Cinéma: "Les Hauts de Hurlevent", nouvelle adaptation sur grand écran (08/01/2013)
Après Anna Karénine, voici une autre adaptation d'un classique sur grand écran avec Les Hauts de Hurlevent. Le roman d’Emily Brontë en a d’ailleurs connu sept, autant que l’œuvre de Léon Tolstoï. On signalera la plus célèbre, signée William Wyler, avec Laurence Olivier en 1939. Mais il y a aussi celles de Luis Bunuel, 1954, transposée dans un contexte hispanique, de Jacques Rivette, 1985, qui se déroule en Haute-Provence, ou du Japonais Kiju Yoshida, sortie en 1988.
La dernière, à l’origine une commande, est l’œuvre de la Britannique Andrea Arnold, évoluant d'ordinaire dans un contexte urbain contemporain, et qui avait traité avec succès de la tension sexuelle entre une ado et le petit ami de sa mère dans Fish Tank. On n’en dira pas autant de sa relecture exaltée de Wuthering Heights.
Emily Brontë, jeune femme solitaire et farouche vivant en recluse dans un presbytère du Yorkshire, avait 27 ans lorsqu’elle écrivit l’histoire de la famille Earnshaw. L’existence paisible d’un père et de ses deux enfants, Cathy et Hindley est soudain perturbée par l’arrivée d’un jeune vagabond dépenaillé qu’Earnshaw décide d'adopter et qu’il baptise Heathcliff.
Dans le roman, il s’agit d‘un gitan. Chez Andrea Arnold, c’est un jeune Noir, ce qui ajoute ainsi une dimension raciale à la question sociale soulevée par le livre. Andrea Arnold, qui se concentre comme les autres réalisateurs sur les sentiments passionnés que voue l’orphelin sauvage à la fougueuse Cathy, se livre toutefois à une interprétation très personnelle, en nous faisant voir exclusivement les choses du point de vue de Heathcliff.
Elle nous rappelle ainsi qu’Emily Brontë a d’abord raconté l’histoire d’un homme obsédé, miné, rongé par une vengeance qui ne pourra que s'assouvir. Celle d’Heathcliff, victime de violence, battu, rejeté, abandonné, qui disparaît et revient s’attaquer à tous ceux qui lui ont fait du mal. Au premier abord, on ne peut donc que saluer la vision audacieuse et tragique d’Andrea Arnold qui, en paraissant prendre ses distances avec l’œuvre, revient en réalité à sa source, où domine une forme de folie.
Dommage pourtant qu’elle nous gratifie d’une mise en scène à la fois expérimentale, maniérée et fiévreuse, où un chien court inévitablement dans la boue et où une branche d’arbre cogne non moins inévitablement sur le carreau d’une fenêtre, dans l'atmosphère brumeuse et glaciale d'une lande désolée fouettée par le vent... Difficile aussi de croire véritablement aux manifestations de rage et de désespoir d’Heathcliff.
Mais inutile de préciser que tout cela fait se pâmer beaucoup de critiques. A l’inverse d’autres, on en est, qui qualifient cette adaptation d’hystérique. Avec notamment, dans le rôle de Cathy, la belle Kaya Scodelario (photo), vue dans la série Skins.
Escape from Tibet
Etudiante allemande en médecine, Johanna s’est fixé pour but de gravir un 8000 mètres au Tibet. Mais elle ne s’est pas rendu compte de l’extraordinaire ampleur de l’exercice dans ce pays immense, aux sommets imprenables couverts de neige.
Pendant l’un de ses trekkings, elle fait une incroyable découverte et se trouve mêlée à un périlleux voyage sur les hauteurs de l’Himalaya. En effet le "garçon d’or", considéré comme le successeur légitime du dalaï-lama, doit être emmené hors du pays pour échapper à ceux qui le traquent. Johanna passe alors de la simple touriste à l’activiste politique et se voit confrontée aux multiples dangers que lui confèrent son nouveau statut.
Certes, la réalisatrice Maria Blumencron nous propose des paysages grandioses, tout en nous faisant visiter quelques monastères tibétains. Pour le reste on demeure perplexe face à cette histoire improbable, où Hannah Herzsprung donne notamment la réplique à un Carlos Leal sombrant dans le ridicule.
Tapage nocturne
Jeunes, beaux, financièrement à l’aise, parents d’un petit Tim, Marco et Livia ont tout pour être heureux. Mais le réalisateur suisse Christoph Schaub en a malheureusement décidé autrement, en se lançant dans une intrigue abracadabrante pour leur pourrir l’existence.
Le nourrisson, âgé de neuf mois, met en effet leurs nerfs à rude épreuve avec ses pleurs incessants. Seul le bruit du moteur de leur Golf permettant au bébé de s’endormir, Marco et Livia sont obligés, nuit après nuit, solution on l’imagine éminemment pratique et crédible, de quitter leur lit douillet pour l’emmener faire une virée sur l’autoroute. Histoire de le calmer.
Jusqu’au drame, dans une station-service, où un voyou et sa copine d’un soir volent la voiture. Sans voir, de plus en plus plausible, le poupon installé dans son siège spécial sur la banquette arrière. Et c’est parti pour une interminable course-poursuite entre hurlements de pneus et grincements de freins dans la campagne zurichoise. Où rien ne nous est épargné dans le grotesque et l’invraisemblable. En quatre mots, aussi exaspérant que consternant.
Films à l'affiche dans les salles romandes dès mercredi 9 janvier.
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