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le blog d'Edmée - Page 311

  • Grand écran: "Los amantes de Caracas", une relation toxique

    amantes.jpgArmando est un Vénézuélien aisé d’une cinquantaine d’années. Prothésiste dentaire peu gâté par la nature, il vit en solitaire à Caracas. Quand il sort, il drague de jeunes garçons qu’il invite chez lui contre paiement. Mais cet homme désagréable sinon détestable, froid et indifférent, ne supporte pas le contact physique et ne les touche pas. Après leur avoir demandé de se déshabiller, il se contente de regarder leur corps nu en se masturbant.

    Un jour il tombe sur Elder, 17 ans, chef d’une bande de voyous des quartiers pauvres. Sauf que cette petite frappe se montre réfractaire aux jeux d’Armando et le lui fait savoir en le tabassant. Le quinquagénaire persiste pourtant à le suivre, protégeant en quelque sorte ce petit caïd brutal qui, motivé par l’argent, commence à lui rendre visite de plus en plus fréquemment. Ils finissent même par habiter ensemble. Contre toute attente, Elder se met à éprouver des sentiments, voire une passion pour Armando. Celui-ci a pourtant d’autres plans…

    Ce premier film au titre original Desde Allá, signifiant littéralement De là-bas est basé sur une histoire vraie du scénariste Guillermo Arriaga, notamment auteur de 21 grams. Il a valu à Lorenzo Vigas Castes le Lion d’or à la dernière Mostra de Venise. Le réalisateur y explore une relation impossible, un duel sur fond d’ébats tumultueux, complexes, entre un vieux pervers à la fois dépressif et distant et un adolescent aussi ingérable qu’agressif et fougueux.

    Un pays rongé par la crise économique

    Au départ cette liaison ne paraît pas très crédible. Mais on la comprend mieux dans la mesure où Lorenzo Vigas Castes place son récit dans un pays rongé par la crise économique où règne la lutte des classes, avec un écart phénoménal entre les salaires des riches et des pauvres.

    Aux abois, Elder cède logiquement au confort du monde d'Armando, avant que son appât du gain se transforme en besoin affectif. Mais surtout, l’auteur se passionne pour la thématique de la relation au père depuis son court-métrage Les Elephants n'oublient jamais, où il traitait du désir de vengeance d'un frère et une soeur contre leur père abusif. Il traite le sujet sous un autre angle, Armando et Elder souffrant pareillement d’une absence parentale.

    En dépit de sa prestigieuse distinction vénitienne, principalement due à son thème, tout n’est pas parfait dans ce film qui pèche un peu par son esthétique relative et une curieuse volonté de choquer. En revanche les deux acteurs principaux Alfredo Castro et Luis Silva se montrent très convaincants dans cette union toxique entre deux caractères que tout oppose, leurs aspirations, leur âge et leur condition sociale.

    A l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 4 mai

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  • Grand écran: "Green Room", thriller gore avec barbarie néo-nazie au menu

    agreen.jpgLe quatuor punk rock, The Ain’t Rights accepte, au terme d’une tournée calamiteuse, de donner un dernier concert à Portland, Oregon. Suite à leur passage sur scène, ils sont témoins du meurtre d’une jeune femme dans leur loge et se retrouvent prisonniers d’une bande de skinheads particulièrement violents.

    En compagmie d'une junkie blonde également coincée dans la chambre verte, ils comprennent vite que leur tour ne va pas tarder et qu’ils doivent se battre comme des forcenés pour échapper à leur destin tragique. Une illusion cruelle face à ces nazillons avides de faire couler le sang à flots et flanqués de leurs odieux pitbulls façonvoix de leurs affreux maîtres.

    Green Room, huis-clos barbare éprouvant, figurant en quelque sorte un monde sans avenir, est l’œuvre de l’Américain Jeremy Saulnier, réalisateur, scénariste et directeur de la photographie dont le talent n’est plus à prouver selon les connaisseurs.

    Après le succès de Blue Ruin, polar noir présenté l’an dernier à la Quinzaine cannoise des réalisateurs, il passe donc au thriller gore, se complaisant dans un cauchemardesque jeu de massacre et de tortures diverses. Il se veut par ailleurs dérangeant dans son portrait cru du néo-nazisme.

    Pour résumer, on s’ennuie plutôt au fil de son histoire qui se traîne, montrant des tueurs balourds et moches à pathétique prétention virilissime. Certes, son film a évidemment de quoi attirer plein de fans du genre, mais on conseille aux âmes sensibles de s’abstenir.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 27 avril.

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  • Grand écran: "Adopte un veuf" ou les joies de la communauté intergénérationnelle...

    adopte.jpgHubert Jacquin, gynécologue à la retraite, s’ennuie dans son grand appartement luxueux et déprime devant la télévision depuis la mort de sa femme. Jusqu’au jour où Manuela, pétulante jeune femme quasiment à la rue, vient bouleverser le quotidien du veuf chagrin, à la suite d’un quiproquo.

    D’abord très réticent à l’idée d’être dérangé dans son train-train, il finit par accepter non seulement de lui louer une chambre, mais de prendre plus tard sous son toit deux autres personnes, un avocat premier de classe coincé et une infirmière psychorigide

    Et voici ce grincheux d’Hubert, cachant bien évidemment un cœur d‘or, livré aux joies de la communauté intergénérationnelle où on s'aime, on s'engueule et on se réconcilie. De vieillard triste au bout du rouleau il se transforme en sexa dynamique et avide de mordre à nouveau dans l'existence. 

    Adopte un veuf, signé François Desagnat, met principalement face à face un André Dussollier emprunté au sourire forcé et une Bérangère Krief vite insupportable en tornade débordante d’énergie. A leurs côtés on trouve Julia Piaton et Arnaud Ducret, pas beaucoup plus inspirés. Difficile toutefois pour le quatuor de convaincre dans cette comédie lourdingue, ringarde, téléphonée et pleine de bons sentiments, qui surfe laborieusement sur le sujet à la mode d'une colocation due au manque de boulots et de logements pour les jeunes. 

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 27 avril.

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