un. Et ce n’est de loin pas le plus long du réalisateur…

    On se retrouvait côté auteur sur la Piazza Grande avec le dernier opus de l’Israélien Eran Riklis Dancing Arabs, tiré des romans de Sayed Kashua Les Arabes dansent aussi et La deuxième personne. Il raconte l’histoire d’Eyad, qui a grandi dans une ville israélo-arabe et que ses parents envoient dans un prestigieux internat de Jérusalem. Une première.

    Déchiré entre deux cultures, l'adolescent cherche désespérément à s’intégrer, tombe amoureux d’une jeune Juive mais doit quitter l’école lorsque leur relation est découverte. Pour être accepté, il devra prendre une décision douloureuse qui changera à jamais sa vie. Eran Riklis séduit avec ce sujet casse-gueule. Evitant les clichés, surfant finement sur le dérisoire, il livre un film au ton satirique, original et sans complaisance.

    On n’en dira pas autant de Love Island, signé de Jasmila Zbanic. Liliane et son mari passent des vacances dans une station balnéaire croate, genre Cub Méd. Enceinte, Liliane est près d’accoucher, le mari se réjouit follement de la naissance de leur petite fille, mais la rencontre d’une belle femme qui leur plaît à tous les deux va singulièrement leur compliquer la vie. On assiste dès lors à une sorte de sous Bronzés croisé avec un ersatz de Gazon maudit. Calamiteux à quelques chansons près. 

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  • Festival de Locarno: pour Mélanie Griffith, il n'y a pas de petites rôles, juste de petits acteurs...

    1958389_pic_970x641[1].jpgLes objectifs sont braqués, Mélanie Griffith peut débarquer au Forum. La star américaine, montée sur scène lors de la cérémonie sur la Piazza Grande qu’elle a prise en photo, était invitée pour son rôle dans le court métrage Thirst de Rachel McDonald, en compétition chez les Léopards de demain. Dans cet opus sur la compassion et la connexion entre les humains, Mélanie joue Sue, une beauté alcoolique sur le retour.

    Devant un public tout acquis, comme d’habitude dans ce genre de rencontres, l’actrice au visage très retouché mais se révélant simple et directe, évoque l’expérience fantastique qu’elle a vécue avec la réalisatrice de 31 ans.

    «Ce n’est pas pour moi que je suis venue. Je n’aime pas me voir… Je suis ici pour la soutenir et lui permettre de faire de nombreux autres films. Mon personnage est une alcoolique qui essaye de survivre. Survient alors un jeune homme et tous deux se métamorphosent. J’étais moi-même alcoolique. Cela fait partie de ma thérapie. C’est une façon de sortir de mon corps, de mon esprit ».

    Mélanie Griffith a été recommandée par la directrice de casting à Rachel McDonald, qui a envoyé  une lettre avec le script à a comédienne. Touchée par la missive, le sujet et surtout par la  réalisatrice, elle-ci a tout de suite accepté. «J’ai vu quelque chose chez Rachel. J’ai eu un très grand plaisir de travailler avec elle. Elle sait ce qu’elle veut, elle avait tout prévu. Elle m’a laissé faire ce que je pensais être juste, tout en me donnant des indications très intelligentes que je suivais».

    Le fait que ce soit un court métrage n’est pas entré en ligne de compte. Que le film dure vingt minutes ou cinq heures, c’est pareil. Il n’y a pas de petits rôles, juste de petits acteurs… »

    Le cinéma suisse touchera six millions de plus par an

    Quelques heures auparavant, Alain Berset se livrait au traditionnel exercice de la conférence de presse à Locarno. «La culture est essentielle et nous souhaitons lui accorder plus de poids », déclarait le ministre avant d’annoncer, même si ce n’est pas le Pérou, la bonne nouvelle du jour: six millions de plus par an pour le cinéma, avec l’introduction  du programme de Promotion de l’investissement dans la cinématographie suisse (PICS).

    Cette mesure servira à soutenir la réalisation de films et sera développée dans le cadre des nouveaux régimes d’encouragement du cinéma pour 2016-2019. Le septième art fait partie du message  sur la culture que Berne a mis en consultation jusqu’au 19 septembre.

    Il prévoit une augmentation du budget de 3,4% par an. Des 895 millions que le gouvernement veut investir dans la culture de 2016 à 2019, 200 millions iront comme jusqu’ici à l’encouragement du cinéma suisse, que le ministre souhaite fort et capable de dépasser les frontières.

    Alain Berset a par ailleurs souligné avec force la nécessité de la participation de la Suisse au programme MEDIA de l’Union européenne. Celui-ci ayant été interrompu et les négociations avec Buxelles gelées  après  le oui à ‘initiative sur l‘immigration de masse, des mesures compensatoires ont été prises le 1er juillet. Mais elles ne représentent qu’une solution transitoire et le Conseil fédéral vise une réintégration de l’accord MEDIA.

    Quand et comment ? Difficile à dire, selon le ministre. «Nous devons nous préparer à différents scénarios. Nous discutons des aspects techniques. Nous voulons rentrer en janvier 2015 ». Un vœu pieux?

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  • Festival de Locarno: Luc Besson sur la Piazza Grande avec "Lucy", super-héroïne au cerveau survitaminé

    images[6].jpgAprès avoir été l’amour virtuel de Joaquin Phoenix dans Her, une extraterrestre débarquée sur notre planète pour séduire les hommes avant de les faire disparaître dans Under The Skin, la pulpeuse Scarlett Johansson, redevenue blonde pour l’occasion, se transforme en super-héroïne aux capacités intellectuelles illimitées dans Lucy de Luc Besson.

    A l’image d’autres étudiants, la jeune Américaine se voit forcée de convoyer dans son estomac de la drogue surpuissante pour d’immondes trafiquants coréens. Mais le paquet craque et Lucy mute alors en une créature surhumaine.

    Fasciné par le potentiel infini de nos petites cellules grises après s’en être entretenu avec des spécialises, Luc Besson s’adonne à la réflexion suivante: l’homme n’utilisant que 10% de son cerveau (théorie par ailleurs fausse des années 60, en réalité ce serait 15% mais peu importe) que se passerait-il s’il venait à exploiter ce précieux organe à 100%?

    Proposition vertigineuse qui en fait donc une excellente idée au départ. Malheureusement, comme on pouvait s’en douter, le réalisateur n’en fait pas grand-chose dans ce film de science-fiction également porté par Morgan Freeman, improbable scientifique un poil affolé par les facultés de plus en plus démentes mais finalement sans intérêt de Lucy.

    Besson a ainsi concocté une intrigue aux hypothèses fantaisistes, où se mêlent pseudo-métaphysique, philosophie de bazar et pointe de féminisme saugrenu. Sans oublier évidemment, dans ce thriller qui se veut très visuel et explosif, des effets spéciaux et de laborieuses scènes d’action avec d'interminables fusillades entre la mule survitaminée, la police et la bande de gangsters asiatiques, grosses brutes à la botte d’un mafieux sanguinaire.

    Bref, du grand n’importe quoi. En prétendant se livrer à un questionnement sur le pouvoir de nos neurones, Luc Besson néglige de se servir des  siens. Trop bête. A noter qu’après un démarrage d’enfer aux Etats-Unis, Lucy vient de se faire piquer sa première place au box office par Les gardiens de la galaxie. Et eux, ils n’ont carrément rien dans le chou…

    Le film sera à l’affiche dans les salles de Suisse romande dès jeudi 7 août.

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