Pour ses cinquante ans à l’écran, une chose est sûre. Si le dernier James Bond se plantait au box office, ce qui ne sera en principe pas le cas vu qu’il a déjà établi un record en Grande-Bretagne pour son premier week-end d’exploitation, il pourra au moins se targuer d’un tabac chez les critiques. A quelques exceptions près, on a rarement vu un tel engouement pour un film grand public. Au point qu’il passe souvent pour le meilleur de la célèbre saga.
Alors certes cette 23e aventure un rien crépusculaire du plus fameux agent de Sa Majesté britannique, signé Sam Mendes, est plutôt pas mal. L’auteur d'’American Beauty et du récent Noces rebelles, nous propose un Daniel Craig vieilli, à la barbe de trois jours, cabossé par la vie mais toujours aussi costaud et avide d’en découdre, face à un inattendu Javier Bardem dans le rôle du méchant.
Il y a une bonne mise en scène, de belles images, de l’action, quelques cascades vertigineuses, un brin d’humour, un mélange entre high tech et archaïsme, sans oublier la chanson d’Adele pour enrober l’affaire. En gros des moments qui décoiffent. Mais d’ici à délirer et à en faire un chef d’œuvre…
Revenons au pitch. Echouant dans sa tentative de reprendre des mains d’un mystérieux individu, doté de capacités exceptionnelles, une liste informatique contenant les coordonnées secrètes des principaux agents britanniques disséminés dans le monde (on voit le désastre planétaire), 007 est abattu. Et sombre dans des eaux tumultueuses après une folle course poursuite dans les rues d’Istanbul et sur les toits de son bazar.
Un vilain d’opérette doublé d’un bouffon psychopathe
Mais cette mort précoce n’est qu’illusion. Tel Moïse sauvé de l’onde, voici le grand James ressuscité pour accomplir sa mission, consistant notamment à tirer M des griffes d’un hacker surdoué (pour le côté moderne de l’intrigue). Ce vilain d’opérette inverti à la moumoute peroxydée est doublé d’un bouffon psychopathe, façon Joker dans Batman mais en moins bien. C’est l’un des points faibles de l’histoire, Javier Bardem déjà en mode hystérique au départ en rajoutant des tonnes au long de l’opus.
L’affrontement impitoyable entre les deux garçons (des "rats survivants") vire carrément à la psychanalyse sur les envies de meurtre de la mère par le fils rejeté et jaloux du préféré… Le tout se jouant lors d’une laborieuse et interminable partie finale dans l’écossais manoir ancestral de l’agent revenu, accompagné de M (alias Judi Dench qui ne survivra pas à l’aventure), aux sources de son enfance. Du coup cela nous vaut nombre d’observations de café du commerce, aussi fumeuses qu’absconses, de la part des Dr Freud de la pellicule qui s’en donnent à cœur joie.
Portion congrue laissée aux femmes
A noter enfin le côté macho de Skyfall, si on en juge par la portion nettement plus congrue que dans les autres épisodes, laissée aux femmes, dont l’Hexagonale Bérénice Marlohe. Qui nous fait deux trois petites scènes et puis sen va. Cela n’empêche pas les Français d’éclater de fierté à l’idée de cette nouvelle Bond girl tricolore plus ou moins surgie du néant, après Claudine Auger, Carole Bouquet, Sophie Marceau et Eva Green. Il est vrai qu’elle a damé le pion à 3000 candidates.
Comment ce physique de guêpe et cette aura vénéneuse a-t-il pu laisser la France de glace? se demande d'ailleurs Paris-Match. Reste à savoir si avoir embrassé Daniel Craig avant de se faire descendre par Javier Bardem, permettra désormais à Bérénice de décrocher des premiers rôles.
Film à l’affiche dans les salles romandes depuis samedi 27 octobre.
Dès sa projection à mi-parcours du festival à Cannes en mai dernier, l’accueil enthousiaste réservé au film en faisait le grand favori pour la Palme d’or. Quelques jours plus tard son auteur Michael Haneke obtenait logiquement, après celle reçue en 2009 avec Le ruban blanc, la récompense suprême pour Amour.
Alors que son père vient de mourir, un écrivain séduit une femme sur le point de se marier, voit sa mère perdre progressivement la mémoire et sa fille connaître ses premiers émois amoureux. Une chronique familiale que l’on doit à l’acteur Louis-Do de Lancquesaing (Le père de mes enfants, Polisse), passé pour la première fois derrière la caméra.
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Pour échapper à la sinistrose dans leur environnement urbain lugubre, les gens décident de passer de vie à trépas. Une aubaine pour Mishima, qui tient avec sa femme Lucrèce et ses deux enfants le magasin des suicidés. Et a de quoi proposer aux désespérés toutes sortes de solutions, de la plus simple à la plus sophistiquée, pour en finir avec leur triste existence.
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