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le blog d'Edmée - Page 264

  • Festival de Locarno: le Léopard d'or à "Mrs Fang", du Chinois Wang Bing. Isabelle Huppert meilleure actrice

    aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaleopard d'or.jpgSi le cru 2017 a été riche en célébrités, en hommages à de grands artistes disparus dont Jeanne Moreau ou, selon le directeur artistique Carlo Chatrian, en beaucoup de films qui ont fait salle comble, il ne restera pas dans les annales côté compétition.

    Difficile en effet de s’enthousiasmer pour une oeuvre en particulier dans une course languissante au Léopard d’or. Moralité, une attente sans curiosité du verdict du jury présidé par le Français Olivier Assayas.

    Il aurait pu, à l’exception de certains métrages n’ayant absolument rien à faire dans le concours, consacrer plus ou moins  n’importe lequel des autres prétendants, se situant au mieux dans une relative moyenne.

    Son choix s’est porté sur l’un d’eux, Mrs Fang, un documentaire du réalisateur chinois Wang Bing, l’un des plus importants du genre dans son pays et qui a déjà fait partie du jury locarnais. Wang Bing filme les dix derniers jours de Fang Xiuying, 68 ans, une ancienne paysanne atteinte d’Alzheimer pendant huit ans. Après un séjour dans un foyer sans amélioration de son état, sa famille la reprend à la maison, où elle est décédée l’an dernier.

    Une question d’éthique

    Forçant le spectateur à regarder la mort en direct, le cinéaste multiplie les gros plans dérangeants d’une longueur éprouvante sur l’agonisante qui, les yeux vides et la bouche ouverte, est allongée pratiquement sans bouger sous une couverture, tandis que ses proches et ses amis s’agitent autour d’elle, parlent, boivent, fument. De temps en temps, ils viennent prendre son pouls, tâtant son cou ou ses bras pour voir si elle est encore chaude.

    Au-delà d’une démarche cinématographique qui peut avoir un intérêt sociologique, se pose une grave question éthique. Fang Xiuying a-t-elle eu la possibiiité de faire valoir son droit à l’image, dans ce film qui la montre dans une déchéance physique de plus en plus cruelle. Même si la famille a en principe donné son accord, le doute subsiste.

    Le jury a en outre attribué bizarrement son Prix spécial à As Boas Maneiras, des Brésiiens Juliana Rojas et Marco Dutra, surfant de manière plutôt grossière sur le thème du loup-garou, tandis que celui de la mise en scène est allé au Français F.J. Ossang pour 9 doigts. Un film qui vaut surtout pour son magnifique noir et blanc


    aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaisa.jpgOn reste en France avec un prix d’interprétation convenu, décerné à Isabelle Huppert. Excentrique et timide professeure de physique dans Madame Hyde de Serge Bozon, elle change de personnalité après avoir été foudroyée durant un nuit d’orage.

    Côté masculin c’est l’Américano-Danois Elliott Crosset Hove qui est sacré meiilleur acteur pour son rôle dans Winter Brothers, premier opus de l’Islandais Hlynur Palmason. De quoi provoquer la désolation chez quelques critiques qui avaient misé sur Harry Dean Stanton, nonagénaire athée, teigneux, ronchon et farouchement indépendant dans Lucky de John Carrol Lynch.

    Un mot encore sur le Prix du public UBS, qui a été remporté par The Big Sick de Michael Showalter, inspiré de l'histoire vraie d'un comique né au Pakistan, tombé amoureux d'une étudiante américaine. Un film qui n'a pas beaucoup contribué à relever le niveau d'une programmation bien faible sur la Piazza Grande, comme on a déjà eu l'occasion de le dire. 

     

     

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  • Festival de Locarno: Charlize Theron assure en "Atomic Blonde"

    aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaatomic.jpgNous sommes à la veille de la chute du mur de Berlin, édifié 28 ans auparavant par l’Allemagne de l’Est. Sa construction avait contribué à la création d’un véritable nid d’espions dans un Berlin coupé en deux. En automne 1989, la ville en pleine révolution est au bord de l’explosion.

    Agent d’élite du MI6, Lorraine Broughton, une sulfureuse blonde sulpturale, brutale, sexy, sans état d’âme quand il s’agit de sauver sa peau, est envoyée seule dans cette poudrière, pour démasquer un réseau responsable de l’assassinat d’un agent allié infiltré.

    Repérée dès son arrivée, elle échappe à une exécution et doit s’associer avec David Percival, le chef de station local d’une rare fourberie. Un jeu de dupes meurtrier commence alors pour mettre la main sur un officier des services secrets est-allemands, la tristement célèbre Stasi. Il détient une liste des identités de tous les agents infiltrés dans le coin. .

    Autrement dit mission impossible. Sauf évidemment pour l’espionne la plus redoutable de Sa Majesté britannique. Dure au mal, marquée dans sa chair par des combats sanglants (photo), la dame de fer ne tarde pas à nous faire l’étalage de ses talents multiples dans l’art de buter impitoyablement son ennemi (James Bond peut se rhabiller, il ne fait pas le poids), ou de se laisser aller, avec une consoeur française fascinée par sa beauté glaciale, à quelques ébats qu’on voit toutefois venir à des kilomètres...

    Le fantasme racoleur de la blonde et de la brune... Dommage car pour le reste ça dépote! Carrément nuclèaire, Charlize Théron assure dans ce film d’action musclé signé David Leitch qui tient la route, divertissant avec son côté coloré rocky-punky-punchy. Ne se prenant pas au sérieux en assumant comiquement les capacités outrancières de sa superhéroïne, il est basé sur la bande dessinée The Coldest City (2002), écrite par Anthony Johnston et illustrée par Sam Hart. A noter aussi une bande originale qui va ravir les fans de la musique de l’époque.

    Bref de quoi réveiller un peu la programmation languissante de la Piazza Grande. On regrette également celle, très moyenne, de la compétition où on peine à dénicher un incontestable Léopard d’or parmi les dix-papables. On aura l’occasion de faire le bilan de cette 70e édition après le verdict du jury, attendu demain.

    Atomic Blonde sera à l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 16 août.

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  • Festival de Locarno: la lumineuse Golshifteh Faharani dans "The Song Of Scorpions"

    aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaagol.jpgL'année dernière, la belle Golshifteh Faharani subjuguait Cannes aux côtés d’Adam Driver dans Paterson de Jim Jarmush. Fantasque, farfelue, lunaire et joyeuse, elle redécorait obsessionnellement en noir et blanc tout ce qui lui tombait sous la main

    La lumineuse comédienne a également fait tourner les têtes à Locarno où elle venait présenter sur la Piazza Grande The Song of Scorpions. Changement radical de style pour Golshifteh. Elle se glisse dans la peau de Nooran, chanteuse, guérisseuse, sage-femme et médecin dans la communauté Sindhi du Rajasthan (photo). En l’entendant Aadam, marchand de chameaux (interprété par le célèbre Irrfan Khan, découvert dans (Slumdog Millionnaire),en  tombe fou amoureux. Econduit, il ourdit une terrible vengeance.

    Trop long, laborieux et manquant du coup de rythme, l’opus est signé par le réalisateur indien Anup Singh, installé depuis une quinzaine d’années à Genève. Pour son histoire d’amour tordu, sur fond de traîtrise, de vengeance et de rédemption, il a décidé de travailler dans le désert. Pour lui un milieu dur, sec et aride à l’image du monde, où se cache toutefois toujours une source d’eau. Il ne dénonce pas moins, même maladroitement, l’extrême violence notamment sexuelle, faite aux femmes en Inde. 

    De gros défis à relever pour la comédienne

    Nooran en est victime dans The Song Of Scorpions. "En tant que femmes nous sommes violées partout. Notre existence, le fait d’être nées en Iran nous impose de ne pas pouvoir choisir", relève Golshfteh Faharani. "Le viol est une attaque horrible, affreusement humiliante. Cette scène a été pour moi un véritable défi. Mais il ne s’agit pas que de cela dans le film. Il faut continuer à repousser les limites. La vie est remplie de choses non désirées. Allons-nous nous laisser empoisonner par ces malheurs? Dans les ruines, on peut trouver un trésor. Il faut le chercher. Nooran a la rage de vivre. Elle retrouve la lumière, qui l’amène vers le pardon".

    L’autre défi c’était la langue, l’une des choses les plus difficiles. *J’ai suivi six mois de cours pour parler de manière acceptable Jusqu’à présent, j’ai joué en sept langues. Et il y en aura une huitième. Cela ajoute de la pression, surtout quand on veut être authentique".

    Cap sur Hollywood grâce à Ridley Sscott

    C’est l’occasion d’un petit retour sur sa carrière prolifique. A 34 ans, elle en a déjà passé vingt an devant la caméra. C’est en effet à 14 ans que Golshifteh Faharani, née en Iran d’un acteur et metteur en scène lâche le piano, qu’elle pratiquait en virtuose depuis l’âge de cinq ans, pour le cinéma. Elle tourne une vingtaine de longs métrages au Moyen-Orient, avant de camper, en 2008, une infirmière jordanienne dans Mensonges d’Etat de Ridley Scott, avec Leonardo Di Caprio.

    Devenue la première star iranienne à tourner dans une production américaine depuis la révolution islamique en 1979, elle irrite le pouvoir qui, dès son retour, lui interdit temporairement de quitter le territoire et lui confisque son passeport. Profitant d’une autorisation de sortie de vingt-quatre heures, elle s'enfuit et s’exile en France.

    aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaelly.jpgUn an plus tard sort son dernier film tourné en Iran A propos d'Elly d'Asghar Farhadi, lauréat de l’Ours d’argent au Festival de Berlin. Elle y incarne une jeune femme mariée libre d’esprit (photo) qui invite Elly, une institutrice de Téhéran à venir passer un week-end au bord de la mer. Un personnage dans lequel elle se reconnaît.

    Il y aura ensuite Poulet aux prunes, Pierre de patience, Just Like A Woman. En 2014 l’actrice alors en couple avec Louis Garrel, qu’elle quittera pour épouser un Australien, joue dans Les deux amis, dans le western engagé My Sweet Pepper Land d’Hiner Saleem, et à nouveau sous la direction de Ridley Scott dans le péplum biblique Exodus: Gods And Kings. Cette année, on la retrouve également dans le cinquième épisode de Pirates des Caraïbes.

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