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Sorties de la Semaine - Page 259

  • Grand écran: Arnaud Depleschin livre "Trois souvenirs de ma jeunesse"

    trois-souvenirs-de-ma-jeunesse-5524f13fb4342[1].jpgDix-neuf ans après son romanesque long-métrage générationnel Comment je me suis disputé... (ma  vie sexuelle), où on suivait Paul Dédalus (référence à James Joyce), un maître-assistant trentenaire en pleine crise existentielle, le réalisateur livre Trois souvenirs de ma jeunesse.

    Il s’agit d’une préquelle où apparaît un Paul plus jeune, rôle principal joué par Quentin Dolmaire, un jeune homme aux relations chaotiques avec les filles, plaçant le sentiment amoureux au-dessus de tout, le respectant au point d’être infidèle, tentant constamment à être à la hauteur de ses exigences.

    C’est lui que se rappelle le Paul d'aujourd'hui, interprété par Mathieu Amalric. Il va quitter le Tadjikistan et se souvient de son enfance à Roubaix, de son adolescence, de la folie de sa mère, de la violence de son frère Ivan, de celle de son père, veuf inconsolable.

    Il évoque aussi son identité offerte à un jeune Russe lors d'une mission clandestine en Union soviétique, de ses 19 ans, des soirées avec ses amis dont l'un devait le trahir, de ses études à Paris, de sa vocation naissante pour l'anthropologie… Et surtout d'Esther (Lou-Roy-Lecollinet), son amour, le cœur de sa vie.  

    Conservant une approche très littéraire, maintenant parfois assez curieusement le spectateur entre l'agacement et la fascination, le film est un peu moins moins brillant qu'on l'attendait. Notamment en raison d'une première partie relativement faible, avec des comédiens pas toujours très convaincants. 

    Des réserves toutefois mineures en regard de la qualité de l'œuvre dans son ensemble. Reste que le film s’est retrouvé en Quinzaine des réalisateurs à Cannes après avoir été refusé en compétition. Pourtant, comparé à trois de ses compatriotes qui n’avaient rien à y faire, Valérie Donzelli avec Marguerite et Julien, Guillaume Nicloux avec The Valley of Love et Maïwenn avec Mon Roi, Arnaud Depleschin propose carrément un chef d’œuvre!

    Film à l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 3 juin.

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  • Grand écran: le triomphe cannois de Vincent Lindon avec "La loi du marché"

     

    7778474659_vincent-lindon-montre-sa-recompense[2].jpgAvec La loi du marché, Stéphane Brizé figurait parmi les dix-neuf concurrents en lice pour la Palme d’or cannoise. Un prétendant très sérieux. encensé par la critique internationale. Les Français le plaçaient même en seconde position derrière leur favori Mia Madre de Nanni Moretti.

    Le jury, on le sait depuis dimanche soir, en a décidé autrement. Mais s'il a complètement négligé le film italien, il a tout de même réservé une reconnaissance de taille au français, en décernant à son héros Vincent Lindon le prix de l’interprétation masculine.

    Bouleversant dans l'opus, l’acteur pleurant de bonheur l’a également été en recevant sa prestigieuse médaille. Avec des gestes et des mots qui marquent. Embrassant les présidents Coen et leurs jurés, Lindon a eu cette phrase d'une rare modestie: "C’est la première fois que je reçois un prix dans ma vie". De quoi chambouler le cœur des gens dans la salle, devant les télévisions et sur la toile.

    Une émotion à la hauteur de ce sacre amplement mérité et conquis de haute lutte par ce comédien  nommé à cinq reprises aux Oscars. Il est tout simplement grand dans La loi du marché, Un rôle sur mesure, l’un des meilleurs, sinon le meilleur. Seul comédien professionnel face à des amateurs exerçant en principe leur propre métier, il atteint le haut niveau en naviguant dans leur univers avec une rare aisance.

    Il s'agit de sa troisième collaboration avec Stéphane Brizé, suite à Mademoiselle Chambon et Quelques heures de printemps. "Il est à moi", a d’ailleurs déclaré Vincent Lindon en parlant de son réalisateur. "Je vous le prête mais il est à moi… " 

    Fiction sociale au froid réalisme documentaire

    On comprend qu'il veuille garder le talentueux cinéaste pour lui. Entre chômage, précarité, lutte et humiliations, Brizé se fait le formidable témoin des difficultés dans lesquelles se débattent nombre de ses contemporains. Thierry, quinqua sans emploi, marié et père d’un enfant handicapé, galère depuis vingt mois. Il finit par retrouver un travail dans un supermarché. D’abord comme vigile puis comme auxiliaire de sécurité, chargé d’espionner les clients chapardeurs potentiels de bricoles et ses malheureux collègues mal payés éventuellement tentés d’en faire autant.

    Une façon de les licencier en toute bonne conscience, la confiance étant rompue… Thierry tente de jouer le jeu. Mais trop c’est trop et ce job le met rapidement face à un dilemme moral. Jusqu’où peut-il aller pour conserver son poste, même décroché grâce à un vrai parcours du combattant?

    Dans cette fiction sociale au froid réalisme documentaire et au filmage particulier qui laisse par exemple une assez large place aux caméras de surveillance de l’établissement, Stéphane Brizé raconte l’histoire de la défaite programmée des exclus. En évoquant la brutalité du marché pour les pauvres qui deviennent toujours plus pauvres, face à l’indécence des gros qui ne cessent de s’engraisser sur leur dos.
    Plongée dans un quotidien âpre

    Opérant une plongée dans ce quotidien âpre, il dissèque, entre rendez-vous stériles, entretiens d’embauche inutiles ou séances de formation plus ou moins dégradantes, les dérives d’une société dépourvue de solidarité, où l’absence d’état d’âme et l’inhumanité le disputent à la mesquinerie et à la cruauté ordinaire de petits chefs avides de plaire au patron.

    Film à l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 27 mai.

     

     

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  • Grand écran: "Un peu, beaucoup, aveuglément", de et avec Clovis Cornillac

     

    maxresdefault[1].jpgHabitant dans deux appartements séparés par une cloison extrêmement mince, deux êtres aux antipodes l’un de l’autre finissent par construire une relation sans se voir ni se toucher, uniquement basée sur leur voix et leur ressenti. On ne connaîtra même pas leur prénom respectif, puisqu’ils se donnent mutuellement du Machin /Machine.

     

    Lui, c’est un inventeur de casse-tête aussi créatif que misanthrope ne supportant pas le moindre bruit et vivant cloîtré. De son côté, pianiste aussi douée que psychorigide, elle ne peut se passer de musique et prépare un grand concours.

     

    L’affaire semble bien mal emmanchée. Un point commun cependant, tous deux sont des inadaptés sociaux. Du coup, cette cohabitation difficile va évoluer vers une curieuse liaison, où ils font plus ou moins les mêmes choses au même moment mais… de part et d’autre de leur mur. 

     

    Un peu, beaucoup, aveuglément est le premier long-métrage de Clovis Cornillac, qui tient aussi le rôle principal aux côtés de Mélanie Bernier. Le scénario a été imaginé par la femme de l’acteur, qui se glisse dans celui de la sœur hyper décomplexée de l’héroïne. Pour compléter le trio, l’ex-Deschiens Philippe Duquesne s’est mué en seul et meilleur ami de Machin, le farouche atrabilaire.

     

    Au premier abord, on est séduit par le côté original et farfelu de ce film évoquant non seulement deux névrosés bizarrement amoureux, mais surfant sur le thème de la solitude et des problématiques rapports humains alors que se multiplient les moyens de communication. Tout cela vire pourtant rapidement à la fausse bonne idée. En dépit de quelques astuces de mise en scène, Clovis Cornillac gâche son concept inédit pour livrer finalement une romance au parcours fléché et au dénouement téléphoné.

     

    Le talent de mes amis

     

    Autre comédie française avec Alex Lutz, qui passe également pour la première fois derrière la caméra. S’étant rencontrés au lycée et devenus modestes collègues de bureau, Jeff et Alexandre mènent une petite vie tranquille et sans ambition, tout en accumulant les bêtises et les blagues nazes.

     

    LE%20TALENT%20DE%20MES%20AMIS%20PHOTO3[1].jpgJusqu’à l’arrivée dans l’entreprise de Thibaut, un coach super dynamique et performant qui n’est autre que l’ami d’enfance d’Alexandre. A l'époque, tous deux s'étaient promis de réussir. Mais seul Thibaut semble avoir tenu parole. A priori de quoi bousculer la routine…

     

    Malheureusement, en dépit de son titre, Le talent de mes amis, l’auteur et ses protagonistes n’en montrent pas beaucoup. Un euphémisme vu le ratage de la chose. Et pour cause. Il n’était en effet pas question pour Alex Lutz, notamment auteur de la pastille humoristique Catherine et Liliane sur Canal +d’oublier ses grands copains Bruno Sanches et Tom Dingler. Du coup ce film de potes n’est rien d’autre qu’un… film de potes.

     

    A l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 6 mai.

     

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