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le blog d'Edmée - Page 434

  • Cinéma: "3 Days To Kill", mauvais choix de Kevin Costner pour son retour

    MV5BMzM0MjE0Nzg1N15BMl5BanBnXkFtZTgwODA4ODE4MDE@._V1_SY317_CR0,0,214,317_[1].jpgAtteint d’un cancer en phase terminale, Ethan Renner est déterminé à renoncer à sa vie dangereuse d’agent secret dans le but de se rapprocher d’une femme et d’une fille vivant à Paris et qu'il a sacrifiées pour son métier.  

    Mais il ne peut faire autrement que d’accepter une dernière mission, en échange de laquelle il aura droit à un traitement expérimental devant en principe allonger son espérance de vie. Il va donc mener de front deux combats titanesques : traquer un redoutable terroriste et regagner l’amour de sa fille, une adolescente rebelle  qu’i n’a pas revue depuis dix ans. Tout en luttant contre les effets hallucinatoires et pervers du médicament miracle.

    Le film signé McG, écrit et produit par Luc Besson, marque le retour de Kevin Costner en tête d’affiche. Le comédien, plutôt en forme, aurait pourtant été bien inspiré de jeter son dévolu sur un opus mieux ficelé que ce film d’action laborieux au scénario ridicule et affligeant, mêlant courses poursuites qui se veulent explosives et courses tranquilles  au marché du coin pour préparer le dîner familial.  Si on ajoute quelques plans touristiques, une louche de bons sentiments et de clichés, un zeste de social et une femme fatale, on atteint des sommets dans le grotesque.

    Film à l’affiche dans les salles romandes dès le 19 mars.

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  • Cinéma: "Wrong Cops", une nouvelle comédie barge de Quentin Dupieux

    wrong_cops__span[1].pngQuentin Dupieux, par ailleurs DJ connu sous le nom de Mr Oizo dans le monde de la musique, est aussi une sorte de gourou de celui de la pellicule. Ses fans forment pour ainsi dire une secte, encensant frénétiquement ses œuvres complètement barrées. A ce jour il en a commis sept du genre, dont quatre longs-métrages. On citera «Steak» où Georges, souffre-douleur de ses camarades de classe, craque et les mitraille et «Rubber», l’histoire démente d’un pneu psychopathe.

    Là, il propose une comédie encore plus déjantée que d’ordinaire intitulée «Wrong Cops» et se déroulant dans une petite ville de Californie. Un film à sketches parti d’un court, qui laisse découvrir des flics dérangés, obscènes, corrompus jusqu’à la moelle et au comportement malsain qui patrouillent dans les rues.

    Le plus dingue (l’Américain Mark Burnham) deale de l’herbe cachée dans des rats et des poissons morts. Se piquant d’être mélomane, il terrorise ceux qu’il croise et notamment un ado attardé et introverti (Marilyn Manson) sous prétexte de lui apprendre ce qu’est la bonne musique (photo).

    Ses collègues, caricatures de crapules, sont à la hauteur. Il y a un obsédé sexuel qui harcèle les filles pour qu’elles lui montrent leurs seins, un loser borgne et frustré (Eric Judor, le pote de Ramzy) se rêvant future star de l’électro, un lâche particulièrement débile cherchant à se débarrasser d’un vieux quasiment réduit à l’état de cadavre. Sans oublier une fliquette blondasse du genre pétasse, adepte du chantage.

    Du néant sanpoudré de réalisme

    En résumé des keufs peu portés sur la défense de la loi, mais dictant la leur. Ce petit monde fortement alcoolisé se retrouve finalement au cimetière et fait la fête en dansant sur les tombes pour rendre hommage à un pote décédé. «Putain, quelle bombe !» Peut-on notamment lire sous la plume d’un internaute, résumant le plaisir fou pris par d’autres inconditionnels.

    N’en déplaise aux passionnés, Quentin Dupieux qui se veut délirant en imaginant un univers glauque et décalé dans une ambiance rétro, déçoit. On relèvera surtout un grand néant artistique que l’auteur, envoyant valser tous les tabous, n’épargnant rien ni personne, des gays aux handicapés en passant par la morale et l’autorité, saupoudre étonnamment d’une pointe de réalisme. «C’est un regard léger sur les misères de nos sociétés, un regard attendri et méprisant sur l’être humain», remarque- t-il.

    Côté musique, élément essentiel dans ses films et ici omniprésente, on n’atteint pas non plus des sommets. Explication de l’intéressé: "Le film est délibérément bête, donc je pouvais utiliser ma musique de dégénéré sans que ça l’abîme..." On salue bien bas une telle lucidité.

    Film à l'affiche dans les salles romandes dès mercredi 19 mars.  

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  • Cinéma: "La Cour de Babel", une grande leçon du vivre ensemble dans la différence

    images[2].jpgIls s’appellent Kessa, Eduardo, Oksana, Xin, Djenabou, Marko, Andromeda. Venus d’Irlande, du Brésil, de Tunisie, de Serbie, du Sénégal, de Chine, du Vénézuéla, de Mauritanie,  ils débarquent dans l’Hexagone et sont réunis dans une classe d’accueil pour apprendre le français, important vecteur d'intégration,  avant de rejoindre un école classique. 

    Pendant un an, Julie Bertuccelli a filmé avec sensibilité, honnêteté et respect, sans voix off ni commentaire,  les échanges, les états d’âme, les conflits, les bonheurs, la solidarité, la curiosité de ces collégiens déracinés, aux âges délicats entre  11 à 15 ans. Cela donne une Cour de Babel en forme de leçon de vie, de parcours initiatique, d’ode à la différence, à la tolérance, au vivre ensemble, tout en prônant les vertus du métissage, de la mixité, du pluriculturalisme.

    C’est un documentaire utile, instructif, émouvant, une chronique de l’immigration originale à l’image du devenir de nos sociétés, dans lequel  l’auteur a pris l’option de l’unité de lieu et d’action en restant dans l’école. Elle ne suit pas les élèves chez eux pour éventuellement montrer leur cadre de vie. On découvre leurs proches au gré d’entretiens de ces derniers avec la prof pour discuter des progrès ou non des intéressés.  

    Un film né au hasard d’une rencontre

    357888_866099_295086[1].jpg"Les problèmes des étrangers me tiennent à cœur", explique Julie Bertuccelli à qui l’on doit notamment Depuis qu Otar est parti, César du premier film ou encore The Tree, avec Charlotte Gainsbourg.

    De passage à Genève, elle évoque cette Cour de Babel, née au hasard d’une rencontre au Festival du film scolaire où elle officiait comme jury. "J’en ai vu plein, dont celui, un vrai coup de cœur, de cette classe d’accueil destinée à favoriser l’intégration que j’ai découverte à cette occasion. Tout comme l’enseignante  Brigitte Cervoni, une femme généreuse, très pédagogue et investie dans son travail" . 

    Avide de voir comment les choses se passaient, la cinéaste va la retrouver et, alors qu’elle pensait visiter d’autres classes du genre (il en existe notamment 800 à Paris), pour explorer un dispositif dont elle ignorait tout, elle tombe sous le charme de ces vingt-deux ados en provenance de vingt pays. Et  décide de ne pas attendre pour poser sa caméra, à laquelle ses "protagonistes" se sont rapidement habitués. Elle tournera dans ce collège parisien pendant un an, entre 2011 et 2012, à raison de deux jours par semaine. Simplement accompagnée d’un ingénieur du son.

    "Ce qui m’intéressait avant tout c’était de montrer l’être humain dans son rapport à l’autre", raconte Julie Bertucccelli. "Comment on perçoit et on s'arrange avec ceux qui viennent d’un pays, d’un milieu social différent, qui ne pratiquent pas la même religion, qui n'ont pas la même culture, le même parcours, les mêmes histoires, la même peau, qui ne parlent pas la même langue".

    La réalisatrice et les élèves se sont mutuellement enrichis. "Je leur ai fait partager mes films , ma vision du monde, mes connaissances. Et eux m’ont  appris le courage, la richesse de la différence, l’importance de l’écoute. Certes il y avait parfois des tensions, des batailles autour de certains sujets, mais cela ne les empêchait pas de beaucoup s'écouter les uns les autres, parlaient de leur vie d’avant, de leurs difficultés, de leurs espoirs et surtout de leur volonté de s’intégrer. Une belle réponse au scepticisme et aux discours nauséabonds".

    Pour la cinéaste, La Cour de Babel n'a rien de militant. " J'ai préféré faire vivre une émotion. J'espère que cela va réconforter ceux qui travaillent dans le domaine. Et ce qui m'importe aujourd'hui, ce sont les écoles qui organiseront des projections". 

    Film à l'affiche dans les salles romandes dès mercredi 19 mars.

     

     

     

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