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le blog d'Edmée - Page 313

  • Grand écran: "Merci patron", une satire sociale joyeuse, jouissive et culottée

    MERCI-PATRON.jpgTriomphe des David frondeurs sur le Goliath milliardaire pris à son propre piège, de la solidarité et de la fraternité sur l’argent roi, le combat syndical réhabilité, tous les ingrédients sont là pour savourer un documentaire en forme de pamphlet sur fond de lutte des classes, réalisé par François Ruffin, le fondateur du journal Fakir (photo). Le succès est  incroyable, avec quelque 400.000 entrées en France ä ce jour. C’est par ailleurs grâce au film que le mouvement Nuit debout s’est constitué.

    Dans Merci patron, ode à l’anti-capitalisme qui refuse de reconnaître les «avantages» de l’économie libérale et les «bienfaits» de la mondialisation, l’auteur nous emmène chez Jocelyne et Serge Klur, au chômage depuis que l’usine du groupe LVMH qui les employait, fabriquant des costumes Kenzo près de Valenciennes, a été délocalisée en Pologne. Endettés jusqu’au cou, ils risquent de perdre leur maison. Mais tel Robin des Bois, François Ruffin  débarque chez eux, décidé à les sauver et confiant dans la réussite de son plan.

    Une arnaque en trois temps

    Pour faire plier l’homme le plus riche de France, le Michael Moore hexagonal va en effet mijoter une arnaque sur le mode de l’arroseur arrosé, avec ses acolytes arborant un T-shirt avec le slogan "I Love Bernard". Quand on n’est pas le plus fort, il faut être le pus rusé, relève le journaliste, omniprésent, dans l’histoire dont il est le fil conducteur. Dans un premier temps, une lettre est envoyée au PDG  Arnault pour expliquer la situation des Klur, tout en menaçant d’appeler la presse.

    Puis il s’agit d’acheter quelques actions pour perturber l’Assemblée générale. François Ruffin en est expulsé. Mais il a attiré l ’attention de Benard Arnault qui envoie un émissaire chez les Klur, à qui il accepte de verser 40.000 euros. La trappe s’est refermée. Le représentant du patron fait signer une clause de confidentialité aux bénéficiaires pour s’assurer de leur silence. La rencontre a toutefois été filmée en caméra cachée… Le fait de sortir le film aurait pu nuire aux Klur.  Mais comme dit François Ruffin, Serge a aujourd’hui l’emploi le plus sécurisé du pays !

    Il y a du rythme et des rebondissements à la pelle dans cette satire sociale joyeuse, engagée et culottée. Certes elle est un rien potache et tournée avec des bouts de ficelle mais surtout drôle, facétieuse, prenante et ironique. Evitant le pathos, elle pétille de malice, d’intelligence et, ä l’image de ses protagonistes, d’autodérision. Alors que la situation est grave. En résumé, à ne pas manquer.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 22 juin.

     

     

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  • Grand écran: "L'Outsider" raconte l'affaire Kerviel. Un thriller passionnant


    akerviel.jpgEn 2008, Jerôme Kerviel défrayait la chronique, passant à 31 ans de l’anonymat à la célébrité en faisant perdre près de 4,9 milliards d’euros à la Société générale. Deux ans plus tard, il était condamné à cinq ans de prison dont trois fermes et aux plus lourds dommages-intérêts jamais vus pour un particulier: 4,9 milliards…

    La banque a nié avoir eu connaissance des prises de risque énormes de l’ex-trader. Pourtant fin 2007, il a fait gagner 1,5 milliard à son employeur. Là aussi du jamais vu dans les salles de marché de la Société générale.

    Alors que la cour de prud’hommes de Paris, immense coup de théâtre, a condamné l’établissement à payer plus de 450.000 euros à Kerviel pour licenciement «sans cause réelle ni sérieuse» le 7 juin, et que son nouveau procès en appel dans le cadre du volet civil de l’affaire s’est ouvert le 15 juin, sort L’Outsider. Un biopic retraçant son ascension fulgurante et sa chute brutale.

    S’arrêtant à la découverte du scandale et ne couvrant donc pas le feuilleton judiciaire et ses rebondissements, il est signé Christophe Barratier qui, ne connaissant rien à ce monde, s’est notamment inspiré du livre de son héros, paru en 2010: L’engrenage: mémoires d’un trader.

    Excellente interprétation d'Arthur Dupont et François-Xavier Demaison

    Attentif à ne pas perdre le public en l’accablant de chiffres et de stratégie boursière, l’auteur a intelligemment choisi le thriller pour opérer une plongée fascinante, haletante et compréhensible pour les non-initiés, dans l’univers impitoyable de la finance, entre lâcheté, stress, déraison et hystérie.

    Mais surtout, dans ce film qui déménage, brillamment interprété par Arthur Dupont dans le rôle de Kerviel et François-Xavier Demaison dans celui de son mentor (photo), Christophe Barratier raconte, sans prendre de gants, le parcours d’un homme immergé dans un vertigineux monde virtuel. Dévoré par son ambition, perdant le contact avec la réalité, il est devenu le symbole des dérives d’un système obscène de rendement à tout prix, avant de se faire manger.

    Centré sur l’humain englué dans une spirale infernale, l’auteur évoque la personnalité de Jerôme Kerviel, né en 1977 dans le Finistère, où il mène une vie très ordinaire entre ses parents et son frère. Après avoir obtenu un DESS de finance (diplôme d’études supérieures spécialisées), il entre en 2000 à la Société Générale par la petite porte. Mais il apprend vite pour devenir «bonne gagneuse», une «cash-machine».

    achristophe.jpgSi cette immersion dans un univers inconnu l’a passionné, Christophe Barratier (photo) ne voit pas L'Outsider comme un film sur le monde du trading. «Pour moi, c’est Jérôme avant Kerviel», nous expliquait-il lors d’une récente rencontre à Genève.

    Après Les choristes et la nouvelle guerre des boutons, il est assez étrange que vous vous soyez intéressé à un tel sujet. D'autant que vous avouez votre totale ignorance en la matière. Alors, quelle est la genèse de L’Outsider?

    Il est né d’une rencontre fortuite en 2011. Un ami producteur m’a amené un invité surprise lors d’un dîner chez moi. C’était Jérôme Kerviel. A début je n’osais pas trop, mais vers minuit je lui ai demandé ce qu’il vivait depuis trois ans. Et on a discuté jusqu’à 5 heures du matin. Je me suis passionné pour le parcours d’un type qui s’est retrouvé avec la plus grosse fraude de l’histoire. J’ai alors voulu montrer comment les éléments qui ont conduit au drame s’étaient mis en place de 2000 à 2008.

    Je suppose que cela vous a demandé un monumental travail de recherche et de documentation. Et une montagne d’obstacles à surmonter.

    Effectivement. C’est tellement compliqué. Outre celui de Kerviel, J’ai lu des tas de bouquins, vu des reportages pour tenter de maitriser le sujet, en comprendre les enjeux. Mais je n’ai pu obtenir aucune aide des anciens collègues amis ou supérieurs de Jérôme qui, à part évoquer un loup solitaire qui a menti, ont tous refusé de parler de lui. Même à charge. Une loi du silence qui m’a compliqué la tâche.

    Kerviel a-t-il participé au scénario

    Non, Mais il m’a raconté la façon dont il a vécu la vécu les choses la manière dont elles se passent dans la salle de trading. Je l’ai consulté, comme d‘autres, au sujet de la technique, du vocabulaire, des produits spécifiques traités, dont je n’avais aucune idée.

    On pense bien sûr au Loup de Wall Street de Scorsese en voyant l’Outsider. Notamment en raison du côté coke, sexe, alcool boîtes. Pas forcément dans cet ordre d’ailleurs.

    D‘abord on est loin, en France, des excès américains. Ensuite, Kerviel n’est pas du tout du genre bling-bling. A l’époque des faits, il sortait peu, ne prenait pas de coke, louait un deux-pièces à Neuilly ne s’intéressait pas spécialement aux fringues, ni aux grosses voitures. Il n’avait pas de permis de conduire et se déplaçait en métro.

    A-t-il vu le film ?

    Oui, il a été très touché. Choqué. Je ne le ménage pas, je le montre avec ses névroses, quand il frappe sa copine. Malgré tout, je vais vous dire. C’est un gars bien. Il est loyal, honnête. Pour moi, c’est l’homme le plus sûr du monde. Je lui confierais sans hésiter mes biens les plus précieux.

    A l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 22 juin.

     

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  • Euro 2016: Suisse-France, beaucoup de bruit pour pas grand-chose!

    asuisse.jpgGrosse revanche à prendre après le terrible camouflet du Brésil, piques en rafales, rivalité génératrice de tension, ambiance de feu, hordes de fans helvétiques déferlant sur Lille, bref ce match monté en épingle depuis le tirage au sort promettait d’être de la dynamite.

    Avec cet espoir fou de battre enfin le grand voisin. Et puis pfffft, l’affaire s’est piteusement dégonflée, à l’image du ballon crevé au cours du match. D’aussi mauvaise qualité que les maillots des Suisses, se déchirant au moindre contact, soit dit en passant. Apparemment il n’y a pas de petites économies dans le monde friqué du foot. 

    Pour en revenir à cette rencontre à caractère prétendument explosif, ce fut beaucoup de bruit pour pas grand-chose. Sinon que la Suisse s’est qualifiée pour les huitièmes de finale. Tant mieux, mais pas de quoi se frotter de ventre en lui votant des félicitations pour son audace. Comme disait Stéphane Henchoz, le consultant bonnet de nuit de la RTS, elle a su mettre le pied sur le ballon. Dommage toutefois qu’elle n’ait pas jugé bon de l’ôter aux moments opportuns…

    Et je ne vous parle pas d’un dernier quart d’heure d’une redoutable retenue chez les deux adversaires évoluant avec une prudence de Sioux au bord du précipice. Quand ils ne jouaient pas à saute-moutons (photo). Au point qu’on évoquait un match arrangé sur les réseaux sociaux, relevait-on sur France Info. Les Suisses ont montré aux Français qu’il fallait en rester là, aurait par ailleurs dit Dimitri Payet, toujours selon la chaîne. Eh bien, on ne les savait pas aussi obéissants les représentants de nos chers voisins!

    C'est ainsi qu'en dépit de quelques commentaires extatiques des deux côtés de la frontière, Rouges et Bleus se sont quittés sur un tristounet 0-0. Bons amis de surcroît. Ce qui est plutôt sympathique de la part des hommes de Didier Deschamps. Il n’aurait en effet pas été scandaleux qu’ils raflent la mise, après avoir fâcheusement tiré trois fois sur les montants. Et si c’est moi qui l’affirme, vous pouvez me croire…

     

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