Grand écran: "Un traître idéal", film d'espionnage divertissant mais peu haletant (14/06/2016)

atraitre.jpgProfesseur de littérature anglaise à l'université d'Oxford, Perry (Ewan McGregor) passe des vacances à Marrakech en compagnie de sa belle fiancée Gail (Naomie Harris), avocate d’un cabinet londonien. Lors de ce séjour pour faire le point sur leur couple à la dérive, ils font connaissance avec Dima (Stellan Skarsgard) , un extravagant millionnaire russe et son étrange famille.

Perry est séduit par la verve et le charisme du personnage, tout en ignorant qu’il travaille pour la mafia. Ils font la fête et disputent quelques matches de tennis. Mais sa vie et celle de Gail basculent lorsque Dima demande leur aide pour livrer des renseignements explosifs aux services secrets britanniques en échange de l’asile au Royaume-Uni pour lui et les siens.

De Marrakech à Berne en passant par Londres et Paris, ils se retrouvent plongés dans un monde dangereux et, pour avoir une chance de s’en sortir vivants, sont forcés de faire équipe e avec un agent anglais usant de méthodes pour le moins particulières

Un traître idéal, de Suzanna White, notamment connue pour avoir réalisé des épisodes de Boardwalk Empire ou Masters Of Sex est adapté du roman de John Le Carré Our Kind Of Traitor (Un traître à notre goût dans sa traduction française). Très prisé ces derniers années, le célèbre auteur a été porté à l’écran en 2012 avec La Taupe et en 2013 avec Un homme très recherché.,

Deux adaptations très réussies et plus convaincantes que celle de Suzanna White, divertissante mais peu haletante. Dommage avec un tel livre, l’un des plus palpitants de John Le Carré, évoquant en toile de fond la corruption des élites des pays riches et en l'occurrence le blanchiment d’argent soviétique, dont les politiciens et les banquiers britanniques tirent cyniquement profit, en toute connaissance de cause.

Si elle se montre certes fidèle à l’œuvre, on lui reprochera un traitement lisse et illustratif, ainsi qu'une mise en scène sans originalité, inventivité ou audace, générant un suspense fade. Du coup, après une heure, le film commence à se traîner, en dépit d’une photographie impeccable et de la prestation de Stellan Skarsgard, qui balaie quasiment tout sur son passage. A commencer par Ewan McGegor, plus charmant que convaincant en espion amateur..

A l’affiche dans les salles de Suisse romande, dès mercredi 15 juin.

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