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le blog d'Edmée - Page 676

  • Festivals: l'impact national

     

    Grande foule à Locarno pour l'une des stars du jour, Pascal Couchepin, venu avec ses deux chevaliers de l'Office fédéral de la Culture, dont Monsieur Cinéma alias Nicolas Bideau, dévoiler la nouvelle politique de subvention des festivals. Forme olympique du big boss très farceur, qui allume le président Solari, "ce soleil lançant ses rayons vers le petit peuple dont je suis aujourd'hui..."

    Et pourtant l'heure est grave. Du moins pour certains. Car si Locarno et Nyon se taillent fort logiquement la part du lion, raflant avec Soleure (nettement moins bien loti et qui en conçoit quelque humeur) les 80% des malheureux 2,5 millions alloués, neuf sur la vingtaine aspirant à la manne fédérale se retrouvent carrément à poil. Et notamment le Genevois Cinéma Tout Ecran, grand perdant de l'affaire, qui se voit dépouillé de ses 180.000 francs, finalement acquis au fil de douze ans d'existence.

    Les raisons de ce désamour? Monsieur Cinéma en dénombre quatre qui peuvent s'énoncer ainsi: une programmation peu claire, une organisation déficiente, une gestion peu transparente et un ancrage trop local. Autrement posé, pas "d'impact national".

    Un dernier critère aussi farfelu que folklorique dans la mesure où, à part Locarno et Nyon (même Soleure est out), on cherche vainement "l'impact national" des  rendez-vous cinématographiques retenus, qu'il s'agisse d'animation à Baden, de fantastique à Neuchâtel ou de court-métrage à Winterthur. Sans compter, même si cela nous rend très heureux, Black Movie, l'autre festival genevois distingué lui par les experts. Si  l'on peut dire, vu qu'il perçoit une malheureuse aumône de 25.000 francs.

    Mais il paraît que c'est le geste qui compte et non le montant du cadeau. Reste que dans l'histoire, la pellicule trinque à Genève avec une perte de 155.000 francs. Tandis qu'elle se goberge au Tessin, en Vaud et à Zurich. Enfin se goberger est un grand mot. Avec l'extraordinaire générosité évoquée plus haut de nos responsables culturels, personne ne risque vraiment de devenir obèse! 

     

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  • Quand la morale s'en mêle

    C'est sûr que travailler à la conception des effets spéciaux pour Titanic vous pose un peu là. Malheureusement, cela ne vous donne pas pour autant des idées décoiffantes de scénario. Ce qu'ont dû aussi penser les spectateurs de la Piazza Grande, qui ne se sont pas laissé abuser par l'extraordinaire folie visuelle, sur fond de Mad Max mâtiné de James Bond, du nouveau manga concocté par le réalisateur japonais Fumihiko Sori pour la modique somme de dix millions de dollars. Ils ont ainsi apppaudi mollement les exploits pourtant fumants de l'unité spéciale Sword, aux ordres de la commandante Vexille et de son petit ami Léon. La faute à une omniprésente et pesante morale à deux balles, faussement qualifiée d'humaniste par certains.

    Mais celle-ci ne se cache pas seulement derrière une extravagante débauche d'images et de sons. On la retrouvait, toujours sur l'écran géant de la Piazza, dans "Knocked Up", comédie de Judd Apatow au titre encore plus vulgaire en français de "En cloque, mode d'emploi". Une jeune journaliste de télé ambitieuse, se découvrant enceinte huit semaines après une soirée trop arrosée, décide de garder l'enfant et le papa.

    Et voici l'attelage bancal formé de Katherine Heigl, le beau Dr Isobel "Izzie" Stevens de Grey's Anatomy et de Seth Rogen, le grassouillet comique qui monte, parti pour une galère de sept mois et quelque. Galère toute relative, car sous couvert de situations outrancières, de dialogues dévergondés et salaces, de préoccupations sociales actuelles et de délicates considérations sur l'amour et le mariage, l'auteur en profite pour évacuer en souplesse l'embarrassante question de l'avortement, sans oublier de transformer un glandeur débraillé, grossier et pété à l'herbe en père de famille modèle, soudain allergique au shoot.

    Certes plutôt efficace et rigolo, Judd Apatow. Mais quand même trop bien pensant pour nous bourrer le mou...

     

     

     

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  • Locarno et les paillettes

    Locarno se flatte de cultiver un petit côté intello, histoire de ne pas se laisser aller à trop encenser la paillette. "Les stars, ce sont les films", aime ainsi répéter Frédéric Maire, le directeur artistique. Une manière drôlement arrangeante de voir l'affaire, dans la mesure où il faut bien admettre que de leur côté les célébrités célébrissimes, à moins que la chose ne m'ait échappé, ne semblent pas vouloir absolument se précipiter en masse sur la Piazza Grande.

    Comme toujours pourtant, la chair est faible. Preuve en est la manière dont le festival ne peut s'empêcher de se lécher les babines à l'idée irrésistible d'accueillir, en son jury ou ailleurs, quelques personnalités style Irène Jacob, Bruno Todeschini, Anthony Hopkins, Christian Slater et autres Michel Piccoli. Ne dédaignant pas non plus annoncer chaque jour dans son journal, le Pardo, le débarquement de têtes connues. A l'image de Marco Bellochio ou Micheline Calmy-Rey.

    Ravie de savoir tout ce beau monde ici, je m'empresse de le préciser. Et rien de plus normal que de s'en féliciter, cela va sans dire. Mais encore mieux en le disant. Et en reconnaissant que dans le fond, les vraies stars, ce sont d'abord...les stars. 

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