Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

le blog d'Edmée - Page 201

  • Grand écran: "Pupille" décrit le processus de l'adoption. Passionnant et émouvant

    Capture d’écran 2018-10-30 à 17.46.56.pngJeanne Herrry avait déjà séduit, en dépit de quelques maladresses inhérentes à un premier long métrage, avec Elle l’adore, polar comico-psychologique évoquant l’obsession névrotique d’une fan pour son idole. La fille de Miou-Miou et Julien Clerc, à qui l’on doit aussi des épisodes de la deuxième saison de Dix pour cent, continue à s’affirmer. Changeant complètement de registre, elle s’attaque dans Pupille à l’adoption suite à un accouchement sous X.

    Ce drame à la fois passionnant et émouvant, c’est l’histoire forte de la rencontre entre Alice, quadragénaire en manque d’amour qui se bat depuis dix ans pour avoir un enfant, et le petit Théo, que sa très jeune mère biologique ne souhaite pas garder. Elle a deux mois pour revenir ou non sur sa décision. Une phase pendant laquelle le service social d’aide à l’enfance et celui de l’adoption s’activent pour s’occuper du nourrisson et lui trouver une nouvelle maman.

    Ce temps suspendu constitue le principal intérêt de l’opus que Jeanne Herry traite avec autant de précision que de sensibilité. Soucieuse de la chronologie des événements, respectueuse des détails, la réalisatrice, parfaitement documentée, nous emmène dans les coulisses administratives. Evitant de nous assommer en plongeant dans ses tortueux méandres, elle nous explique simplement, naturellement, le processus de l’adoption. Et propose un film réaliste, instructif, où elle décrit sans juger le parcours émotionnel de chacun, avec ses doutes, ses angoisses, ses problèmes

    Excellente interprétation

    On découvre ainsi les différents personnages qui gravitent autour de Théo pour assurer son bien-être A commencer par Jean, l’assistant familial incarné par un inattendu Gilles Lellouche. Dans un rôle à contre-emploi d’attendrissant père au foyer, il nous fait fondre avec ses fêlures et le lien touchant qu’il établit avec cet adorable bébé. A ses côtés, Sandrine Kiberlain se révèle toujours aussi impeccable en professionnelle consciencieuse, secrètement amoureuse de lui.

    Inspirées, Elodie Bouchez, Olivia Côte et Miou-Miou sonnent également juste entre émotion, sérénité et douceur. Mais on accordera une mention spéciale à Clotilde Mollet, étonnante et singulière assistante sociale, notamment dans un premier entretien bienveillant avec la mère biologique, jamais incriminée pour le rejet de son enfant. Une belle réussite à ne pas manquer.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 5 décembre.

    Lien permanent Catégories : Sorties de la Semaine
  • Grand écran: "Une affaire de famille"...en or, drame socio-politique critique signé Kore-eda

    une_affaire_de_famille_a.jpgNobody Knows, Tel père, tel fils, Notre petite sœur... Excellent chroniqueur des rapports humains, de la filiation, des liens biologiques ou ceux qu’on se choisit, Hirokazu Kore-eda revient après son thriller The Third Murderer, sur son sujet préféré avec Une affaire de famille. Il a valu en mai dernier la Palme d’or à ce grand habitué du Festival de Cannes

    Au retour d’une nouvelle expédition de vol à l’étalage pour compléter son maigre salaire, Osamu et son fils Shota recueillent dans la rue Aki, une adorable gamine de cinq ans. D’abord réticente à l’idée de la garder pour la nuit, la femme d’Osamu accepte, en dépit d’une situation précaire, de s’occuper d’elle en découvrant que ses parents la brutalisent.

    Dans ce nouvel opus, l’auteur prend le contrepied de Nobody Knows (2004) qui évoquait l’histoire bouleversante de quatre enfants livrés à eux-mêmes, en se penchant cette fois sur ce couple qui s’invente une famille en sauvant des gosses abandonnés ou maltraités.

    Aki est immergée à son tour dans ce foyer atypique reconstitué, parfaitement amoral, où le père apprend à son fils à chaparder, où la mère blanchisseuse pique les objets laissés dans les vêtements des clients et où la ravissante soeur aînée, vêtue en écolière, excite les amateurs du genre dans un peep show.

    Un nid douillet débordant de chaleur humaine

    Tout ce petit monde s’entasse dans le taudis d’une grand-mère arnaqueuse. Un invraisemblable capharnaüm où s’amoncellent des objets hétéroclites mais qui, en dépit de son inconfort et de la promiscuité, forme un nid douillet débordant de tendresse et de chaleur humaine.

    Mais les choses tournent mal. Bien qu’elle ne soit pas recherchée par ses parents, Aki est considérée comme ayant été enlevée. Ce qui provoque un rebondissement inattendu dans la dernière partie avec l’intervention de la police et de la justice, dépassées par l’organisation singulière de ce groupe marginal. 

    Si Une affaire de famille n’est pas à notre avis l’œuvre majeure de Kore-eda, le métrage séduit par son humanisme, sa sensibilité, sa générosité, sa simplicité, sa délicatesse, son humour et son absence de pathos. Et comme toujours, les comédiens, à commencer par les enfants, sont impeccablement dirigés.

    Par ailleurs, il ne s’agit pas que d’une fable touchante peuplée d’attachants petits délinquants se réchauffant les uns les autres au sein d'un cocon où l’amour remplace l’argent. Non seulement Kore-eda questionne la légitimité d’une famille, l’importance ou non des liens du sang mais, à son habitude, pose un regard très critique sur la dureté de la société japonaise, où le fossé s’élargit entre les riches et les pauvres souvent condamnés aux délits  pour joindre les deux bouts.

    Malgré son prestigieux couronnement cannois, les accusations de l'auteur n’ont pas été du goût du gouvernement nippon, dont le porte-parole a félicité, officiellement du fond du cœur mais manifestement du bout des lèvres, l’auteur de de cet opus politiquement incorrect. Mais,c’est le plus important, il a conquis le public.

    A l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 12 décembre.

     

     

    Lien permanent Catégories : Sorties de la Semaine
  • Grand écran: "Genesis 2.0", ou si on ressuscitait le mammouth...

    1367611_backdrop_scale_1280xauto.jpgSur les terres inhospitalières de Nouvelle Sibérie, dans l’océan Arctique, des dizaines de chasseurs tentent de découvrir des défenses de mammouth. Bien conservées, elles valent des fortunes sur le marché. Elles passionnent également des scientifiques qui, grâce à l’avancée des technologies en biologie génétique, sont proches de concrétiser leur projet de ressusciter le mammouth laineux. Une affaire qui pourrait bouleverser le monde.

    Genesis 2.0 est un documentaire réalisé par les cinéastes russe Maxim Arbugaev et suisse Christian Frei, Le premier, jouant les reporters et livrant de belles images, s’intéresse aux chasseurs des grandes dents de la chance leur permettant de nourrir leurs familles. Ainsi qu'au danger encouru à déranger les esprits de ces mastodontes préhistoriques. Le second traite parallèlement l’aspect scientifique en suivant des spécialistes ou responsables du musée du mammouth qui tentent de lui redonner vie.

    S'interrogeant sur le sens de la vie, le documentaire passe ainsi des plaines désertiques au high tech en se perdant un peu en route et se conclut avec un débat sur l’éthique du clonage où s’affrontent un chercheur britannique au discours messianique et un inquiétant généticien chinois. Au final, on a un aperçu des recherches en biologie de synthèse. Mais on reprochera à Christian Frei, en dépit de la promesse que contient sa partie en forme de science-fiction, de  nous promener trop souvent dans des laboratoires sans nous donner grand-chose à voir.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès le 28 novembre.

    Lien permanent Catégories : Sorties de la Semaine