Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Grand écran: Dans "Bergers", un publicitaire refait sa vie au milieu des moutons. Rencontre avec l'auteure et son acteur principal

Pour son sixième long métrage, la Québécoise Sophie Deraspe s’inspire librement du roman autobiographique de Matyhas Lefebure, D’où viens-tu, berger? Pour se l'approprier avec la bénédiction de l’auteur, qui lui a laissé carte blanche. Publié en 2006, Il raconte l’histoire d’un jeune publicitaire montréalais qui décide de tout plaquer, pour devenir berger en Provence.

Comme il ne connaît rien au pastoralisme, Mathyas (Félix-Antoine Duval) dévore ce qu’il trouve sur le sujet. Mais il y a loin de la théorie à la pratique et même s’il est tenace, notre autodidacte va se frotter à la redoutable réalité d’un métier épuisant, où la nature et les animaux dictent leur loi. Un métier dur  où règne aussi une certaine violence. Quand les hommes souffrent, ils font souffrir les bêtes. 

En avant pour la transhumance

Heureusement  Mathyas ne reste pas seul dans sa nouvelle vie. Il rencontre Elise (Solène Rigot) une fonctionnaire qui, elle aussi, quitte son travail. Ensemble ils entament, selon la tradition du sud de la France, la transhumance, soit la migration d’un troupeau de moutons, vers les alpages. Une rude mise à l’épreuve pour Mathyas et Elise, adoucie par une relation amoureuse.  

D’une rare justesse, l’émouvant Félix-Antoine et la solaire Solène Rigot deviennent, plus qu’ils n’incarnent, leur personnage respectif. Leur complicité et leur complémentarité font écho à l’authenticité de ce film visuellement et émotionnellement magnifique. 

Sophie Deraspe : "Sans les bergers locaux, il n’y aurait pas eu de film"

Rencontrée à Genève où elle était de passage avec Félix-Antoine, Sophie Deraspe nous précise qu’elle a lu le livre de Mathyas Lefebure en 2015. "iI avait commencé à travailler à un scénario, mais on m’a proposé la mise en scène. J’ai donc pris le relais en allant avec lui sur les traces de son parcours en 2016 pour mieux ressentir les choses. Mais même si le cinéma c’est long et complexe, je n’imaginais pas que cela me prendrait neuf ans de travai"». 

Au cours de son premier voyage, Sophie Deraspe a rencontré des bergers, visité des bergeries. "Je suis revenue à plusieurs reprises, pour m’imprégner, dans mon écriture,  du rapport au vivant, à la nature, aux animaux. C’était indispensable. Tout comme l’accompagnement de véritables bergers et éleveurs, à qui j’ai proposé des rôles. Sans eux, on ne nous aurait jamais confié un troupeau de 300 moutons. Et le film ne se serait pas fait".

Le choix des deux comédiens

L’autre objectif crucial était de trouver Mathyas. "J’ai rencontré plusieurs comédiens. J’avais retenu Felix-Antoine qui, grâce au temps que j’ai mis à me décide, a acquis une forme de maturité. En plus il aime travailler physiquement, n’a aucun problème à dompter la nature, la chaleur, les animaux. En ce qui concerne Elise, j’ai fati un casting à Paris. J’ai aussi vu beaucoup d’actrices. J’ai été séduite par l’énergie et le naturel de Solène Rigot. Il me fallait de la simplicité, deux vraies personnes»"

Dans Bergers Sophie Deraspe s’attarde aussi sur le choix de l’amour qui naît entre eux. "J’ai pris une complète liberté. Cela se passe autrement dans le livre. Elise est un personnage inventé, qui n’a rien à voir avec la bergère de l’auteur. Pour moi elle répond à un appel intérieur. Elle aime prendre soin des animaux, mais aussi de l’autre, de Mathyas, vacillant par moments". 

Et comment ne pas avoir envie de s’occuper de ce garçon, surtout interprété par Félix-Antoine Duval. Beau, chaleureux, naturel, modeste, empathique, c’est le charme incarné. Dans la vie et à l’écran, avec le talent en plus. Une vraie révélation que cet acteur de 33 ans, qui s’est surtout illustré dans des séries télévisées, uniquement diffusées au Québec. Il va d’ailleurs se retrouver dans l’une d’elles, policière, intitulée Le dernier des monstres. 

Félix-Antoine Duval: "Je suis très à l’aise physiquement" 

Mais au départ, il a suivi des cours de théâtre pour devenir acteur de cinéma. Heureusement pour nous que Sophie Deraspe lui a confié le rôle de Mathyas, pour lequel il a dû plancher, ne connaissant rien au pastoralisme. "J'ai  lu le livre ed Lefebure et ensuite il a eu dix jours pour s’acclimater aux brebis et faire ami-ami avec Hola, la chienne de berger". 

En ce qui concerne le côté sportif du tournage  ce n’était pas un problème. " Même si on n’a pas chômé pendant 22 jours, j’ai l’habitude de me dépenser. Je viens de la Beauce, une région vallonnée du Québec où j’ai fait de la randonnée. Je suis très à l’aise physiquement et j’adore ça. J’ai pratiqué les arts martiaux, le foot américain, le ski nautique, la danse contemporain".

S’il adore son métier, il trouve important aussi de pouvoir en sortir. "J’aime me diversifier, en m’impliquant par exemple dans l’environnement. en m’investissant dans les énergies renouvelables. L’avenir de la planète m’inquiète"

De toutes façons, le joli Félix-Antoine ne devrait pas avoir trop de mal à se reconvertir dans autre chose. Il sait tout faire. A part les arts martiaux, le foot et autres disciplines,  il joue de la guitare et cuisine comme un chef. "J'’ai même un plat signature, le gâteau de sirop d’érable de mon enfance. J’ai tous les ingrédients avec moi pour le confectionner". 

«Bergers», à l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 9 avril. 

Lien permanent 0 commentaire 0 commentaire

Écrire un commentaire

Optionnel