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Sortie cinéma: "The Artist Is Present", époustouflante performance

20320370.jpg-r_160_240-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx[1].jpgDeux simples chaises face à face au milieu d’une vaste pièce. Sur l’une une femme, immobile, silencieuse, sur l’autre une personne du public en relayant une autre, puis une autre et encore une autre se regardent sans parler. Au début aussi longtemps qu'elles le souhaitent. Ou le supportent. Plus brièvement ensuite, en raison de l'allongement des files et du nombre des candidats...

Drôle d'idée, pas très affriolante a priori. Et pourtant, 750.000 visiteurs se sont rués au MoMA de mars à fin mai 2010, pour participer à l’incroyable performance imaginée par la reine du genre, Marina Abramovic (photo). C’était le sujet principal de la rétrospective, occupoant plusieurs étages, qui lui était consacrée par le célèbre musée newyorkais. 

Certains ont attendu toute la nuit, d’autres plus de dix heures. Se précipitant dès l’ouverture des portes, pour dénicher un ticket, précieux sésame qui leur permettrait d’occuper la chaise vide tant convoitée et d’engager un échange muet, les yeux dans les yeux, avec l’artiste. 

Trois mois, six jours par semaine, sept heures et demie par jour

Inimaginable en sachant que la majorité des gens passent rarement plus de 30 secondes devant un tableau, aussi célèbre soit-il. Plus incroyable l’exploit physique et mental de l’artiste, 63 ans alors, vêtue d’une très longue robe rouge sang ou blanche comme neige, restée assise sous le feu des projecteurs et de la foule sans boire, manger, ou bouger pendant trois mois, six jours par semaine, sept heures et demie par jour.

L’oeuvre et l’artiste, 63 ans alors, figurent au centre de The Artist Is Present, un premier film signé Matthew Akers. Après s’être documenté pendant dix mois sur les moindres faits et gestes de l'existence de Marina Abramovic, il dresse un portrait intimiste et inédit. L'accompagnant avant, pendant et après la rétrospective, s’appuyant sur des entretiens avec elle, ses collaborateurs, ses amis et ses fans, il nous laisse découvrir une icône glamour venue de Belgrade.

Provocante, séduisante, produisant un travail hors norme depuis quarante ans, elle est connue pour utiliser sans limite son propre corps comme moyen d’expression et se livrer à des mises en scène audacieuses, voire choquantes, où domine la nudité. Très controversée, qualifiée d’alternative, elle rejette cette étiquette et veut que la performance soit une véritable forme artistique.

Extraordinaire, sinon concluante, celle menée au MoMA s’est pour le moins révélée surprenante en regard de l'étonnant nivellement social qu’elle a provoqué, mêlant des gens de tous genres, de tous âges, de tous milieux et de toutes origines.

Radical, hynotique, dérangeant, ce "dialogue direct des énergies" a par ailleurs déclenché des émotions rares chez beaucoup des vis-à-vis de Marina Abramovic, allant du sourire lumineux aux larmes, tout en passant par d'autres manifestations de sldération, de souffrance, de bonheur, de plaisir, d’apaisement. Montrant par là que le public était partie intégrante de l’accomplissement d'une oeuvre qui ne se distingue pas de sa vie.  

Film à l’affiche dans les salles romandes dès le 28 novembre.

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