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le blog d'Edmée - Page 267

  • Grand écran: "Court" dénonce le système judiciaire indien. Un constat édifiant

    aaaaaacourt.JPGUn ouvrier du traitement des eaux est retrouvé mort dans un égout. Narayan Kamble, un chanteur sexagénaire contestataire, dont les textes appellent à se lever, à connaître son ennemi, évoquent la crise et fustigent la suprématie de l’argent, est arrêté alors qu’il se produit sur scène.

    On l’accuse d’avoir poussé l’homme au suicide par le biais d’une de ses compositions. Commence alors un interminable procès qui s’enlise dans l’absurde.

    Pour son premier film situé à Bombay dans les années 90, Chaitanya Tamhane, réalisateur indien de 27 ans dénonce les dérives judiciaires, décrivant en détail un système qu’une police harceleuse et les lenteurs extrêmes de la procédure font tourner en rond,

    Le cas de l’ouvrier décédé sert de fil rouge. D’autres se succèdent, soulignant les limites entre le droit, la morale et la religion. Suivant le juge, l’avocat et la procureure lors des audiences et dans leur vie privée, le réalisateur propose un constat édifiant sinon effrayant entre documentaire et fiction, drame social et film à procès sous tension, traversé par un constant sentiment d’injustice.

    Une radiographie subtile

    Impeccablement mis en scène, Court inspiré d'histoire vraies, pointe les arrestations arbitraires, le manque de preuves, le développement d’arguments fallacieux, les explications farfelues, ubuesques, les pressions sur les témoins. Par exemple celle d’un témoin oculaire "habituel", dans la mesure où il est présenté à la barre dans quatre autres affaires, sur lesquelles enquêtent les mêmes policiers... 

    Chahitanya Tamhane livre ainsi une radiographie subtile de la société indienne. Il en analyse la complexité, la violence latente, la proscription de la liberté d’expression ou de l’engagement politique.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 10 mai.

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  • Grand écran: "Alien:Covenant", un sixième épisode sans suspense. Décevant

    aaaaaaliencon.jpgL’intrigue se déroule dix ans après les événements de Prometheus, préquel de l’Alien de 1979. Dans cette suite nous sommes en 2104, à bord du vaisseau spatial Covenant, transportant plus de 2000 terriens cryogénisés et de nombreux embryons vers une lointaine galaxie. Comme d’habitude, l’ équipage est alerté par un mystérieux signal…

    En dépit d’une belle séquence d’ouverture où David (Michael Fassbender) méprisant rejeton bio-mécanique rencontre son créateur dans un lieu très esthétisant, du retour à l’origine de la saga avec un début prometteur, ou d’un monstrueux Alien dégoûtant, ce sixième épisode de la saga, troisième de Ridley Scott et premier volet d’une trilogie, se révèle assez décevant.

    Le principal problème, c’est qu’il n’y a plus de suspense dans cet Alien:Covenant. Dès l’instant où l’équipage en route vers Origae-6 décide de modifier sa trajectoire et de se poser sur le lac d’une autre planète offrant a priori d'intéressantes similitudes avec la terre... c’est la galère. Non seulement attendue, mais déjà vue. Il suffit que de petites bactéries se faufilent dans l’oreille et le nez de deux membres d’équipage pour que tout soit dit ou presque.

    Comme dans Life en somme, très décrié mais que dans le fond je préfère presque. Alors certes le réalisateur développe un univers contemplatif et cérébral, les décors sont soignés, les paysages magnifiques, les vaisseaux réalistes, tout comme l’équipement high tech.

    Mais le scénario se révèle inutilement compliqué pour ne pas dire carrément bordélique, les dialogues pédants, bourrés de références à Milton, Shelley, le mythe de Prométhée rejoignant celui de Frankenstein sur fond d’Entrée wagnérienne des dieux dans le Valhalla. L’auteur convie les mythes, multiplie les thématiques (la création, l’intelligence artificielle, la conscience, l'origine), sans pour autant donner plus de chair et de corps à son récit.

    aaaaaalien.jpgManque d’incarnation des personnages

    De leur côté, les personnages pas du tout incarnés se révèlent du coup sans grand intérêt, Juste des êtres sacrificiels, soumis  à la voracité meurtrière des affreux et impitoyables Aliens, dont un Ridley Scott sans état d’âme se débarrasse dans des mares d’hémoglobine. Histoire de nous donner des cauchemars en nous glaçant le sang.

    C’est plus ou moins réussi, si on admet un petit sursaut à la première apparition horrifique. A l’image de la performance des acteurs peu convaincants. Katherine Waterston nous fait amèrement regretter Sigourney Weaver et pas seulement à cause de ses envies quasi helvétiques de chalet au bord du lac dans sa nouvelle vie…

    Véritable héros du film le beau Michael Fassbender est meilleur en androïde mais n’échappe pas au ridicule quand Ridley Scott l’affuble sadiquement d’une moumoute à la Brice de Nice ou le force à enseigner la flûte à bec à son double...

    A l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 10 mai.

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  • Grand écran: "Et les mistrals gagnants", formidable et poignante leçon de vie d'enfants malades.

    aaaaamistrals.jpgIls sont cinq, entre six et neuf ans: Ambre, Camille, Charles, Imad et Tugdual. Ils sont malades mais ils ne se plaignent pas. Au contraire, leur état ne les empêche pas de nous donner une formidable leçon de vie.

    Filmé à leur hauteur, Et les mistrals gagnants est signé Anne-Dauphine Julliand Personnellement concernée par le sujet, elle a perdu sa petite fille, emportée par une maladie génétique orpheline. Une expérience douloureuse dont elle a fait un livre, Deux petits pas sur le sable mouillé.

    Du coup, on pouvait craindre d’être pris en otages, tant le thème est dur, difficilement critiquable. Un écueil qu’évite pourtant constamment la réalisatrice, dont le but est avant tout de montrer l’insouciance, l’innocence, la maturité, la lucidité, l’exceptionnelle endurance de ces gosses injustement confrontés à la maladie, mais déterminés à profiter du temps qui leur reste.

    Avec une énergie et un humour incroyables, l’indéfectible optimisme de l’enfance, leur façon de voir le bon côté des choses, ces êtres courageux, irrésistibles et magnifiques nous entraînent dans leur monde, nous laissant partager leurs jeux, leurs joies, leurs rires, leurs rêves. Un peu de leur souffrance aussi. Si peu pourtant que nos petits soucis nous font honte.

    Un documentaire étonnant, sans pathos, plein de pudeur et de respect mais abordé frontalement. Sensible, bouleversant, à la fois drôle et déchirant, il vous arrache le cœur. Et quelques larmes, à l’écoute de Mistral gagnant, la chanson de Renaud qui a sans doute rarement provoqué autant d’émotion.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 3 mai.

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