A la tête d’une petite société de sosies proche du dépôt de bilan, Vincent et Antoine, deux producteurs ratés fans des années 80, ont soudain une idée de génie pour éviter la faillite. Faire remonter sur scène les idoles de leur époque et organiser une série de concerts à travers la France.
Le projet est loin de rencontrer l’adhésion des grands de la profession. Mais obtenant un dernier crédit de leur banquier, les deux losers partent à la recherche des stars oubliées, dont la plupart se laisse tenter par l’aventure. Après des débuts peu encourageants, la troupe de ringards ne tarde pas à cartonner en province pour finir par triompher au Stade de France.
Imaginée par Frédéric Forestier et Thomas Langmann, cette comédie en forme de gros coup de pub qui exploite le culte nostalgique voué aux anciennes gloires du Top 50, surfe sur leur tournée réelle. On revoit avec plaisir les François Feldman, Cookie Dingler, Patrick Hernandez et autres Sabrina, Et réécouter leurs tubes met de bonne humeur.
Ces vedettes sur le retour n’hésitent pas en plus à faire preuve d’une bonne dose d’autodérision, à l’image de Peter et Sloane qui donnent dans les retrouvailles, ou de Jean-Luc Lahaye tout de cuir vêtu, qui se caricature à l’excès en mégalo dragueur de minettes.
C’est tout ce qu’on peut dire de ce documentaire musical. Pour le reste c’est particulièrement maigre, tant côté scénario qui se résume à une bande-son que côté mise en scène où les artistes ne font en gros que se produire à tour de rôle. Mais, outre leur jeu approximatif quand ils ne poussent pas la chansonnette, ce qui plombe ce divertissement potache, c’est la consternante prestation de Richard Anconina et Patrick Timsit, orchestrateurs pathétiques d’un laborieux come-back.
Nous York met le cap sur Big Apple
Après Tout ce qui brille, où deux filles de la banlieue se connaissant depuis le berceau rêvaient ensemble d’une autre vie, Géraldine Nakache et Hervé Mimran ont décidé de lui donner en quelque sorte une suite en traversant l’Atlantique.
Trois trentenaires de Nanterre mettent le cap sur Big Apple pour fêter l’anniversaire de Samia, leur amie d’enfance. Une virée organisée par Gabrielle, partie avec Samia pour tenter de réaliser leur rêve américain. Avec pour slogan, si je peux réussir à New York, je peux réussir n’importe où. Samia a trouvé un job d’assistante d’une célèbre comédienne avec qui elle partage un somptueux appartement, tandis que Gabrielle travaille dans une maison de retraite…
Aux côtes de Géraldine Nakache, on retrouve Leïla Bekhti, Manu Payet, Nader Boussandel et un petit nouveau, Baptiste Lecaplain. En revanche on cherche en vain le côté pétillant, original, drôle et enlevé qui avait fait le succès de Tout ce qui brille.
A l'exception d'un très bon générique inédit, Nous York, comédie mélodramatique sur l’amitié qui mise sur l’humour, la tendresse et l’émotion, se révèle décevant. Suite à une ouverture des plus pénibles, les deux auteurs ne nous épargnent aucun cliché au cours des péripéties qui émaillent le séjour d’une bande de potes fans d'Obama (quand la fiction rencontre la réalité...), partis à la découverte de la ville culte, de son endroit mythique et de son envers moins gamour.
Films à l'affiche dans les salles romandes dès mercredi 7 novembre.
Meilleur film de la semaine, A Royal Affair ouvre une page aussi méconnue que capitale de l’histoire danoise. Passionnante, elle se déroule dans le dernier tiers du 18e siècle. Et passe par la passion secrète que voue la jeune reine Caroline Mathilde au médecin Johann Friedrich Struensee, comte d’origine allemande appelé au chevet du roi Christian VII.
L’obscurantisme, la censure, l’oppression, les menaces, c’est aussi le quotidien de trois femmes. Mais ces obstacles à la liberté ne font que renforcer leur détermination de dire, de dénoncer, bravant tous les dangers via internet et les réseaux sociaux pour faire avancer, chacune à sa façon, la démocratie dans leur pays.
Sandrine Bonnaire, après un documentaire sur sa sœur autiste et un film court est passée derrière la caméra pour son premier long métrage de fiction. J’enrage de son absence est inspiré d’un vécu personnel, évoquant un homme lié à sa mère, qu’elle a connu dans son enfance avant qu’il disparaisse et qu’elle le recroise par hasard à 20 ans.
Depuis l’âge de neuf ans, Jonathan Caouette se filme ainsi que sa famille, la caméra faisant en quelque sorte office de thérapie. Cela n’a rien de très étonnant pour ce garçon trimballé deça et delà dans son enfance et son adolescence. Notamment élevé par ses grands parents, il était maltraité dans des familles d’accueil, où il était placé en raison des troubles mentaux de sa mère Renee Leblanc, qui a passé une grande partie de son existence dans des hôpitaux psychiatriques.