Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 4

  • Tomic, le kangourou du tamis qui rêvait de se mettre Federer dans la poche...

    fca2e942a51f87bd7800b2f12721ef40f9325737[1].jpgMais c’est qu’il m’aurait carrément fichu la trouille, ce provocateur de Bernard Tomic, en clamant haut et fort sa conviction de battre Federer les doigts dans le nez. Les médias australiens, relayés par tous ceux de la planète, reprenant en choeur les déclarations tonitruantes du "phénomène", nous assurant que le king était bon à prendre comme jamais cette année, j’avais également tendance à imaginer que ça sentait drôlement le roussi.  

    C’est dire si je rêvais de voir le grand Rodgeur lui flanquer la pâtée. Mais j’aurais dû me douter que ce ne serait pas trop difficile en découvrant les raisons qui avaient poussé le kangourou du tamis à supposer qu’il parviendrait à se mettre sans problème la légende dans la poche. 

    En effet Bernard n'a cessé de se répandre partout, racontant à l’envi qu’il avait montré à Perth sa faculté à terrasser de très bons joueurs. La preuve, il s’était notamment payé le scalp de Djokovic. La belle affaire! A son âge, bien qu’il soit très jeune, Tomic devrait savoir qu’un match exhibition a quelque chose de virtuel face à un véritable affrontement dans un Grand Chelem.

    Il se vantait également d’avoir gagné à Sydney, comme si ce tournoi de campagne était autre chose qu’un petit trot d’essai avant les hostilités sérieuses. Mais le matamore, pétri d’une inébranlable confiance en lui n’en avait cure. Au point d’avoir concocté un plan d’enfer pour se défaire du king. Gagner le premier set et ensuite… vogue la galère. Sauf que c’est bien entendu lui qui s’est retrouvé à ramer tel un forçat de César pour des prunes, après quelques jeux.

    Comme souvent dans le tennis, le fiston est victime des fanfaronnades du papa. Ce brave garçon aurait donc intérêt à se boucher les yeux et les oreilles quand son géniteur blablate des sornettes à son propos: "Je ne vois pas qui, dans sa génération, est meilleur que lui", a-t-il affirmé dans l’Equipe, Ajoutant que son rejeton serait "numéro un mondial d’ici trois ans". Beaucoup d’appelés peu d’élus, connais pas, le paternel.
     
    Enfin heureusement que le maestro a mis un terme vite fait à ces rodomontades, en renvoyant impitoyablement le prétentieux élève à ses études. Melbourne a été en effet suffisamment perturbé samedi par la victoire surprise du Français Jérémy Chardy sur le malheureux Juan Del Potro, sixième mondial. Un succès propre a déclencher les ululements des commentateurs d’Eurosport au cours de la rencontre, fourguée en boucle à la télé. Ainsi que dans l’émission "Avantage Leconte".

    Riton le trouve tellement exceptionnel, hallucinant, extraordinaire ce Chardy qu’il n’a pas hésité, dans un de ses coutumiers élans de modestie qui laissent parfois Patrick Mouratoglou (un comble!) aussi gêné que pantois: "Il me fait penser à moi. Je faisais aussi les points et les fautes..." Heureusement que le ridicule ne tue pas, avouez.

    Reste qu’un coup de balais devant la porte helvétique s’impose. Car figurez-vous que le Nanard aussie a déteint sur Stanislas Wawrinka. Qui n’est pas loin de penser pouvoir se débarrasser du vampire de Belgrade en trois coups de cuillère à pot. Etant donné la forme olympique de Dracula, je ne saurais trop conseiller au Vaudois de se munir de sa gousse d’ail, de son crucifix et de son eau bénite…

    Lien permanent Catégories : Les pieds dans le plat
  • Cinéma: "Alceste à bicyclette", "La parade", "Paulette"

    alceste-a-bicyclette-16-01-2013-3-g[1].jpgOutre le western spaghetti de Quentin Tarantino et le drame mexicain de Michel Franco, quelques comédies très inégales au menu de cette semaine. Commençons par la plus réjouissante, Alceste à bicyclette, où Philippe Le Guay réunit Fabrice Luchini et Lambert Wilson. 

    Luchini, comédien retiré sur l’Ile de Ré depuis trois ans, ne veut plus entendre parler du métier. Mais Wilson, coqueluche des séries télé, vient le trouver et tente de le convaincre de remonter sur les planches pour jouer Alceste. Péremptoire, assommant mais irrésistible, Luchini chipote en laissant Wilson user de son charme de vedette ringarde du petit écran. Et les deux hommes de se provoquer en faisant assaut de répliques souvent savoureuses ou piquantes.

    Un face à face moliépresque cousu main pour les deux héros qui se délectent visiblement de leurs alexandrins dans ce Misanthrope revisité sur l’air de la fameuse chanson d’Yves Montand. Au final, une petite fantaisie légère et sans prétention qui nous fait presque oublier quelques longueurs et le côté trop prévisible du scénario.

    Equipe choc pour La parade

    Parada-The-Parade-film-st-007[1].jpgUn Serbe, un Croate, un musulman bosniaque, un Albanais du Kosovo et un… gay entassés dans une mini rose bonbon, l’image est plus qu’incongrue Et pourtant. Pour satisfaire sa fiancée capricieuse débordante d’affection pour un vétérinaire homo qui a sauvé son pitbull de la mort, c’est l’équipe choc qu’a recrutée Lemon, malfrat limité côté neurones pour l’aider dans sa périlleuse mission: assurer la sécurité de la première Gay Pride de Serbie, un pays où règne toujours une homophobie galopante. 

    Evoquant des faits authentiques, le réalisateur Srdjan Dragojevic propose une comédie engagée sur la tolérance, dont on ne peut nier l’actualité brûlante. On en retiendra même des moments drôles et émouvants. Mais, malgré un dénouement tragique et le côté extravagant de ces gros bras brutaux alliés pour une cause qui les dépasse, l’ensemble pèche par sa lourdeur et certaines scènes d'un folklorique exaspérant.

    Reste que si le réalisateur ne peut s’empêcher d’accumuler les maladresses et les clichés, le message est passé. Il suffit de considérer l’énorme succès qu’a rencontré le film dans les Balkans pour se convaincre au moins d’une chose: son utilité.  

    Mamie Paulette, dealeuse de shit

    20395900.jpg-r_160_240-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx[1].jpgIl y a eu Tatie Danielle d’Etienne Chatiliez, là on se retrouve avec Mamie Paulette, qui vit seule et mal de sa maigre retraite dans sa cité en banlieue parisienne. A la limite de virer SDF, elle décide de se lancer dans la vente de cannabis pour ne pas se retrouver à la rue.

    Jérôme Enrico s’est inspiré de l’histoire vraie d’une vieille dame qui a décidé de trafiquer du haschisch dans sa cuisine pour parvenir à joindre les deux bouts. Paulette veut mettre l’accent sur la précarité et la délinquance des seniors abandonnés sur le bord de la route. Une belle ambition, mais une réalisation plate et un scénario convenu qui ne sont pas à la hauteur. 

    En vilaine dealeuse méchante, raciste, odieuse avec son gendre noir, vache avec ses amies notamment incarnées par Dominique Lavanant et Carmen Maura, Bernadette Lafont tente de sauver les meubles. Il lui arrive d'y parvenir, mais elle aurait mieux réussi sans une fâcheuse tendance à surjouer. 

    Films à l’affiche dans les salles romandes mercredi 16 janvier.

    Lien permanent Catégories : Sorties de la Semaine
  • Cinéma: "Después de Lucia", le cauchemar d'une ado mexicaine, victime de harcèlement scolaire

    despuesdelucia604-tt-width-604-height-400-attachment_id-308624[1].jpgLe meilleur film de la semaine, c’est incontestablement Después de Lucia. Lauréat de la section Un Certain Regard en mai dernier à Cannes, il va représenter le Mexique aux Oscars fin février prochain. On  doit cet excellent long métrage au réalisateur Michel Franco, 33 ans, déjà auteur d’un premier essai très réussi, Daniel & Ana.

    Il y traitait de  l’inceste, avec un frère et une sœur kidnappés et que leurs ravisseurs forçaient à coucher ensemble devant une caméra. Dans Después de Lucia, il évoque les tribulations sordides d’une adolescente victime de "bullying" scolaire, c’est-à-dire de harcèlement en l’occurrence particulièrement  violent.
     
    Roberto, qui vient de perdre sa femme, décide de tourner la page et de s’installer à Mexico avec  Alejandra, sa fille de 17 ans. Elle croit se faire de nouveaux amis dans un lycée fréquenté par des élèves de la bonne société mexicaine et est même invitée pour le week-end dans  la résidence secondaire des parents de l’un d’eux. 

    L’alcool aidant, Alejandra se laisse séduire par un garçon qui filme leurs ébats sur son portable et poste la vidéo sur internet. Toute l’école en a la primeur et le quotidien d’Alejandra bascule gravement. Ses prétendus camarades la traitent de traînée, se transforment en bourreaux et se mettent à l’humilier, à la torturer physiquement et mentalement. Face à l’escalade des insultes et de la violence, Alejandra  choisit de devenir l’esclave de ses tortionnaires. Un choix dangereux qui la voue à une vraie descente aux enfers.

    Un film fort, choc, coup de poing, glaçant. Un film où Michel Franco donne à voir mais n’explique pas. Il ne dénonce ni ne juge mais expose les faits avec une implacable rigueur. D’une manière clinique, froide, sans la moindre complaisance, il dit la souffrance, la destruction d’un  être humain par des ados brutaux et indifférents. C'est impressionnant.

    De passage à  Genève, le cinéaste évoque brièvement son parcours. Autodidacte, il  cite des réalisateurs qui l’ont poussé vers le cinéma, comme Michael Haneke, Robert Bresson, Ingmar Bergman ou Luis Bunuel. "Je les aime tous, ils ont été des découvertes pour moi, mais ce ne sont pas à proprement parler des références".

    Dans Después de Lucia, vous vous livrez, par le biais du harcèlement d’une jeune fille, à une sorte d’étude, voire d’autopsie de la violence.

    Effectivement. Toutefois, ce qui me fascine davantage que la violence, c’est son acceptation par Alejandra. Au début elle résiste, mais petit à petit, réduite à un objet, elle se résigne. Et plus elle se laisse faire, plus cela excite les lycéens qui dépassent les limites. Honteuse, proche de la dépression, elle est devenue une cible facile.

    En somme elle est comme tétanisée par les traitements dont elle est victime.

    Jolie fille, jeune et gentille, elle ne pouvait pas imaginer le cauchemar qu’on lui fait subir et dont elle ne peut parler à personne. Surtout pas à son père. Je veux aussi prouver que n’importe qui peut être piégé par une forme de violence presque banalisée, via le numérique.

    Vous affirmez votre refus de manipuler le public. Pourtant il y a une scène terrible qui pourrait signifier le contraire.

    Pas du tout. J’ai le plus profond respect pour les spectateurs. Pour moi, le film doit les émouvoir et  leur faire comprendre ce qui se passe. Ce que je montre est destiné à provoquer le débat, mais également  à divertir.  

    Vous allez représenter le Mexique aux Oscars. Quelle a été votre réaction lorsque vous l’avez appris?

    C’est un honneur et j’en suis fier bien entendu. Cela dit, je n’en fais pas tout un plat. Un million de gens ont vu mon film à Mexico et la nomination aux Oscars en incitera plein d’autres, j'espère, à aller le voir. Pour moi c’est ça, le vrai prix.

    Infatigable, Michel Franco a déjà terminé son troisième opus, A los ojos. Il s’agit d’un film sur le trafic d’organes, dont les héros sont les SDF de Mexico.

    Film à l’affiche dans les salles romandes, mercredi 16 janvier.

    Lien permanent Catégories : Sorties de la Semaine