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  • Sale temps pour les pique-assiette!

    Peu folichonne, la journée du cinéma suisse. Côté pellicule il y avait certes foule, mais on n’en a pas moins oscillé entre le dégoulinant de bons sentiments avec «Baba’s Song», le conte musical de Wolfgang Panzer, et «La valle delle ombre» du Tessinois Mihàli Györik, une fable noire carrément calamiteuse, proposée en guise d’apothéose sur la Piazza Grande. Un ratage à l’image de la fête aux Bains de Locarno qui a suivi. Car «fête», il faut le dire très vite. Si l’on excepte le décor naturel, forcément sublime, je ne vous raconte pas l’aspect frugal de la chose. On se serait cru rue des Granges!.

     

    Vous me rétorquerez que c’est la crise. D’accord, mais dans ce cas on s’abstient, au lieu de tomber dans le misérabilisme souffreteux. J’exagère à peine. Tout retournés et criant famine, les pique-assiette en sont restés bouche bée. Pas le moindre canapé ou petit-four à l’horizon. Même pas un buffet pain et fromage. Rien, la disette, l’indigence, le dénuement.

     

    Partant de l’idée que des festivaliers normalement constitués ne mangent plus après 23 heures, il n’était pas question, pour les organisateurs de ce raout, de les nourrir. A part avec quelques olives et amandes parcimonieusement disposées dans des coupelles. Ou alors, il fallait casquer. Douze francs le chili con carne pour ceux qui s’étaient imprudemment risqués dans ces lieux inhospitaliers sans se sustenter.

     

    De l’extorsion de fonds! Mais à mon avis, c’était encore plus miteux côté boissons, avec une carte indiquant «A nos frais» et «A vos frais» Inutile de préciser que tout ce qui dépassait en degrés d’alcool un méchant vin blanc tiède et le prosecco était pour le cochon de payant. Plus chiche, on te demande d’apporter ton sandwich et ta gourde!

     

    Bref, à se cacher dans un trou de souris ou à changer de nationalité. Parce que question image, c’était franchement la honte!

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  • Il faut sauver la Piazza Grande!

     

    Une chose est claire, la Piazza Grande est l’âme du festival et Locarno n’existerait pas sans elle. D’accord, elle n’est pas aussi menacée que le gorille des montagnes ou le requin pèlerin. Mais tout de même, elle se dépeuple drôlement cette année. Une moyenne pitoyable de 5000 spectateurs par soir depuis le début, alors qu’il y a  parfois deux séances. Avec un pic à 7200 samedi dernier, une banalité dans la mesure où elle en absorbe plus de 8000, et un creux catastrophique à 2500, lundi soir. Sans compter que la météo n’est pas en cause.

     

    Si les choses continuent de cette façon, les chiffres ne risquent pas d’exploser lors du bilan final ! Question de programmation peu alléchante évidemment. La faute en revient à Frédéric Maire. Il n’exige, paraît-il, que des premières mondiales. La belle affaire. Qu’importe un inédit  planétaire s’il est mauvais ? Bien sûr, on n’a pas toujours vu des merveilles en plein air par le passé, bien au contraire. Sauf que pour booster l’endroit, Marco Muller et Irene Bignardi, les directeurs précédents, n’hésitaient pas à programmer quelques perles cannoises en guise d’avant-premières suisses.

     

    Il est vrai que certains critiques le leur reprochaient, mais les fans n’en avaient cure. Mieux, le  déjà vu mille fois ne les avait pas empêchés de se ruer à 10.000, quitte à s’asseoir par terre, pour ne pas manquer « Les oiseaux » du grand Hitchcock. Surtout en présence de Tippi Hedren…Bref,  pour ne rien vous cacher, je m’étonne que Frédéric Maire fasse aussi peu de cas de ce lieu magique.  

     

    Enfin, heureusement qu’il nous a déniché quelques films convenables en compétition, dont une pépite. Je crois vous avoir raconté que je ne raffole pas des mangas. Mais s’ils étaient tous comme « Summer Wars », j’en redemanderais. Parce qu’il a de quoi faire sacrément de l’ombre, un euphémisme, à la désormais traditionnelle journée du Cinéma suisse, pour laquelle on a même peint le léopard en rouge et blanc.

    Le virtuel et le réel se mêlent et se confrontent génialement dans ce long métrage d’animation de Mamoru Hosada, qu’on verrait bien quitter le Tessin cousu d’or. Un film extraordinairement foisonnant et incroyablement inventif, où les membres d’une famille nippone ordinaire s’unissent autour d’un petit génie en mathématiques pour sauver le monde. Faisant ainsi échec à la guerre totale qui se prépare dans la cité d’Oz, créée sur internet pour le fun, le business et la vie en général. Un chef d’œuvre du genre que nous offre le réalisateur japonais, avec cette captivante aventure en forme de victoire de la tradition et des liens familiaux sur la technologie la plus pointue.

     

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  • Après un week-end faste, Locarno continue sur sa lancée

     Il y a quand même quelques bons films…Plus que l’année dernière, remarquent des festivaliers croisés ici et là ». Sans atteindre des  hauteurs stratosphériques, la fusée Locarno continue en effet sur sa lancée après son décollage du week-end dernier, où les réalisateurs suisses et français ont largement contribué à doper la sélection dans ses divers volets. Sans oublier l’Italien Pippo Delbono, qui a beaucoup intrigué avec La Paura, filmé grâce à un téléphone portable. Mais si je peux le suivre dans son idée de retrouver une certaine rage face à la passivité et à l’absence de critique, j’avoue qu’en-dehors de quelques scènes choc, je ne suis pas véritablement transportée par le résultat artistique de l’œuvre.  

     

    Je lui préfère de loin « The Search » du Tibétain Pema Tseden. J’irais jusqu’à dire qu’il a des allures de Léopard. Une équipe de tournage traverse le Tibet à la recherche de deux acteurs pour interpréter les personnages principaux d’un célébre opéra de la région. Cette quête à la fois fascinante et insolite mêle traditions, musique, amour et humour sur fond de somptueux paysages montagneux.

     

    Une originalité qui se retrouve dans « Petit Indi » du cinéaste espagnol Marc Recha, proposé sur la Piazza Grande. Ce singulier conte noir sur la perte de l’innocence au générique à la Blake Edwards, vous laisse découvrir un étrange univers dans la banlieue de Barcelone.

     

    Autre excellente surprise. « Les arbitres »,  du Belge Yves Hinant. Un petit événement du festival qui vous replonge dans l’Euro 2008,  en suivant les « hommes en noir » en pleine action,  restituant leurs commentaires, leurs émotions et leurs sentiments. Plaisir et fierté mêlés de peur. La peur de mal faire, de se tromper, de fausser un match. Vous me rétorquerez que le foot, ça ne vous branche pas des masses. Pas grave. Même les plus ignares du crampon sont séduits par cet étonnant documentaire. Il montre par exemple à quel point la décision d’un arbitre peut peser sur le reste de sa vie dans cet univers où les passions s’exacerbent. Surtout celles de supporters débiles.

     

    A part ça, le président Solari nous a sûrement menés en bateau en nous racontant qu’il n’aimait pas les stars. En tout cas, il n’avait pas trop l’air de se forcer en faisant des ronds de jambe à Micheline Calmy-Rey, débarquée au festival pour la commémoration des 6o ans des Conventions  de Genève. Il est vrai qu’elle avait quelque chose à dire, elle, suite à la projection de Custodi di guerra de Zijad Ibrahimovic, s’interrogeant sur les traces qu’un conflit laisse dans les consciences. La conseillère fédérale a notamment mis l’accent sur les guerres qui touchent aujourd’hui plus de civils que de soldats, se demandant si les Conventions de Genève étaient suffisamment claires et n’exigeaient pas une réadaptation.

     

     

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