Cinéma: "Alceste à bicyclette", "La parade", "Paulette" (16/01/2013)
Outre le western spaghetti de Quentin Tarantino et le drame mexicain de Michel Franco, quelques comédies très inégales au menu de cette semaine. Commençons par la plus réjouissante, Alceste à bicyclette, où Philippe Le Guay réunit Fabrice Luchini et Lambert Wilson.
Luchini, comédien retiré sur l’Ile de Ré depuis trois ans, ne veut plus entendre parler du métier. Mais Wilson, coqueluche des séries télé, vient le trouver et tente de le convaincre de remonter sur les planches pour jouer Alceste. Péremptoire, assommant mais irrésistible, Luchini chipote en laissant Wilson user de son charme de vedette ringarde du petit écran. Et les deux hommes de se provoquer en faisant assaut de répliques souvent savoureuses ou piquantes.
Un face à face moliépresque cousu main pour les deux héros qui se délectent visiblement de leurs alexandrins dans ce Misanthrope revisité sur l’air de la fameuse chanson d’Yves Montand. Au final, une petite fantaisie légère et sans prétention qui nous fait presque oublier quelques longueurs et le côté trop prévisible du scénario.
Equipe choc pour La parade
Un Serbe, un Croate, un musulman bosniaque, un Albanais du Kosovo et un… gay entassés dans une mini rose bonbon, l’image est plus qu’incongrue Et pourtant. Pour satisfaire sa fiancée capricieuse débordante d’affection pour un vétérinaire homo qui a sauvé son pitbull de la mort, c’est l’équipe choc qu’a recrutée Lemon, malfrat limité côté neurones pour l’aider dans sa périlleuse mission: assurer la sécurité de la première Gay Pride de Serbie, un pays où règne toujours une homophobie galopante.
Evoquant des faits authentiques, le réalisateur Srdjan Dragojevic propose une comédie engagée sur la tolérance, dont on ne peut nier l’actualité brûlante. On en retiendra même des moments drôles et émouvants. Mais, malgré un dénouement tragique et le côté extravagant de ces gros bras brutaux alliés pour une cause qui les dépasse, l’ensemble pèche par sa lourdeur et certaines scènes d'un folklorique exaspérant.
Reste que si le réalisateur ne peut s’empêcher d’accumuler les maladresses et les clichés, le message est passé. Il suffit de considérer l’énorme succès qu’a rencontré le film dans les Balkans pour se convaincre au moins d’une chose: son utilité.
Mamie Paulette, dealeuse de shit
Il y a eu Tatie Danielle d’Etienne Chatiliez, là on se retrouve avec Mamie Paulette, qui vit seule et mal de sa maigre retraite dans sa cité en banlieue parisienne. A la limite de virer SDF, elle décide de se lancer dans la vente de cannabis pour ne pas se retrouver à la rue.
Jérôme Enrico s’est inspiré de l’histoire vraie d’une vieille dame qui a décidé de trafiquer du haschisch dans sa cuisine pour parvenir à joindre les deux bouts. Paulette veut mettre l’accent sur la précarité et la délinquance des seniors abandonnés sur le bord de la route. Une belle ambition, mais une réalisation plate et un scénario convenu qui ne sont pas à la hauteur.
En vilaine dealeuse méchante, raciste, odieuse avec son gendre noir, vache avec ses amies notamment incarnées par Dominique Lavanant et Carmen Maura, Bernadette Lafont tente de sauver les meubles. Il lui arrive d'y parvenir, mais elle aurait mieux réussi sans une fâcheuse tendance à surjouer.
Films à l’affiche dans les salles romandes mercredi 16 janvier.
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