Suite à l’achat du portrait d’une Afghane aveugle photographiée par Sebastiao Salgado, Wim Wenders, terriblement ému, veut absolument voir son auteur. C’est chose faite dans son atelier parisien, une rencontre qui a provoqué l’envie d’un film.
C’est ainsi qu’est né Le sel de la terre, documentaire que le cinéaste allemand a réalisé avec Juliano, le fils de Salgado, destiné à mettre en valeur le travail du célèbre Brésilien, en détaillant son évolution.
Depuis quarante ans "le photographe de la condition humaine", tel qu'il est présenté, parcourt l’univers. Après avoir fui la dictature de son pays de 1964 à 1985, il s’installe à Paris en 1969, travaille pour la Banque mondiale mais abandonne tout dans les années 70 pour arpenter la planète et témoigner remarquablement des événements majeurs qui ont marqué son histoire récente: famine au Sahel, conflit du Ruanda, guerre de l’ex-Yougoslavie, forçant les populations misérables à l’exode, en laissant derrière elles des monceaux de cadavres.
Sur l’écran défilent les photos, commentées off par l’artiste, déclarant entre autres analyses "on est un animal féroce, nous les humains..." Les images sont bouleversantes, admirables , sublimes, grandioses. Tout comme celles des territoires vierges, gigantesque projet photographique dans lequel s’est lancé aujourd’hui Salgado, parti à la découverte de la faune et de la flore sauvages.
A travers ses voyages où il dresse un état du monde et de la planète, apparaît aussi l’homme, bien que l’apologie qu’en font les deux réalisateurs gênent certains. Reste qu’il est révélé à la fois par son fils Juliano, qui a filmé son père dans ses dernières expéditions et par Wim Wenders qui suit Salgado à Paris et chez lui, au Brésil. Où, comme pour montrer que rien n’est irréversible ou inéluctable, il a replanté des millions d’arbres dans le domaine familial. La terre autrefois desséchée est devenue une réserve naturelle.
Film à l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 15 octobre.
Les chances des Suisses de battre en finale de la Coupe Davis les Français, grands spécialistes de l’épreuve, étaient jusqu’ici plus minces qu’un papier à cigarette. Elles semblent avoir un chouia augmenté.
Après l’Opéra de Paris et l’Université de Berkeley, l’octogénaire Frédérick Wiseman, très prolifique roi du documentaire fleuve, poursuit sa tournée des institutions publiques. Il a posé sa caméra à la National Gallery, heureuse détentrice de sublimes collections.
Difficile de choisir parmi celles-ci. Mais on a un faible pour Samson et Dalila de Rubens, qui nous vaut le récit de la belle espionne envoyée par les Philistins pour coucher avec l’ennemi dans le but de détruire Israël. La chute de Carthage de Turner, très influencé par l’histoire et intéressé par la fin et l’essor des empires, est commenté avec passion, comme La vierge aux rochers de Leonard de Vinci révélant la technique de l’artiste et dont il existe deux versions, la première se trouvant au Louvre.