Pour abonder dans le sens d’un critique particulièrement hostile, il y a quelque chose de profondément déprimant à constater l’engouement suscité par Django Unchained, au simple motif que le film est signé Quentin Tarantino…
En effet, cela confine souvent au délire. L’œuvre est en gros jugée aussi "éblouissante que jouissive et désopilante, formellement inattaquable avec des plans à tomber par terre et d’une beauté à couper le souffle, interprétée par de magnifiques acteurs et remarquablement écrite par un cinéaste en grande forme".
C’est en tout cas cette dernière qualité retenue lors de la remise des Golden Globes, prélude aux Oscars, puisque celui du scénario a été raflé par le réalisateur. Qui espérait sans doute mieux. Mais c’est déjà trop pour cette histoire de vengeance, où le chouchou des cinéphiles nous fourgue sa vision pour le moins saugrenue de l’esclavage.
Nous sommes en 1858, deux ans avant la guerre de Sécession. Le Dr King Schultz, un chasseur de primes d’origine allemande, libère de ses chaînes un jeune Noir du nom de Django et lui inculque quelques rudiments du métier pour l’aider à abattre trois criminels dont la tête est mise à prix. En échange, il lui permettra de tirer sa femme des griffes du redoutable négrier Calvin Candle, riche et véreux propriétaire terrien.
Depuis longtemps tenté par le genre, Tarantino se lance ainsi dans le western spaghetti , où il multiplie les mises en abîme, les clins d’œil et les hommages, sans oublier de s’autociter. Le tout sous prétexte de pamphlet antiraciste, propre à un déferlement d’hémoglobine et de violence d’une complaisance crasse, jusqu’à l’explosion sanglante finale.
Une pléiade de stars
Embarquée dans cette nouvelle aventure tarantinesque grandguignolesque, une pléiade de stars. A commencer par Christoph Waltz (le fameux colonel nazi d’Inglorious Basterds) qui joue au protecteur pétri de bonnes intentions du taciturne Django, alias Jamie Foxx. Un surdoué de la gâchette, apparemment peu enclin à l’amour des siens.
Pour leur donner la réplique un autre tandem formé de Leonardio DiCaprio, immonde crapule et de son majordome Samuel L. Jackson, genre Uncle Ben’s démoniaque, insupportable de cabotinage dans son rôle caricatural de salopard noir pire que le pire es Blancs. Le casting masculin est complété par Don Johnson autre crapuleux sudiste millionnaire.
Bref, en dépit de rares bons moments pimentés d’humour noir et de quelques répliques savoureuses, pas franchement de quoi s’ébaubir. En revanche de quoi ronger son frein au cours d’une interminable projection de deux heures trois quarts. Autant dire qu’il est loin d’être al dente ce western spaghetti!
Film à l'affiche dans les salles romandes mercredi 16 janvier.
Après Anna Karénine, voici une autre adaptation d'un classique sur grand écran avec Les Hauts de Hurlevent. Le roman d’Emily Brontë en a d’ailleurs connu sept, autant que l’œuvre de Léon Tolstoï. On signalera la plus célèbre, signée William Wyler, avec Laurence Olivier en 1939. Mais il y a aussi celles de Luis Bunuel, 1954, transposée dans un contexte hispanique, de Jacques Rivette, 1985, qui se déroule en Haute-Provence, ou du Japonais Kiju Yoshida, sortie en 1988.
Etudiante allemande en médecine, Johanna s’est fixé pour but de gravir un 8000 mètres au Tibet. Mais elle ne s’est pas rendu compte de l’extraordinaire ampleur de l’exercice dans ce pays immense, aux sommets imprenables couverts de neige.
Jeunes, beaux, financièrement à l’aise, parents d’un petit Tim, Marco et Livia ont tout pour être heureux. Mais le réalisateur suisse Christoph Schaub en a malheureusement décidé autrement, en se lançant dans une intrigue abracadabrante pour leur pourrir l’existence.
Trop rare avec six films à son actif dont Boogie Nights, Magnolia et There Will Be Blood, Paul Thomas Anderson revient avec The Master, où il analyse une certaine aspiration au spirituel dans une société régie par le tout matériel. Après s’être battu dans le Pacifique, Freddy, matelot alcoolique instable errant de port en port, finit par trouve refuge à bord d’un bateau de croisière. Il transporte les membres de La Cause, une secte que dirige le charismatique Lancaster Dodd.
Maurice Pialat avait particulièrement séduit avec sa vision des derniers jours de Van Gogh. Gilles Bourdos s’y essaye sans vraiment convaincre dans Renoir, en raison du côté scolaire d’une mise en scène conventionnelle, où il raconte le crépuscule d’un génie et l’éclosion d’un autre.