Sorties cinéma: "More Than Honey" pour sauver les abeilles (27/11/2012)

more-than-honey-poster-fr-180[1].jpgCinéaste suisse-alémanique, Markus Imhoof s’est largement fait connaître en 1981 grâce à son film majeur La barque est pleine (Das Boot ist voll), évoquant la douloureuse histoire de réfugiés qui avaient réussi à passer la frontière suisse pendant la Deuxième Guerre mondiale. Après une assez longue absence, il revient avec More Than Honey, un documentaire sur la mort des abeilles qui a fait un tabac sur la Piazza grande, où il a conclu en août dernier le Festival de Locarno.

Beaucoup de scientifiques, de chercheurs et d'experts se sont penchés sur la disparition mystérieuse de millions d’abeilles depuis une dizaine d’années. Une énigme d’autant plus urgente à résoudre qu’elles constituent un rouage irremplaçable de l'agriculture, un tiers de notre nourriture dépendant directement de la pollinisation de nos aliments.

Dans une tentative d’explication de ce phénomène d’effondrement des colonies hypothéquant l’avenir de l’espèce humaine, Markus  Imhoof, commençant par son propre passé, a fait pendant cinq ans deux fois le tour du globe. Il s'est rendu en Californie, en Australie et en Chine, l'un des pays le plus touché, particulièrement dans la province du Sichuan où les abeilles ont déjà disparu, forçant les ouvriers à féconder eux-mêmes à la main les fleurs des poiriers.   

Les raisons de ce déclin angoissant sont multiples. Il y a les pesticides, les insecticides, les maladies, les virus, les acariens varroas, la pollution, la déprédation de l'environnement. Sans compter la rupture, par l’homme âpre au gain, du lien qui unit l’abeille à la fleur. Par interférence manuelle, mécanique ou génétique.

Il y a aussi la consanguinité. Sélectionnées de manière à ne plus piquer, domestiquées, les abeilles ont perdu de leurs capacités de résistance. Mais tout espoir n’est pas perdu. On peut les sauver, les rendre plus fortes et moins malades, en améliorant leur patrimoine avec des insectes mellifères sauvages existant encore en Australie. On compte aussi beaucoup sur l’abeille tueuse d’origine africaine, dont des essaims formés de spécimens très agressifs et robustes, échappés des laboratoires, sont en train de coloniser l’Amérique du Nord.

Tout en tirant la sonnette d'alarme, l’enquêteur Markus Imhoof propose un grand documentaire aux images saisissantes, nous emmenant au coeur des ruches. Il a pour thème central l'éternel conflit entre l’évolution et la civilisation, le rapport de l’homme avec la nature et son côté apprenti-sorcier. Passionnant.


The Rise Of The Guardians

37136.thumb[1].jpgDeux mots sur le traditionnel film de Noël pour enfants sorti des studios DreamWorks. Emmenés par Jack Frost, gamin ingénieux et rebelle mais fatigué d’être invisible aux yeux des autres, le Père Noël, le Lapin de Pâques, le Marchand de sable et la Bonne Fée s’unissent contre le Croquemitaine.

Esprit maléfique, le méchant Pitch veut régner par la peur sur un monde voué aux ténèbres. Les gentils vont donc oublier leur ego et jouer les héros pour protéger les espoirs, les rêves, l’univers merveilleux et l’imaginaire des gosses.

Rien à dire sur les qualités techniques et certaines superbes scènes de The Rise Of The Guardians (Cinq légendes), animation par ordinateur qui bénéficie d’un budget colossal. Beaucoup moins convaincants en revanche l’histoire et les messages sirupeusement moralisateurs quelle renvoie. A qui d’ailleurs? Ce genre de super-héros n’est pas franchement la tasse de thé des ados. Quant aux petits, ils vont avoir du mal à comprendre une intrigue parfois inutilement tarabiscotée. En 3 D, évidemment.

Films à l’affiche dans les salles romandes dès mercredi 28 novembre.

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