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Sorties de la Semaine - Page 255

  • Grand écran: "La belle saison", une émouvante histoire d'amour lesbien dans les seventies

    dafa558e26447adfc1517768a30423f9[1].jpgSigné Catherine Corsini, La belle saison que portent magnifiquement, aux côtés d'une excellente Noémie Lvovsky, Cécile de France et Izïa Higelin, est la bonne surprise française de l'été. Il s'agit d'une histoire d'amour bouleversante, joyeuse, sombre et mélodramatique entre Delphine, une jeune paysanne de 23 ans rêvant d'avoir sa ferme et Carole, une Parisienne de 35 ans alors en couple avec un homme et investie dans le combat féministe des seventies.
     
    Opus très réussi aussi bien en ce qui concerne la mise en scène, le traitement du sujet, de l'image et le jeu des comédiennes dont celui de la lumineuse et solaire Cécile de France, alias Carole, récemment rencontrée avec sa réalisatrice à Locarno. Elle a déjà joué les lesbiennes dans cinq autres films et se dit fière de servir la cause gay,"Si cela peut aider les gens à assumer leur différence, tant mieux". Voir  l'interview complet de l'actrice dans ma note du 8 août dernier. 
     
    Pour Catherine Corsini, cette plongée dans la France puritaine de Pompidou lui a permis de rendre hommage aux femmes engagées à la tête de la lutte pour l'égalité, la liberté sexuelle et l'émancipation de leurs congénères isolées socialement et qui n'avaient pas droit à un compte en banque.

    catherine-corsini[1].jpg"Ces combattantes étaient souvent dénigrées, insultées, traitées de mal baisées ou autres grossièretés du genre. Nombre d'entre elles étant homosexuelles, elles ont pu se faire entendre et contribuer ainsi à l'avancée des problématiques à la fois politiques et intimes. Reste que ces  thèmes sont toujours d'actualité. Ce n'est en effet pas gagné par exemple sur le plan salarial. Et il n'existe pas de vraie parité sans loi".

    Comment vous êtes-vous documentée?

    J'ai fait beaucoup d'interviews et j'ai surtout visionné  l'œuvre de la vidéaste suisse Carole Roussopoulos. Une pionnière, qu''il s'agisse de filmer les luttes féministes ou le premier défilé homosexuel en marge du 1er Mai 1970. Elle était par ailleurs très amie avec Delphine Seyrig, avec qui elle a réalisé quelques métrages militants d'anthologie. C'est en hommage à ces deux femmes exceptionnelles que mes deux héroïnes s'appellent Carole et Delphine.
     
    Et qu'est-ce qui a présidé au leur choix?

    J'ai écrit le rôle pour Cécile de France, alors qu'elle était réticente à l'idée de jouer encore une homosexuelle. J'étais très triste mais j'ai insisté, je lui ai donné le scénario et elle a fini par accepter. J'étais ravie car je voulais qu'on croie à l'incarnation d'une militante, à un âge où quelque chose s'opère. De plus, elle est très complémentaire avec Izïa Higelin, sa force, son côté courageux, son physique pas complètement glamour.
     
    A-t-elle été elle aussi difficile à convaincre ?
     
    Au contraire. Elle a tout de suite répondu oui, mais le tournage a été compliqué dans la mesure où elle n'avait pas mesuré l'enjeu, les contraintes d'un tournage. Et il y avait les scènes de nu qui la gênaient. Elle m'a d'ailleurs accusée d'en avoir rajouté, ce qui  est faux..

    Il y a aussi Noémie Lvovsky, qui interprète formidablement la mère de Delphine. Elle ne sait même pas que l'homosexualité existe ou du moins ne veut pas le savoir.
     
    C'était le cas à l'époque. Quant à Noémie, elle me reprochait de ne jamais lui offrir de rôle. Quand je lui ai proposé celui-ci, elle m'a traitée de folle en me disant: "Non mais tu m'as vue sur un tracteur!" Elle s'est évidemment vite mise au jeu et a même apporté de nuances au peronnage.
     
    Puisqu'on en parle, pourquoi situer l'intrigue à la campagne ?
     
    On en traite rarement et c'set une manière de rendre hommage au monde paysan, à la terre.

    Film à l'affiche ns les salles de Suisse romande dès mercredi 19 août.

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  • Grand écran: "La dame dans l'auto avec des lunettes et un fusil" rate sa cible...

    la-dame-dans-l-a111111111111uto-avec-des-lunettes-et-un-fusil[1].jpgQuarante-cinq ans après Anatole Litvak, le bédéiste Joann Sfar auteur du biopic sur Gainsbourg et du film d’animation Le chat du rabbin, s’est lancé dans l’adaptation du polar de Sébastien Japrisot paru en 1966.

    La dame dans l’auto avec des lunettes et un fusil c’est Dany Longo, secrétaire dans une agence de pub. Timide, assez insignifiante en dépit de sa beauté, elle mène une vie solitaire sans véritables attaches, sinon une amitié de jeunesse pour la femme de son patron,

    Celui-ci m’a pas de peine à la manipuler après lui avoir demandé de venir chez lui pour terminer un travail urgent, puis de le conduire à l’aéroport et de ramener la voiture, une superbe Thunderbird décapotable, à son domicile.

    Mais Dany na jamais vu la mer. Et sur un coup de tête, décide de ne pas obéir aux ordres en prenant la route du Sud. Un voyage qui tourne rapidement au cauchemar. Elle se fait attaquer dans une station-service et plusieurs personnes soutiennent l'avoir déjà vue la veille dans la même voiture. Suffisant pour croire qu’elle sombre dans la folie et de se le répéter sans cesse dans un dialogue angoissant avec elle-même.

    Une intrigue qui se veut perverse mais qui ne tient pas ses promesses dans ce thriller à l’esthétique des années 60/70. Doublé d’un road-movie parano flirtant avec le fantastique, le film vire à l’exercice de style prétentieux dans une sorte de jeu de rôles sur un scénario inutilement tarabiscoté.

    Dommage pour les acteurs dont la révélation Freya Mayor (photo), francophone d’origine écossaise connue pour son rôle dans la série britannique Skins et l’Italien Elio Germano, qui avait décroché le prix d‘interprétation masculin à Cannes en 2010 pour La nostra vita. A noter aussi, mais pas pour le mieux, la présence de Benjamin Bioley dans le rôle improbable de l’inquiétant patron ourdissant une sombre machination.

    ted-2-ted-jessica-barth-01-636-380[1].jpgTed 2, le retour calamiteux de l’ourson érotomane 

    Le premier métrage avait fait un tel carton que Seth McFarlane n’a pas résisté à l’appât du gain. C’est ainsi qu’on a malheureusement droit à une suite des aventures de Ted, l’ourson graveleux et érotomane.

    Marié, il souhaite devenir papa et demande à son pote John d’être le donneur en vue d’une insémination artificielle. Cependant, s’il veut avoir la garde de l’enfant, Ted va devoir prouver devant un tribunal qu’il est véritablement humain.

    Sous prétexte de lutte pour les droits civiques en défendant les minorités assaisonnée d’une ode à la différence, le réalisateur nous fourgue une comédie à prétention effrontée, osée et irrévérencieuse, mais qui se révèle juste calamiteusement outrancière.

    D’une beaufitude qui le dispute à la vulgarité crasse, elle dégouline de cet humour gras pipi-caca qu’affectionnent les Américains. Ou du moins les fans de l’auteur. Certains se demandent comment Mark Wahlberg peut se commettre dans de telles inepties..A l’entendre, il trouve lui aussi l’exercice très marrant. Sans oublier surtout que ça en rapporte, des pépètes,,,….

    Les 4 Fantastiques usurpent leur nom

    Les versions de 2005 et 2007 n’ayant pas franchement convaincu, on repart sur de nouvelles bases. Avec une resucée signée Josh Trank, qui s’est fait remonter les bretelles par la prodution pour son comportement imprévisible. Ce qui lui aurait valu ensuite d’être viré du spin off de Star Wars…..

    Mais bref. Quatre jeunes scientifiques se téléportent donc dans un univers parallèle dangereux qui fera subir à leurs corps des transformations étonnantes, l’un d’eux pouvant par exemple allonger et déformer ses membres à volonté ou une autre se rendre invisible et générer des champs de force.

    Du coup leur vie est à jamais transformée. Ils devront apprendre à maîtriser leurs nouvelles capacités, tout en travaillant de conserve afin de sauver la Terre d'un ancien ami devenu ennemi. Résultat, la Terrienne que je suis fatiguée de cette sempiternelle option scénaristique, s’est copieusement ennuyée dans l’histoire.

    Film à l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 5 août.

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  • Grand écran: "Self/Less" ou le fantasme de l'immortalité

    detail.4674598c[1].jpgLe fantasme de la vie éternelle, rien de nouveau sous le soleil. Mais un postulat loin de déplaire au vieux magnat newyorkais Damian Hale, atteint d’un cancer en phase terminale. Autant dire qu’il ne réfléchit pas deux fois lorsqu’on lui propose de transférer son esprit dans un corps sain, jeune et athlétique.

    Cette nouvelle enveloppe lui permet de redécouvrir une existence de riche célibataire séducteur dont il ne se lasse pas d’explorer les joies et les plaisirs en multipliant entre autres les conquêtes féminines.

    Jusqu’au jour où le passé du mort alors marié et père d’une petite fille dont il a enfilé le costume sans remord, refait surface. Pour son malheur. Logique. Quand on vend son âme au diable, le prix à payer peut se révéler exorbitant. Sauf que la manière dont le réalisateur Tarsem Singh traite son sujet, par ailleurs piqué à John Frankenheimer Seconds, l’opération diabolique (1966) n’a hélas rien de passionnant.

    Après un début façon science-fiction, doublé d’une ébauche de réflexion philosophique sur l’identité, la survie de la conscience, voire les effets secondaires de l'immortalité, on se retrouve dans un  film d’action convenu. Et dont l’essentiel, sous prétexte de redoutable conséquence de la découverte d’un terrible secret, se résume à une énième et laborieuse chasse à l’homme.

    Une traque d'une rare banalité, aussi peu inspirée en somme que le principal protagoniste de l’histoire, Ryan Reynolds, un héros qui manque singulièrement de charisme.

    Film à l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 29 juillet.

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