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le blog d'Edmée - Page 202

  • Grand écran: dans "Colette", Keira Knightley incarne la célèbre écrivaine sur la voie de l'émancipation

    870480.jpgLes romans et la vie de Colette, fascinante icône de la littérature française du 20e siècle, mime, actrice et journaliste, présidente de l’Académie Goncourt, éprise de liberté, en avance sur son temps en ouvrant la porte du féminisme, ont inspiré de nombreux films.
    Parmi les plus connus, Le Blé en herbe (1953) de Claude Autant-Lara,  Gigi (1958), de Vincente Minelli, Chéri (2009), de Stephen Frears. Ou encore, en mode mineur, Colette, une femme libre (2004), téléfilm en deux parties de Nadine Trintignant, dernier rôle de sa fille Marie, tuée par Bertrand Cantat en 2003.

    Avec Colette, le réalisateur anglais indépendant Wash Westmoreland se penche sur une partie de la vie de son héroïne, incarnée par la belle et convaincante Keira Knightley. Elle va de son mariage en 1893 à son émancipation en tant qu’auteure avec son roman La Vagabonde, 17 ans plus tard.

    L’un des nègres de Willy

    Jeune campagnarde bourguignonne naïve, Sidonie-Gabrielle Colette a tout juste 20 ans lorsqu’elle épouse l’écrivain et critique Henry-Gauthier-Villars dit Willy (Domninic West, très bon lui aussi), de 14 ans son aîné. Le couple emménage à Paris. Grâce aux relations de son mari, Colette découvre un milieu artistique inconnu qui stimule sa  créativité. Mais Willy, égocentrique, manipulateur, coureur de jupons, produit de la misogynie de son époque, la force à devenir l’un de ses nègres.

    Elle lui servira ainsi de prête-nom pour la série des Claudine qui connaît un succès phénoménal. Plus doué pour le marketing que pour la littérature, son mari s’en sert pour une déclinaison de produits dérivés à l’effigie de l’héroïne créée par sa femme. A laquelle en plus toutes les jeunes femmes veulent ressembler. Une Bardot avant l’heure avec sa coiffure choucroute et ses robes Vichy.

    Libertinage, bisexualité et scandale

    Avec l'argent récolté, Willy, follement dépensier, pourra payer ses dettes et entretenir ses maîtresses. Mais ses aventures deviennent insupportables à Colette qui souffre par ailleurs de plus en plus de ne pas être reconnue, elle qui ne revendiquait pas seulement ses droits d’auteur, mais les mêmes avantages que les hommes.

    Elle va pourtant se libérer de son emprise. Wash Westmoreland évoque alors les années où le couple se livre au libertinage d’un commun accord, où Colette se découvre bisexuelle. Dès lors apparaît une femme moderne qui s’affirme, s’assume ouvertement dans des relations provocantes, plus particulièrement avec Missy (Denise Gough), une duchesse qui s’habille en homme. Les deux femmes donneront des spectacles de music-hall qui feront scandale, une expérience dont se servira Colette pour La Vagabonde.

    Un biopic moins osé qu’espéré

    C’est par la sortie du livre en 1910 que le film se termine. On soulignera la fidélité aux événements marquants, la belle photographie, le travail de recherche et de reconstitution en ce qui concerne les décors, Paris, les costumes, les coiffures.

    On regrettera en revanche le côté lisse de ce biopic moins sulfureux et osé qu’espéré. Ainsi que la langue anglaise pour un personnage qu’on voit écrire en français. A découvrir peut-être en version traduite, pour autant qu’on y ait gardé l’accent bourguignon de Colette... En tout cas une chose est sûre. On a envie de relire ses livres.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 23 janvier.  

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  • Cinéma : Black Movie fête ses vingt ans entre événement, nouveautés et rétrospectives

    BnwzqdY1.pngCoup d’envoi aujourd'hui. C’est avec 106 films venus de 58 pays dont deux premières mondiales, deux premières européennes, 53 premières suisses à voir dans onze volets thématiques que le festival Black Movie vous invite à fêter ses vingt ans. Et à retrouver des habitués comme le Thaïlandais Apichatpong Weerasethakul (Blue), le Coréen du Sud Hong Sansoo (Hotel by The River), le Philippin Lav Diaz (Season Of The Devil).

    De leur côté l’Ukrainien Sergei Loznitsa (Victory Day) dirigera  une masterclass et le Chinois Wang Bing fera l’événement en présentant Les âmes mortes, un documentaire de huit heures proposé en une seule fois.

    Par ailleurs carte blanche est donnée à neuf cinéastes pour proposer chacun un film de leur choix tout comme au directeur du Grütli Edouard Waintrop qui partagera, avec six longs métrages, des souvenirs de la Quinzaine cannoise des réalisateurs dont il fut le délégué pendant sept ans.

    Black Movie 2019 n’est évidemment pas fait que de rétrospectives. Avec Cherchez la femme sept films interrogent l’identité féminine, six se penchent, dans Nomades XXe, sur les parcours singuliers de personnages déterminés à trouver des meilleures conditions de vie et quatre autres, dans Du côté de la force évoquent des hommes en armes, le pouvoir et l’engagement individuel.

    La section Les dessous de l’histoire, notamment avec le documentaire La bataille d’Alger consacré au classique de Gillo Pontecorvo (1966) permet d’explorer les liens complexes entre l’histoire et le cinéma. Des tables rondes, des conférences et la masterclass de Sergei Lonitsa reviennent sur les thématiques associées à certains opus.

    Au chapitre des expositions, une rétrospective de toutes les affiches du festival, des portraits de cinéastes et une une sélection de marionnettes issues du Petit Black Movie. Ce dernier dévoilera, pour les plus jeunes, 36 métrages issus de 28 pays qui se penchent plus particulièrement sur la différence, le handicap, l’écologie.

    Les cinémas du Grütli, le Spoutnik, l’Auditorium Arditi Willsdorf, le Cinélux et, pour la première fois une salle virtuelle inaugurée sur le réseau Second Life, accueillent les films. Les fêtes alias Nuits Blanches se tiennent elles au Cercle des Bains, lieu central accessible gratuitement durant tout le festival

    Du 18 au 27 janvier. Programme et billetterie en ligne sur www.blackmovie.ch 

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  • Grand écran: "Edmond" raconte la création chaotique de "Cyrano de Bergerac"

    4591857.jpgActeur, auteur, metteur en scène, Alexis Michalik signe son premier long métrage avec l’adaptation d’ Edmond, sa pièce sur l’histoire de la création chaotique de Cyrano de Bergerac, qui lui a valu cinq Molière. Le scénario, écrit à la base pour le cinéma, n’avait pas eu l’heure de plaire aux producteurs. Qui ont changé leur fusil d’épaule suite au succès remporté.

    En 1897, les auteurs redoutant que le cinéma né deux ans auparavant supplante le théâtre, tentent de s’emparer de sujets contemporains. Le jeune Edmond Rostand (Thomas Solivérès), persiste dans l’inverse mais, en panne d’inspiration, se désole. Il n’a rien écrit depuis deux ans et vient de connaître un flop retentissant.

    Tentant le tout pour le tout, le dramaturge d'à peine trente ans propose à la star de l’époque Constant Coquelin (Olivier Gournet), soutenu par la grande Sarah Bernhard (Clémentine Célarié), une pièce comico-romantico-héroïque, en vers.

    Mais Rostand n’a pas la tâche facile. Il doit affronter la jalousie de sa femme (Alice de Lencquesaing) envers la costumière Jeanne d’Arcy (Lucie Boujenah), sa muse qui lui inspire des vers passionnés, supporter les caprices d’une actrice sur le déclin (Mathilde Seigner), les exigences de ses producteurs (Simon Abkarian et Marc Adreoni) et se heurte à son rival Georges Feydeau (Alexis Michalik).

    Balayant obstinément tous les obstacles, Edmond se met à écrire cette pièce à laquelle personne ne croit et dont  il n’a que le titre: Cyrano de Bergerac. Elle deviendra l’une des plus célèbres de la littérature française et la plus jouée.

    Entre théâtre filmé et cinéma

    Pour cette reconstitution académique de la Belle Epoque, dans une atmosphère à la Marcel Carné où on retiendra les qualités littéraires de la pièce originale, les références culturelles liées au patrimoine, de jolis traits d’humour et une belle énergie, Alexis Michalik oscille un peu laborieusement entre cinéma et théâtre filmé.

    Côté comédiens, Thomas Solivérès séduit, se coulant avec un rien de maladresse et un fol enthousiasme dans le costume d’Edmond en pleine ébullition créatrice. On n’en dira pas autant de Mathilde Seigner et Clémentine Célarié qui cabotinent à outrance. Quant à Olivier Gourmet, il s’en tire plutôt bien en Constant Coquelin. Mais, à l'image de tous ceux qui se sont frottés au mythique héros, il nous rappelle, lorsqu'il s'y mesure, l’excellence de Gérard Depardieu dans le rôle que lui avait confié Jean-Paul Rappeneau en 1990.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 9 janvier

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