Plus de tout pour que ça déménage. Et la volonté de nous en mettre plein les mirettes avec des bestioles plus grandes, plus gosses, censément plus terrifiantes. Car les dinosaures de Spielberg, qui a produit Jurassic World, ont été génétiquement modifiés en laboratoire. Et ils attaquent sec, 22 ans après le premier opus. Sans convaincre. Ce qui n'empêchera pas cette quatrième resucée en 3D et en Imax de cartonner un maximum au box-office.
Les événements, ce qui ne surprendra personne, se déroulent dans une île-parc d’attraction idoine. Pour doper une fréquentation trop stable au gout des exploitants, des scientifiques ont concocté un nouvel et gigantesque hybride intelligent, l’Indominus Rex, version XXL du T.Rex, une impitoyable machine à tuer pour le plaisir.
L’affreux réussit bien entendu à échapper à ses créateurs pour semer la panique en boulottant alègrement ce qui se trouve sur son chemin. Vu qu'il est entouré d’une flopée d’autres créatures préhistoriques aussi voraces, genre prédateurs volants ou marins, les espoirs reposent sur le dresseur de raptors Owen Brady, pour conjurer la menace pesant sur les 20.000 visiteurs dont deux enfants, en l‘occurrence un grand frère et son cadet. Le courage et l’astuce chevillés au corps, ils parviennent à se tirer des griffes de leurs redoutables poursuivants,
Un scénario famélique
Bref, rien de nouveau sous le soleil dans ce blockbuster très attendu, version bruyante peu inspirée au scénario famélique en hommage au maestro, qui multiplie références et clins d’œil se voulant ironiques, tout en surfant sur les dangers des manipulations génétiques. Elle ne s’embarrasse pas non plus de cohérence. A l’image gaguesque de l’héroïne Claire, la tantine des garçons, alias Bryce Dallas Howard, la fille du cinéaste.
Alors que ses vêtements d’un blanc immaculé finissent sales et en lambeaux et que son impeccable brushing ultra lissé vire à l’ondulation un rien sauvage, elle garde de la première à la dernière scène ses talons aiguilles. Parce que c’est une guerrière…Elle a en tout cas les chevilles solides pour courir dans la jungle telle une dératée sans se les tordre.
Un casting multi-ethnique
Le film n’est pas destiné à un public américain a déclaré le réalisateur Colin Trevorrow, mais à celui du monde entier. Pour preuve un casting international et multi-ethnique. Aux côtés de la rousse Bryce, de Chris Pratt et de Vincent D’Onofrio, star de la série New York, section criminelle, leur compatriote d’origine chinoise BD Wong, psy du FBI dans Unité Spéciale, le Français Omar Sy et l’Indien Irfan Khan.
Ils n’en sont pas plus charismatiques pour autant, bien au contraire. Autrement dit, à l'exception de son rythme, il n’y a vraiment pas de quoi fouetter un vélociraptor dans cette copie laborieusement appliquée de la mouture culte initiiale. A part peut-être pour les fans de brontosaures, tyrannosaures, torvosaures, allosaures ou autres stégosaures. Ils peuvent de surcroît se réjouir dans la mesure où ’une suite est déjà –hélas- en développement!
Film à l'affiche partout ou presque dès mercredi 10 juin.
Après son mariage en 2003 avec le prince Emmanuel-Philibert de Savoie, Clotilde Courau squattait davantage les pages people que le haut de l’affiche. La voici enfin, magnifique et émouvante, de retour dans un grand rôle chez Philippe Garrel. Qui, avec L’ombre des femmes, signe une petite perle en noir et blanc de 73 minutes.
Manon et Pierre sont pauvres, mais ils s'aiment. Un couple d’artistes unis face à la précarité et vivant dans un vieil appartement délabré. Ils ont en outre une passion commune pour les documentaires qu'ils réalisent avec des bouts de ficelle et qui leur rapportent des clopinettes. En l’occurrence, ils travaillent à un métrage sur la Résistance. Inséparables dans la vie comme dans le travail pense leur entourage.