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le blog d'Edmée - Page 207

  • Grand écran; "Nos batailles", entre drame intime et chronique sociale. Du sur mesure pour Romain Duris

    maxresdefault.jpgAprès Keeper, très prometteur premier long métrage sorti en 2015 et où s’illustrait le Suisse Kacey Mottet Klein, Guillaume Senez séduit tout autant avec Nos batailles. Il raconte l’histoire d’Olivier, syndicaliste non seulement absorbé par son boulot de chef d’équipe dans une usine, mais consacrant du temps à lutter contre les injustices d’une direction implacable envers ses employés.

    Du coup, il compte beaucoup sur sa femme Laura pour élever leurs deux enfants. Jusqu’au jour où elle disparaît brutalement, fuyant sans explication une situation qui lui est devenue insupportable et le laissant face à ses responsabilités. Dépassé mais animé d’une farouche volonté de s’en sortir envers et contre tout, Olivier devra jongler à la maison et dans sa boîte pour concilier vies familiale et professionnelle.

    Le réalisateur belge livre un film sensible, émouvant, d’une étonnante justesse psychologiquement et sociologiquement. Il évolue entre le drame intime en évoquant une famille désemparée, déstabilisée et la chronique sociale, en rendant compte de la violence au sein de l’entreprise. Rien ne cloche dans le traitement réaliste de ces deux sujets sérieux et graves. Mais Guillaume Senez, évitant le pathos et la dramatisation à outrance, se permet quelques bienvenues pointes d’humour, dans la mesure où une crise peut générer de petits moments drôles.

    La réussite de cet opus sur la paternité, l’éducation, le travail, les rapports humains, très bien mis en scène, tient aussi à la qualité de ses comédiens. Parfaitement dirigés, des enfants aux adultes, ils se révèlent bluffants de sincérité et de naturel. Portant le film de bout en bout, Romain Duris, pas du tout dans la séduction contrairement à son habitude, trouve l’un de ses meilleurs rôles, écrit pour lui de surcroît, dans son cinquantième long métrage. Il incarne à merveille ce père abandonné, blessé, obligé de se remettre en question et de batailler pour avancer.

    A ses côtés la solaire Laetitia Dosch, (Betty, la sœur d’Olivier ) se révèle elle aussi particulièrement touchante et attachante. Lucie Debay, Laure Calmy, Cédric Vieira et Dominique Valladié complètent ce joli casting.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 24 octobre.

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  • Grand écran: Un dîner entre amis dégénère dans "Le jeu". Grand coupable, le smartphone!

    le jeu2.jpgQui n’a pas de cadavre dans son placard ? Personne. Pour mieux vous en convaincre, organisez une soirée entre amis, posez votre téléphone sur la table et attendez qu’il révèle vos petits ou gros secrets inavouables.

    Chaque appel, SMS, mail, message Facebook, photo, devra en effet être partagé avec tout le monde. Un jeu de la vérité façon 2018, qui peut tourner au cauchemar. Car les révélations compromettantes s’enchaînent, à commencer évidemment par les liaisons extraconjugales.

    C’est ce qu’a imaginé avec Le jeu Fred Cavayé (notamment auteur du faiblard Radin), un remake du film italien Perfetti Sconosciuti de Paolo Genovese, sorti en 2016 et déjà adapté par l’Espagnol Alex de la Iglesia l’année dernière. Rien d’original donc, mais l’idée, à l’heure de l’hyerconnexion, est de faire réfléchir les personnes constamment vissées à leur téléphone portable aux conséquences sur leurs relations sociales, le couple, l’amitié, l'amour.

    Ce vaudeville se veut grinçant, drôle, féroce, désespérant. Il l'est parfois. Mais, tombant rapidement dans la surenchère et l’invraisemblance, il offre plutôt des rebondissements souvent prévisibles, des quiproquos sans finesse, des situations manquant de diversité et de nuances quand elles ne virent pas à la caricature.

    Côté comédiens, Stéphane de Groodt, Bérénice Béjo, Suzanne Clément, Grégory Gadebois, Roschdy Zem, Dora Tillier, Vincent Elbaz ne sont pas toujours au mieux de leur forme dans ce grand déballage dont personne ne sortira indemne. Encore que...

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 24 octobre.

    Mais qui sont ces gens?

    Sur le même thème (un hasard), mais autrement plus acérée, plus fine, plus mordante, plus drôle, mieux écrite et construite, une pièce signée de la dramaturge genevoise Manon Pulver Mais qui sont ces gens? vient de faire un carton au Théâtre du Loup. Mise en scène par Julien George, l’histoire, partie d’une banale discussion entre amis sur l’usage des smartphones qui dégénère, est impeccablement interprétée par Laurent Deshusses, Marianna Sylla, Etienne Fague, Julien Tsongas et Camille Figuereo.

    Dans le cadre d’une petite tournée, elle sera le 2 novembre au Théâtre du Crochetan à Monthey, du 8 au 11 novembre au Théâtre Nuithonie à Fribourg, le 14 novembre au Théâtre Le Reflet à Vevey, les 16 et 17 novembre au Théâtre Benno Besson à Yverdon. A voir absolument si vous vous trouvez au bon endroit au bon moment.

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  • Grand écran: "Le Grand Bain", lourdingue éloge de losers, signé Gilles Lellouche

    thumb_58638_film_main_big.jpgUne brochette de quadras, quinquas et sexas se rencontrent dans une piscine municipale. Plus ou moins ventripotents et déprimés, ils tentent de redonner un sens à leur vie pourrie en décidant de se mettre à la natation synchronisée. Et se lancent le défi de participer au championnat du monde, qui doit se dérouler en Norvège.

    Jetés dans Le grand bain par Gilles Lellouche pour une thérapie de groupe, nous avons donc Guillaume Canet père aigri perpétuellement de mauvais poil, Mathieu Amalric, chômeur humilié qui veut regagner l’estime de sa femme (Marina Foîs), Philippe Katerine, vieux garçon un peu simplet, un peu poète, Benoît Poelvoorde, vendeur de piscine grande gueule à la dérive et endetté jusqu’au coup, ou encore le chevelu Jean-Hugues Anglade, rocker déchu et déglingué méprisé par sa fille.

    Ils sont coachés par Virginie Efira, ancienne gloire des bassins alcoolique brisée par la vie, larguée un moment en cours de route. Elle est remplacée en attendant son retour par la revancharde Leïla Bekhti en fauteuil roulant, aboyant ses ordres en cinglant les fesses des réfractaires à l’entraînement.

    Si seulement c’était loufoque. Mais non, c’est juste lourdingue Une comédie de potes à la réalisation convenue, paresseusement écrite, aux dialogues simplistes à l’exception de quelques répliques, aux vannes attendues et aux gags faciles, avec des comédiens en roue libre, plus particulièrement Benoît Poelvoorde.

    Et dire qu’il faut plus de deux heures à Gilles Lellouche pour cet éloge lénifiant de losers qui vont finir par se sublimer dans un final tellement prévisible… A se demander comment Le Grand Bain a pu être sélectionné au dernier Festival de Cannes! Certes hors compétition, mais tout de même.

    Eh bien apparemment, il y avait sa place, si on en juge par l’accueil chaleureux, sinon délirant lors de sa projection publique accompagné de critiques élogieuses d’une presse française quasi unanimement séduite, évoquant carrément un Full Monty aquatique. Et ça continue sur les plateaux télé où tous les présentateurs se pâment devant la troupe venue faire son show.

    A l’affiche dans les salles romandes dès mercredi 24 octobre

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