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le blog d'Edmée - Page 202

  • Grand écran: Kheiron continue à se raconter dans "Mauvaises herbes". Avec Catherine Deneuve et André Dussolier

    deneuve-kheiron-mauvaises-herbes.pngKheiron, réalisateur de Nous trois ou rien ou il racontait la fuite d’Iran de ses parents vers la France, revient avec Mauvaises herbes, où il continue à dérouler le fil de sa vie, Cette fois, il décrit ses années d’éducateur auprès d’enfants en décrochage scolaire.

    Il se donne le rôle principal de Waël, un gamin venu de loin comme l’illustre la scène d’ouverture évoquant le massacre de civils palestiniens au Liban en 1982. Orphelin, il est recueilli puis placé en banlieue parisienne. Devenu un petit délinquant, il monte une arnaque au sac à main avec sa complice Monique (Catherine Deneuve) une pétulante retraitée peu conformiste.

    Leur combine marche plutôt bien jusqu’au jour où ils tombent sur Victor (André Dussolier) un ancien amoureux de Monique, bénévole dans un centre pour ados à problèmes. Le duo va alors devoir s’acheter une conduite. Monique est promue secrétaire de l’association tandis que Waël va s’occuper de six lycéens révoltés. Une expérience de patronage dont ils vont profiter mutuellement.

    Tentant un de jongler entre humour et gravité, Kheiron raconte le parcours de Waël à coups de flashbacks: son errance périlleuse dans Beyrouth, son accueil par une nonne avec passages lourdauds sur son enfance v(i)olée, puis son adoption en France. Kheiron se donne de la peine et en a dans cette fable démonstrative à vocation édifiante, qui se révèle trop lisse, naïve et maladroite.

    Entre farce et mélodrame, il livre un scénario à l’humanisme balourd, truffé de vannes pas très drôles à de rares exceptions, de séquences peu crédibles qui frisent le ridicule quand elles n’y tombent pas. Peuplé d’archétypes, il est surtout pétri de bons sentiments qui ne font hélas pas de bons films. Par ailleurs, s’il a pu s’offrir deux stars, ce n’est guère payant, même de la part de la grande Catherine Deneuve, certes courageuse mais peu convaincante en dame de charité foldingue.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 28 novembre.

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  • Grand écran: "Widows", le polar noir féministe de Steve McQueen

    alison_widows_20thcentury_ringer.0.jpgC’est l’un des réalisateurs hollywoodiens le plus couru. Oscarisé il y a quatre ans pour 12 Years A Slave, Steve McQueen change de registre avec Widows (Les veuves), un thriller féministe adapté, avec Gillian Flynn (notamment scénariste de Gone Girl), d’une série britannique éponyme des années 80. L’auteur a transposé l’action dans le Chicago d’aujourd’hui.

    Veronica (Viola Davis) se la coule douce grâce aux activités criminelles de son mari Rawlins (Liam Neeson), dont elle est très amoureuse. Mais sa vie bascule le jour où ce dernier et ses trois complices sont abattus par la police dans le gros casse qu’ils ont concocté, la laissant avec une dette de plusieurs millions.

    Elle n’a pas le temps de pleurer, se trouvant rapidement sous la pression de redoutables créanciers politiciens corrompus, exigeant l’argent du braquage. Veronica convainc alors les trois autres veuves également menacées (Michelle Rodriguez, Cynthia Erivo et Elizabeth Debicki), de terminer le boulot commencé, dans le but de reprendre le contrôle de leur vie et se mettre à l’abri.

    Deux mondes aussi pourris l'un que l'autre

    Entre deuil, sexe, religion, criminalité et questions raciales, Steve McQueen dessine un parallèle entre le monde des politiciens et celui des gangsters, aussi pourri et cruel l’un que l’autre. Et surtout, c’est d’actualité dans la Mecque du cinéma, fait opportunément la part belle aux femmes. Battantes plus fortes que les hommes, elles sont chacune issue d’un milieu différent sur les plans social ethnique, économique.

    On peut certes se demander si c’est une bonne chose que leur émancipation passe par un casse réussi… mais on se contentera de signaler que les héroïnes s’en sortent avec talent. A commencer par Elizabeth Debicki, qui tend à voler la vedette à l’incontournable Viola Davis. On n’en dira pas autant du réalisateur qui signe un polar noir bien filmé mais ordinaire, en dépit ou à cause de ses braqueuses de choc, un concept dans le fond limité. D'une violence complaisante, il pêche notamment par une intrigue inutilement tarabiscotée comportant quelques incohérences, un retournement central inutile et un final bâclé.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 28 novembre.

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  • Grand écran: "Lola et ses frères", une comédie familiale superficielle signée Jean-Paul Rouve

    870x489_c_christophe_brachet_15.jpgAprès avoir adapté Les souvenirs, Jean-Paul Rouve refait équipe avec l’écrivain David Foenkinos pour Lola et ses frères, une comédie qui se veut humoristico-dramatico-sociale. Comme son titre l’indique, elle met en scène deux frères, Benoît et Pierre (le réalisateur lui-même et José Garcia) ainsi que leur soeur Lola (Ludivine Sagnier). 

    Des caractères différents, opposés. Opticien, le timoré et maladroit Benoît qui se remarie pour la troisième fois, va devenir père sans y être prêt. Destructeur de barres d’immeubles, le courageux Pierre se fait licencier. Quant à l’avocate Lola, servant à ses dépens de lien à la fratrie, elle tombe heureusement amoureuse de Zoher (Ramsy Bedia), son client qui vient de divorcer.

    Chacun vit sa vie. Mais très soudés, s’adorant tout en se volant dans les plumes à la moindre occasion, ils se retrouvent tous les premiers jeudis du mois au cimetière devant la tombe de leurs parents prématurément décédés où ils tentent de se dire des choses importantes. Car s’ils sont inséparables en dépit des engueulades, reproches, brouilles et embrouilles, ils sont incapables de se parler et de s’écouter. Ou, par pudeur, de demander le soutien des deux autres lors de phases difficiles et perturbantes.

    On suit alors en parallèle, les mésaventures des différents protagonistes. Sous prétexte d’une radiographie des travers ou des joies du quotidien, Jean-Paul Rouve brasse pêle-mêle les thèmes rebattus de la famille, de l’amour fraternel, de l’absence de communication, de la transmission, de la paternité dans un film paresseux, superficiel, au récit sans surprise et aux situations souvent caricaturales. Ennuyeux pour tout dire.

    En revanche, face au manque de consistance et de profondeur des personnages qu’ils incarnent, on relève le mérite des comédiens. Plus particulièrement celui d’un José Garcia attachant et d’un Ramsy Bedia carrément attendrissant dans une partition à contre-emploi. 

    A l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 28 novembre.

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