Plus rien pour titiller un brin la fibre nationaliste. Où que je me tourne, c'est la catastrophe. Dernière en date, la calamiteuse prestation des Suisses aux Mondiaux de hockey. Ils se sont montrés presque aussi ridicules que leurs compatriotes de l'Eurofoot, dans la mesure où ils avaient des prétentions identiques.
Un délire alimenté par quelques fanatiques azimutés, convaincus que leurs idoles parviendraient à rallier le dernier carré les doigts dans le nez. J'ai aussi dû déchanter sec, vingt-quatre heures à peine après le sursaut romain de Patty Schnyder contre Serena Williams. A me demander si ce n'est pas l'air de Bâle qui lui paralyse les neurones. Eh oui, vous suivez mon regard, Sa Grâce s'étant également révélée l'auteur d'un des cuisants échecs helvétiques de ces dix derniers jours.
Sans compter qu'en ce qui concerne le phénix, il y a plus grave. Se faire régulièrement écrabouiller par Djokovic et Murray, c'est déjà la honte. Mais le pire, c'est de voir le Schtroumpf et la Belette se laisser rensuite atomiser par l'Ibéroïde. Qui, au point où il en est, se montrerait capable d'affronter ses trois dauphins en même temps, de la main droite, en smoking, noeud pap et souliers vernis! L'invincible armada à lui tout seul en somme.
Chose qui paraît malheureusement toujours échapper à Federer. Mon niveau sur terre s'améliore (preuve qu'il n'y a décidément pas les pieds...) a-t-il déclaré. Ajoutant ingénument qu'il était content de sa semaine après avoir vaincu trois adversaires difficiles. Tellement cotons, les opposants en question, que le meilleur pointe à la dix-septième place!
Autant en emporte Rodgeur, la Scarlett O'Hara de la raquette. Pour lui, comme pour l'héroïne de Margaret Mitchell, demain est un autre jour. Sauf que je n'aurai certainement pas le courage de le regarder s'exhiber à Madrid. Encore qu'il ait bénéficié d'un tirage au sort plutôt clément.
Il n'empêche que si ça continue, je serai contrainte de me tourner vers les Hexagonaux, histoire de dégotter de vrais rivaux à l'imperator Nadalator. J'imagine aisément que ce revirement soudain vous stupéfie. Et pourtant, indépendamment des penchants coupables de Richard Gasquet qui la joue bêtement et inutilement Martina Hingis côté cocaïne, figurez-vous qu'il ya du mieux chez les Bleus. Du moins à en croire leurs experts du tamis. Selon eux, en effet, Gilles Simon avait enfin retrouvé son rang en se qualifiant pour les... quarts de finale... du tournoi d'Estoril. Un feu de paille hélas.
Quant à Tsonga, il a récemment avoué qu'il lui tardait de rencontrer le morfale à Roland Garros. Et, paraît-il, il serait pratiquement l'unique participant Porte d'Auteuil à pouvoir se permettre une telle déclaration. Le cas de dire qu'au royaume des aveugles, les borgnes sont rois!