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Grand écran: "Jusqu'ici tout va bien", des bobos parisiens en banlieue pour vaincre les préjugés...

Jusqu-ici-tout-va-bien-la-banlieue-c-est-si-rose.jpgDu Lellouche à la louche ces temps, derrière ou devant la caméra. Après Le Grand Bain, Pupille et avant Nous finirons ensemble, la suite des Petits mouchoirs qui doit sortir en mai, le voici dans le rôle du boss dans Jusqu’ici tout va bien, une comédie sociale de Mohamed Hamidi.

Suite à un contrôle fiscal rigoureux, Fred Bartel (Gilles Lellouche), le patron de Happy Few, une boîte de com' parisienne branchée, est contraint soit de payer une lourde amende, soit de délocaliser illico presto sa petite entreprise à La Courneuve, en zone franche. Ce qu’il décide de faire avec ses employés.

Histoire d’adoucir le choc des cultures, Fred a recours à Samy (Malik Bentalha), un jeune maître-chien du coin débrouillard, qui va filer aux bobos les codes de leur nouvel environnement. A chacun donc de s’adapter en jouant la carte de la solidarité pour tenter de mettre fin aux idées préconçues et briser les tabous.

Jusqu’ici tout va bien fait évidemment référence à La Haine de Mathieu Kassovitz, vingt-cinq ans après. Mais gare à l’atterrissage… Dans sa volonté de se moquer des clichés, Mohamed Hamidi, l’auteur de La vache a plutôt tendance à les entretenir. Par ailleurs, si les comédiens font le job et que l’ensemble se révèle moins laborieux que le pitch le laissait penser, le réalisateur est assez loin de révolutionner le genre dans ce nouveau film sur la banlieue.

Il faut le dire vite dans la mesure où on reste quand même en deça du périphérique. Certes Hamidi n’élude pas complètement les problèmes de drogue, la violence ou l’insécurité, mais il s’attache avant tout à positiver au maximum en montrant le côté chaleureux de l'endroit. Du coup La Courneuve devient quasiment un lieu formidable, avec plein de gens bien, de jeunes décidés à s'en sortir par les études ou le travail, et où même les parrains trafiquants régnant sur la Cité ne sont pas si méchants que ça!

Et c’est parti pour la métamorphose. A l’image de Gilles Lellouche, personnage au départ cynique et stressé qui vire au patron sympa et dynamique, toute l’équipe change complètement sa vision négative de la banlieue, nous embarquant dans une comédie pas toujours drôle, encore alourdie par un happy end des plus convenu. Pas sûr que ces meilleures intentions contribuent franchement à réduire la fracture sociale…

A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 27 février.

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