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le blog d'Edmée - Page 675

  • Zoom sur la compétition locarnaise

    A mi-chemin du festival, la compétition internationale se traîne un peu, Comme d'habitude. Certes, rien de honteux jusqu'ici à se mettre sous la pupillene. Au contraire. On est pourtant assez loin de l'enthousiasme de Pascal Coucepin, qui qualifiait la chose d'une des meilleures et plus pointues du monde dans le genre.

    Mais puisqu'on est en train de fêter copieusement le cinéma suisse, un film helvétique tient plutôt bien la route pour l'instant. Il s'agit de "Fuori dalle corde", de Fulvio Bernasconi. Le réalisateur tessinois évoque la violence avec réalisme et sans complaisance à travers la déchéance d'un boxeur, réduit à livrer des combats clandestins où tous les coups sont permis. Un voyage intérieur vers la barbarie doublé d'une réflexion sociale qui révèle par ailleurs trois bons acteurs.

    Egalement placé dans la course à notre avis, le film portugais "O Capacete Dourado" de Jorge Cramez, inspiré d'un fait divers relatant la tentative de suicide par pendaison de deux ados. Par le biais de ces Roméo et Juliette façon 2007, l'auteur en profite pour brosser un portrait de la jeunesse à la fois tendre et pudique, sur fond de violence, de tristesse, d'amour et de poésie.

    A retenir également "Joshua" de l'Américain George Ratliff. Ce long métrage aux allures de thriller psychologique met en scène, avec pas mal de talent et d'audace, un garçon de neuf ans surdoué qui se met à terroriser ses parents après la naissance de sa soeur. Enfin on ajoutera "La maison jaune". L'Algérien Amor Hakkar raconte le douloureux et courageux voyage d'un père, parti avec un véhicule de fortune récupérer le corps de son fils, tué dans un accident de voiture alors qu'il effectuait son service militaire. Sobre et émouvant.      

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  • L'importance de la mise en scène

     

    La politique fait toujours recette à Locarno, mais il faut bien reconnaître que ce week-end, Pascal Couchepin a battu Micheline Calmy-Rey à l'audience. Même si la présidente de la Confédération présentait un débat intitulé "Jeunesses au proche-Orient: la culture contre la logique de guerre" en principe plus important qu'une communication expresse et tronquée du ministre de la Culture sur les subventions allouées aux différents festivals. 

    Raison pour laquelle je ne résiste pas à l'envie de revenir sur la chose. Et, puisqu'on est en plein cinéma, de constater l'importance capitale de la mise en scène. En l'occurrence, Jauslin jouant les seconds couteau, celle du tandem Couchepin-Bideau. Avec un léger avantage pour Bideau. 

    Nécessité fait loi, personne ne l'ignore. Plus médiatique que son boss depuis sa prise de fonction, le grand Nicolas se devait absolument de rester en tête du box-office. Pour cela il fallait une idée phare, histoire d'attirer la foule des journalistes. L'ennui, c'est qu'il n'y avait pratiquement rien de sérieux à se mettre sous la pupille côté pellicule helvétique cette année. Mais ni vu ni connu, j't'embrouille. Couchepin surfe sans vergogne sur les succès de 2006 et Bideau nous fourgue en se léchant les babines sa nouvelle politique d'attribution des miettes fédérales. Sans même s'embarraser de citer le principal perdant de l'affaire. Celle-ci conclue par un gros gag du patron hilare: "Et maintenant, on attend la polémique!"

    Franchement, s'étriper pour 2,5 pauvres millions... Soit dit en passant et toutes choses étant relatives par ailleurs, la somme représente à peine le septième du coût de "Death At A Funeral", l'excellente farce politiquement incorrecte de Frank Oz, en vedette sur la Piazza dimanche soir. Vous me direz que 18 millions, ce n'est pas rien. Une paille pourtant! Qui en a bouché un tel coin à la critique qu'elle est restée muette d'admiration à la conférence de presse face au réalisateur américain qui a réussi un exploit pareil avec aussi peu d'argent...

     

     

     

     

     

           

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  • Merci Monsieur Bideau!

     

    "Abattu moi? Au contraire. Cela me donne de l'énergie pour continuer, avec une équipe secouée mais extrêmement motivée. Merci Monsieur Bideau"! Délesté de ses 180.000 francs, Léo Kaneman, directeur de Cinéma Tout Ecran, accuse donc le coup tout en se disant  soulagé. "C'est difficile de travailler avec des gens restant accrochés au 20e siècle, repliés sur eux-mêmes. Le principal motif de la suppression de la subvention c'est notre proximité avec la télévision, pour moi le monde du 21e siècle, ouvert sur la créativité, l'inventivité".

    Quant aux autres raisons de la punition bernoise il les balaie, arguant que la manifestation genevoise répond à tous les critères exigés pour faire partie des happy few. Reconnaissance internationale, organisation chaque année de colloques sur le cinéma et la télévision, projection d'un maximum de films suisses. "En plus, nous avons une section working progress pour promouvoir la production nationale, un marché et c'est nous qui avons initié le fonds regio il y a sept ans. Mais il y a plus cocasse. Alors que l'OFC nous coupe les vivres, nous sommes le seul festival de fiction à être soutenu par l'Union européenne à travers le plan media".

    Bref, Léo Kaneman est loin de vivre l'affaire comme une condamnation."Nous avons trouvé cette année un nouveau sponsor à hauteur de 150.000 francs, et j'ai bon espoir d'en décrocher d'autres". Cela ne l'empêche pas de garder un chien de sa chienne à Nicolas Bideau. "En novembre dernier, à Léman Bleu, il déclarait que Cinéma Tout Ecran était un festival courageux et l'un des plus importants de Suisse après Locarno et Nyon. Je me demande donc ce qui a bien pu se passer entretemps..."

    Affaire à suivre car apparemment, rien n'est irrémédiable. Convaincu que Genève a besoin d'un grand festival, Monsieur Cinéma demeure ouvert à des projets ponctuels et n'exclut pas une restructuration, une meilleure exploitation de la réflexion ciné-télé.  Rendez-vous dans trois ans.  

     

     

     

     

     

     

     

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