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le blog d'Edmée - Page 436

  • Festival de Cannes: avec "Maps To The Stars", David Cronenberg dit avoir fait une comédie... comme d'habitude

    Map-to-the-Stars[1].jpgIl figure en compétition pour la cinquième fois. Président du jury il y a 15 ans, David Cronenberg remettait la Palme d’Or aux frères Dardenne pour Rosetta, mais n’a jamais réussi à en gagner une. Y parviendra-t-il cette année, où il se retrouve en lice en compagnie des deux Belges? Qui sait,  Les voies du jury étant impénétrables

    Mais une chose sûre. Avec son dernier-né Maps To The Stars, le Canadien a en tout cas provoqué l’enthousiasme des festivaliers et rameuté les critiques à la conférence de presse où il était de plus entouré de Julianne Moore, Mia Wasikowska, Robert Pattinson (photo) et John Cusack.

    Sur un scénario de Bruce Wagner, David Cronenberg décrit avec férocité et humour les dessous de l’industrie hollywoodienne, à travers l’histoire d’une famille composée de Benjie, déjà star à 13 ans, de sa mère ambitieuse qui lui sert de coach, et de son père auteur à succès. Celui-ci soigne, au moyen d’une thérapie pour le moins saugrenue, Havana Segrand (Julianne Moore), une actrice névrosée (belle performance) qui rêve de jouer dans le remake du film qui a fait de sa mère une star. Elle est terrorisée à l’idée d’être rejetée.

    Débarque alors Agatha (Mia Wasikowska), une jeune fille défigurée et très perturbée qui devient son assistante et tombe amoureuse de Jerome Fontana (Robert Pattinson), un séduisant chauffeur de limousine, scénariste et aspirant à la notoriété. Bientôt les pulsions se déchaînent et les cadavres sortent des placards, tandis que plane une odeur de sang.

    Visionnaire inspiré, fasciné tout au long de sa carrière par la monstruosité, le double, les phobies de la société, le réalisateur s’est à l’évidence amusé à réaliser ce projet conçu comme une nouvelle exploration de l’être humain, mettant l’accent sur ses doutes et son arrogance. Il nous emmène dans un opus à la fois cynique, grinçant, tordu, vénéneux, horrifique. Et comique.

    Le cinéaste l’a relevé lui-même lors de la conférence de presse, il s’agit d’une comédie, à l’image de ses autres longs-métrages. "Je pense qu’ils sont tous drôles". Par ailleurs, il a tenu à préciser que Maps To The Stars ne concerne pas seulement l’industrie du film, mais tous les lieux où les gens sont obsédés par la célébrité et la cupidité. "L’intrigue pourrait aussi bien se passer à Wall Street ou dans la Sillicone Valley. N’y voir qu’une critique de Hollywood serait réducteur".

    Interrogé sur la raison pour laquelle ses acteurs font souvent l’amour dans une voiture, Cronenberg explique que toute une génération d’Américains ont été conçus sur la banquette arrière. "Cela fait partie de la révolution sexuelle Il n’y a rien de nouveau là-dedans".

    Jolie touche d’humour avec la réponse embarrassée de Robert Pattinson sur le sujet. Comme il a basculé Juliette Binoche (Cosmopolis) et cette fois Julianne Moore sur les coussins d’une limousine, on lui a demandé quelle était la meilleure "passagère". Galant, le comédien les a mises à égalité. Avec quand même apparemment une petite préférence pour la seconde. "Julianne était sublime. J’ai beaucoup transpiré…"

    Le film sort mercredi 21mai dans les salles de Suisse romande.

     

     

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  • Festival de Cannes: pour en finir avec DSK et "Welcome To New York"

    7771240803_gerard-depardieu-et-jacqueline-bisset-dans-welcome-to-new-york-d-abel-ferrara[1].jpgOn en a heureusement terminé, du moins on l’espère, avec Welcome To New York d’Abel Ferrara, largement inspiré de l’affaire DSK, survenue le 14 mai 2011 et qui avait parasité le festival pendant des jours. Rebelote dans le genre sur la Croisette après un suspense de plusieurs mois entretenu par l’auteur, le producteur Vincent Maraval et Gérard Depardieu.

    Le voile a donc été levé samedi soir suite aux projections en marge du festival. Elles se sont déroulées au marché et sous tente pour la presse, sur la plage Nikki Beach en face du Carlton. Comme annoncé la chose ne sera donc pas visible en salle, mais bénéficie dorénavant d’une sorte mondiale en VOD. 

    Inutile de le préciser, ce fut beaucoup de bruit pour rien pour cette "bombe" en forme de pétard mouillé sur fond de partouze avec chantilly et champagne à la clé, où commence par s’exhiber Depardieu, alias DSK rebaptisé Deverreau. Puis les choses s’enchaînent avec la grande scène du viol de la femme de chambre du Sofitel, l’arrestation à l’aéroport, l’incarcération, les premières audiences judiciaires, l’arrivée de Simone, la riche épouse qui loue un somptueux appartement…

    En d’autres termes, circulez car il y avait bien autre chose à faire ce soir-là à Cannes que de courir tels des dératés et se poser dans une queue interminable dans l’espoir de voir ce long-métrage ennuyeux de deux heures, le plus souvent qualifié de navet, de nul, d’abominable, de grotesque, sinon de porno soft douteux et d’une rare indigence. Où un Gégé obèse et peu ragoûtant (difficile de l’imaginer en dirigeant du FMI ou en futur président de la République) donne la réplique à la classieuse Jacqueline Bisset dans le rôle d’Anne Sinclair, la femme bafouée.

    Lors de la conférence de presse retransmise en direct par la chaîne de télévision française BFM qui a obtenu l’exclusivité, le comédien, tout en citant Shakespeare et Handke, a avoué avoir pris beaucoup de plaisir à tourner ce film évoquant un fait divers qui a intéressé le monde entier et réjoui les médias. "Je n’ai jamais pensé à DSK, mais il était là sans arrêt… C’est une aventure unique… Comme un happening des années 60… Je n’ai pas cherché à donner tort ou raison au personnage…" De son côté Jacqueline Bisset, qui a "vécu avec des hommes difficiles" a eu l’impression de "rejouer sa propre vie".

    Dimanche, Anne Sinclair a exprimé son dégoût, mais a déclaré qu’elle ne se pourvoirait pas en justice, ne voulant pas faire ce plaisir à Abel Ferrara et à Vincent Maraval. «Je n’attaque pas la saleté je la vomis», a-t-elle ajouté sur le site français du Huffington Post qu’elle dirige.

     

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  • Festival de Cannes: "Saint Laurent" de Bonello montre YSL en proie à ses démons

    Très attendu en compétition, Saint Lstlaurent[1].jpgaurent de Bertrand Bonello, sorti quelques mois après celui de Jalil Lespert, tient ses promesses. Mais comparaison n'est pas raison d'autant qu'une constatation s'impose: si celui de Lespert était un film d’acteurs (les excellents Pierre Niney et Guillaume Galienne), celui de Bonello est un film de réalisateur à la mise en scène sophistiquée faite de contrastes, d’allers et retours dans le temps, de montage en split-screen.

    A gauche de l’écran par exemple se succèdent des images d’actualité, Mai 68, guerre du Vietnam, de Gaulle, tandis qu’à droite les mannequins descendent les marches de la maison de couture avec les dates des collections qui s‘inscrivent.

    En outre, alors que Lespert se concentrait sur l’histoire d’amour entre YSL et Pierre Bergé, son compagnon pendant plus de cinquante ans, l’auteur de L’Apollonide, s’est plus particulièrement penché, avec la complicité de Gaspard Ulliel et de Jérémie Renier, sur la période 1965-1976. La décennie la plus riche en terme de mode et de vie du héros de l’histoire.

    Grandeur et décadence
     
    Elle montre YSL professionnellement au sommet de son génie et de sa gloire, qui vient de sortir la collection  Mondrian, va créer le fameux smoking pour femmes et un parfum. Mais, en proie à ses tourments existentiels et aux démons qui le rongent, il tombe sur le plan personnel.
     
    Le film ouvre en 1974. On voit de dos une silhouette descendre dans un hôtel. Yves Saint Laurent prend une chambre sous le nom de Swann, téléphone à un journaliste et lui raconte sa dépression pendant son service militaire, sa cure d’électrochocs et sa dépendance aux drogues.
     
    la-production-de-saint-laurent-de-bertrand-bonello-repoussee,M108198[1].jpgOn pense alors se diriger droit vers le biopic avec fllash back à l'appui. Sauf que ce n’est pas du tout cela. Il ne s'agit pas non plus à proprement parler d'un processus de création même si on voit relativement fréquemment Saint Laurent dessiner. Parfois fiévreusement. Il est également, outre quelques défilés spectaculaires, assez peu question de mode. En fait, qui ne connaît pas le grand couturier, n’en saura pas vraiment davantage au bout de 2h30. Une longueur qui se fait parfois un peu sentir.

    Entre aventures, shoot et partouzes homos
     
    Il existe par ailleurs un aspect côté documentaire dans cet opus montrant les couturières et les petites mains au travail, la rigueur hiérarchique qui règne dans l’atelier, tandis qu’Yves Saint Laurent s’étourdit dans le monde de la nuit. Ce qui permet à Bonello d’insister sur ses aventures sexuelles et notamment sa relation sulfureuse avec le dandy Jacques de Bascher.

    En pleine autodestruction, YSL erre avec son amant du moment en quête d’aventures, se shootant aux médicaments ou se perdant dans des partouzes homos, laissé inconscient et blessé sur un chantier où vient le récupérer Pierre Bergé au petit matin. 
     
    Gaspard Ulliel est formidable
     
    C’est un Louis Garrel plutôt torride qui se glisse dans la peau de Jacques de Basher. Quant à Gaspard Ulliel, il est formidable. Un candidat sérieux au prix d’interprétation. Evitant le mimétisme et l’imitation, il ne cherche pas à être Saint Laurent mais se révèle juste et vrai dans la voix, la démarche, la gestuelle, On n’en dira pas autant de Jérémie Renier, qui se révèle moins bon que Guillaume Gallienne chez Jalil Lespert. Assez logiquement dans la mesure où il est réduit, à quelques exceptions près, au rôle ingrat de businessman froid que lui a assigné Bertrand Bonello.
     
    On connaît la polémique entourant les deux opus. Celui de Lespert est adoubé par Pierre Bergé qui détient un droit moral sur l’œuvre d’YSL. En revanche il n’a pas donné son approbation à l’adaptation de Bertrand Bonello. Une question évidemment posée au cinéaste lors de la conférence de presse. «Je n’ai pas vu l’autre film, dont le projet était postérieur. Je me suis concentré sur le mien et pris la liberté de faire ce dont j’avais envie », a-t-il déclaré en substance, son producteur ajoutant que «le film de Lespert nous a libéré du biopic traditionnel ».

     

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