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Sorties de la Semaine - Page 256

  • Grand écran: "Spartiates" ou l'apprentissage du respect et de la tolérance par le sport

    5568_30_34x16_0cm_300dpi[1].jpgAprès un court-métrage commandé par la RTS et réalisé en 2013 lors de l’opération Marseille alors capitale culturelle, le Genevois Nicolas Wadimoff, passionné par son sujet tourné dans les quartiers nord, a eu envie de poursuivre avec un long-métrage.

    Dans Spartiates, il témoigne du travail d’un entraîneur d’arts martiaux travaillant avec les jeunes dans cette partie de la ville délaissée et gangrénée par la violence, où peu de gens osent se rendre.

    Même si, comme le dit lui-même l’auteur," il y a beaucoup de fantasmes autour de l’idée de banlieue dangereuse et difficile. Bien que ces fantasmes aient été récemment alimentés par des règlements de comptes à la kalashnikov.… » 

    Bref, les médias n’y vont presque jamais. Une raison suffisante pour Wadimoff de s’y rendre, de montrer qu'il se passe autre chose et de rencontrer Yvan Sorel, 24 ans. Un self made champion qui, se substituant aux pouvoirs publics, a fondé un club mixte où il inculque, par les arts martiaux, le respect et la tolérance aux gamins de la cité Bellevue.

    Ce documentaire, récompensé par le Prix de Soleure en janvier dernier, avait impressionné le jury qui y avait justement vu "un combat pour la survie au quotidien des jeunes de banlieue", ainsi qu'une "métaphore de toutes les relations humaines".

    Il nous laisse aussi et surtout découvrir un éducateur charismatique, engagé à fond, à l’écoute constante de ses ouailles, mais également terriblement autoritaire. On ne raffole donc pas forcément de son côté réac, de son sens de l’ordre et de la discipline à outrance  Mais en dépit de ses méthodes militaires, un euphémisme dans son comportement le plus souvent brutal, on ressent sa volonté de transmettre des valeurs, l’amour qu’il porte à ces mômes déshérités au bord du plongeon dans la délinquance et son désir profond de les voir sortir la tête de l’eau.

    Qu’on apprécie ou non le personnage, Yvan Sorel, acteur né dans sa façon de bouger sans complexe, presque provocatrice devant la caméra, est incontestablement la vedette de ce film. Un film à l’image soignée qui vous accroche en jouant sur l’intensité de la dramaturgie. Evitant le misérabilisme facile avec le chômage et la pauvreté qui minent les lieux, Wadimoff réussit à livrer le rendu d’une réalité qui n’a pas grand-chose à voir avec Plus belle la vie…

    Film à l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 22 avril.

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  • Grand écran: le nouveau "Caprice" d'Emmanuel Mouret, séducteur malgré lui

    f8f9debc096e44473f9e7f7e2166178d[1].jpgInstituteur fan de théâtre, Clément nage dans un bonheur qu’il n’aurait pas imaginé dans ses rêves les plus fous. Alicia, son actrice préférée, une célébrité blonde un rien fatale succombe à son charme, tombe amoureuse et devient sa compagne.

    Mais ce séducteur malgré lui se trouve pris au piège d’un triangle sentimental loufoque en rencontrant Caprice,  une jolie jeune femme rousse, comédienne dans une troupe amateur mais aspirant à beaucoup mieux.

    Extravagante, malicieuse pour ne pas dire délicieuse au premier abord, elle se colle à Clément au point qu'il a du mal à lui résiste, en dépit de sa passion pour Alicia. Le tout sous les yeux de Thomas, son meilleur ami et directeur de l’école qui contribue aux complications ambiantes.  

    Dans Caprice, son neuvième film, Emmanuel Mouret, qui joue l’instit hyper classique en jeans, baskets et veste de velours, revient au marivaudage teinté de burlesque. Deux ans après l’échec public d’ Une autre vie, un suspense mélodramatique, il se pose des questions sur la vie à deux et la part du destin dans la découverte de l’âme sœur. 

    Aux côtés de Laurent Stocker, on retrouve le réalisateur-acteur en anti-héros naïf, timide, effacé, gaffeur, maladroit, dépassé par les événements. Attachant, émouvant, parfois irrésistible dans certaines scènes cocasses à la Pierre Richard, il frise pourtant la caricature avec sa tendance à trop en faire dans sa valse-hésitation entre ces deux femmes, dont il est finalement le jouet consentant.

    L’une est incarnée par Virginie Efira assez convaincante dans son rôle d’actrice à qui tout réussit et l’autre par Anaïs Demoustier (photo), excellente dans celui de la débutante manipulatrice, plus perverse qu’il n’y paraît et avide d’un succès qu’elle ne cesse de connaître à l’écran. Elle  vient d’enchaîner six tournages dont Bird People, Une nouvelle amie A trois on y va, ainsi que Julien et Marguerite de Valérie Donzelli, sélectionné en compétition au prochain Festival de Cannes.

    Film à l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 22 avril

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  • Grand écran: John Boorman retrouve ses 18 ans dans "Queen and Country". Un bijou

    424384.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx[1].jpgAprès avoir raconté son enfance à Londres en plein Blitz dans Hope and Glory (1987), John Boorman reprend le fil de son récit autobiographique 27 ans après. A 81 ans, le réalisateur retrouve ses 18 ans dans Queen and Country sous les traits de son alter ego Bill Rohan.

    Nous sommes en 1952, l’année du couronnement d’Elizabeth II. Alors qu’il entrevoit une idylle avec une jolie cycliste, Bill quitte son île sur la Tamise et sa famille aussi attachante que drôle pour faire ses deux ans de service militaire. Il se retrouve dans un camp d’entraînement, ne sera pas envoyé en Corée, mais doit former à la dactylographie des recrues en partance vers le front asiatique.

    Passionné de cinéma, Bill ne tarde pas à trouver un super pote en la personne de Percy Hapgood, autre fan de la pellicule doublé d’un boute-en-train fumiste et amoral. Tout en cherchant l’âme sœur en ville pendant leurs permissions, nos deux fripouilles allergiques à l’autorité se liguent pour casser le sadique et psychorigide sergent-major Bradley, qui s’ingénie à leur pourrir la vie.

    Pendant ces deux ans finalement plutôt joyeux (logique dans la mesure où on se souvient en général du meilleur), on navigue entre la découverte de l’amitié, de l’amour, la drague romantico-burlesque, les deux bidasses se faisant la courte échelle pour espérer voir par la fenêtre les filles en tenue d’Eve, et les cocasseries de la vie en caserne. Des scènes le plus souvent jubilatoires, ponctuées de blagues foireuses où d’obtus galonnés ne cessent d’être ridiculisés. Un antimilitarisme à la limite de la caricature qui amuse à l’évidence le facétieux cinéaste. 

    imagesN0UDY3VP.jpgSur fond d'ambiance de l'Angleterre de l'époque, cet autoportrait à la fois subtil et un peu fantasmé à la réalisation académique et un brin désuète, se termine par le retour du soldat dans son cottage idyllique, où il commence à taquiner la caméra. On n’y retrouve peut-être pas la force et l’ambition de Délivrance ou d'Excalibur. Mais ce dix-septième opus en mode mineur ne nous séduit pas moins énormément. 

    Satire, humour, tendresse, impertinence et nostalgie font le charme de Queen and Country. La légèreté du ton de cette irrésistible chronique so British le dispute à la profondeur de la réflexion chez le vétéran Boorman. Tout en évoquant son adolescence, il déclare son amour au septième art, sans oublier la critique, l'insoumission sinon la rébellion face à la domination, au pouvoir et aux institutions.  

    Les comédiens ne sont pas étrangers à cette jolie réussite. A commencer par le jeune Callum Turner qui, avec ses airs d’irrésistible faux tombeur de dames, fait des débuts plus que prometteurs dans le rôle de l'auteur. A noter aussi Vanessa Kirby dans celui de Dawn, la volcanique soeur de Bill dont la volonté d'émancipation préfigure la révolution sexuelle.  

    Film à l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 15 avril.

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