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le blog d'Edmée - Page 41

  • Grand écran: "Nina et le secret du hérisson", la folle enquête d'une audacieuse gamine pour aider son papa au chômage

    Réalisé par Alain Gagnol et Jean-Loup Felicioli, Nina et le secret du hérisson, troisième long métrage d’animation du duo après Une vie de chat et Phantom Boy, raconte l’enquête menée par la téméraire Nina, pour assurer le bien-être de sa famille. 

    La fillette adore écouter les histoires que lui raconte son père avant de dormir, comme celle d’un curieux petit hérisson qui découvre le monde. Un soir, très préoccupé par son travail, papa ne vient pas la voir. Mais les enfants entendent parler et Nina comprend que la fabrique locale a fermé et qu’il est désormais au chômage.

    La gamine découvre alors qu’un trésor, en l’occurrence l’argent volé par le méchant patron avant la fermeture, a été caché dans l’usine. Pour que son père n’ait plus besoin de travailler, elle veut  absolument le récupérer avec l’aide de Mehdi, son meilleur ami, et bien sûr de l’intrépide petit hérisson  

    On s'en doute, ce n’est pas une mince affaire. Nina va devoir échapper à la surveillance de ses parents, à celle de la vieille voisine et de son chat Touffu, affronter un affreux gardien et son féroce molosse aux crocs redoutables.  

    Un suspense haletant

    Cette folle aventure en forme de fable sociale qui suit  une héroïne irrésistible évoluant dans de  magnifiques décors dont une somptueuse forêt, a été conçue comme un polar dont elle a le suspense haletant. Ce qui n’est pas étonnant, les deux auteurs étant fans du genre et Alain Gagnol ayant publié des romans à l’ambiance très noire chez Gallimard, avec des tueurs et des faits divers sanglants.

    A l’occasion d’une rencontre, il nous en dit plus sur leur dernier-né, dont il fait bouger le graphisme inventé par Jean-Loup Felicioli. «Je trouve que le polar convient bien au jeune public, que je tiens à prendre au sérieux. On peut à la fois évoquer des thèmes actuels et proposer un spectacle qui les captive".

    «J’aime quand le cinéma est plus grand que la vie»

    Toutefois même si Nina et le secret du hérisson évoque une crise économique et que les auteurs traitent de l’existence d’enfants bouleversés par les problèmes des adultes, l’idée n’était pas de faire une oeuvre réaliste. «Je trouve un peu déprimant. ,J’aime le cinéma qui s’éloigne de la réalité, quand il est plus grand que la vie. Cela dit, si le spectateur prend du plaisir à  être un peu perdu, il veut y trouver son compte.  Il faut donc que ça déménage. Les films m’ennuient lorsqu’il ne se passe rien ». 

    Pour Alain Gagnol, l’animation est un art difficile. « Nous devons nous montrer très convaincants. Ce qui m’intéresse, c’est la mise en scène, le son, le cadrage. Par ailleurs, au fil des années, l’histoire est devenue plus fluide plus simple. De son côté Jean-Luc a adouci l’image avec des personnages moins graphiques». Le résultat est là. Une vraie réussite. 

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès le mercredi 11 octobre.

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  • Grand écran: "Orlando, ma biographie politique", dialogue avec l'oeuvre prophétique de Virginia Woolf


    La masculinité et la féminité sont des fictions politiques et sociales. La transition n’est pas un parcours entre les deux mais un voyage en terre inconnue. Être trans*, c’est découvrir l’envers du décor de la différence sexuelle et de genre, nous dit en substance Paul B Preciado. 

    L’écrivain, philosophe et militant transgenre espagnol passe derrière la caméra avec Orlando, ma biographie politique. Pour son premier long métrage, notamment primé à Berlin et qui vient de faire l’ouverture du festival genevois Everybody.s Perfect, il s’inspire du roman éponyme de Virginia Woolf. 

    Publiée en 1928, l’œuvre, d’une stupéfiante modernité, queer bien avant l'heure, raconte les aventures d’un noble anglais qui, traversant les siècles en ayant toujours 30 ans, accumule les sensations et déploie les multiples facettes qui nous composent. Né garçon, il se réveille ainsi un beau matin femme au milieu du récit.

    Près de cent ans plus tard, le cinéaste envoie une lettre à la célèbre et prophétique romancière pour lui apprendre qu’Orlando est devenu une réalité, en partant à la rencontre de ceux d’aujourd’hui. Une trentaine de personnes trans* et non-binaires de 8 à 70 ans, collerette aristocratique autour du cou, se succèdent face à l’objectif pour retracer la transformation personnelle de l’auteur à travers une véritable épopée. 

    Mêlant documentaire et fiction, Paul B Preciado livre un opus  étonnant. Poétique, politique, punk, drôle, inventif, intelligent, il montre toutes possibilités d’être au monde dans un univers contemporain en constante mutation.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 11 octobre.

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  • Grand écran: "Bernadette", un vrai faux biopic porté par Catherine Deneuve, son atout majeur

    Bernadette est le premier long métrage de Léa Domenach, qui s’amuse à créer un faux vrai biopic, tout en brossant le portrait  d’une femme qui s’émancipe. Le pitch : quand Bernadette Chirac arrive à l'Elysée en 1995, elle s'attend à être reconnue, elle qui a toujours été dans l'ombre de son mari pour qu'il devienne président. Trompée, humiliée  par son mari et sa fille, impopulaire, jugée ringarde, bigote et coincée, elle décide de prendre sa revanche, en changeant de tailleur, en travaillant son image, sa popularité et surtout en utilisant ses petites cellules grises.  

    Avec sa Bernadette courageuse, sympathique, douée d’une grande intelligence politique incarnée par Catherine Deneuve, Léa Domenach voulait rendre justice à la vraie. Elle n’est pas moins une héroïne de fiction, plus libre et comique, explique la réalisatrice, qui ne prétend donc pas à la rigueur historique. On le découvre en ouverture, où une chorale assez grotesque (qui reviendra à plusieurs reprises au cours de l’intrigue) prévient que l’histoire est librement inspirée de la vie de Madame Chirac, née Bernadette Thérèse Marie Chodron de Courcel.  

    En revanche, l'auteure s’appuie sur des épisodes réels marquants, comme la prémonition de Bernadette sur l’échec de la dissolution de l’Assemblée nationale par son mari  en 1997, ou la présence de Jean-Marie Le Pen au deuxième tour de la présidentielle en 2002. Pour le reste, l’auteure se moque sans méchanceté de l’exercice du pouvoir par les hommes en livrant une satire farfelue, caricaturale, certes pimentée de quelques situations et gags piquants, mais loin d’une vénéneuse causticité. . 

    On pouvait espérer mieux des comédiens

    En fait, l’atout majeur qui pousse la quasi majorité de la presse française à encenser cette comédie un rien mollachue qui se veut apolitique et féministe, visuellement emballée façon Barbie, c’est évidemment Catherine Deneuve, qui se glisse dans la peau de Bernadette. Royale sinon impériale, formidable, spectaculaire, irrésistible, la critique y va de sa glorification, sans modération. 

    Il est vrai que décrier un tant soi peu la prestation de la première dame du cinéma français relèverait du crime de lèse-majesté. Et pourtant, la comédienne, sans chercher la ressemblance, nous refait trop souvent Potiche en moins bien. Quant à Michel Vuillermoz, également loué pour son rôle de Chirac, il semble tout droit sorti d’une séquence des Guignols. On pouvait espérer mieux.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande  depuis mercredi 3 octobre.

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