Grand écran: "Un peu, beaucoup, aveuglément", de et avec Clovis Cornillac (05/05/2015)
Habitant dans deux appartements séparés par une cloison extrêmement mince, deux êtres aux antipodes l’un de l’autre finissent par construire une relation sans se voir ni se toucher, uniquement basée sur leur voix et leur ressenti. On ne connaîtra même pas leur prénom respectif, puisqu’ils se donnent mutuellement du Machin /Machine.
Lui, c’est un inventeur de casse-tête aussi créatif que misanthrope ne supportant pas le moindre bruit et vivant cloîtré. De son côté, pianiste aussi douée que psychorigide, elle ne peut se passer de musique et prépare un grand concours.
L’affaire semble bien mal emmanchée. Un point commun cependant, tous deux sont des inadaptés sociaux. Du coup, cette cohabitation difficile va évoluer vers une curieuse liaison, où ils font plus ou moins les mêmes choses au même moment mais… de part et d’autre de leur mur.
Un peu, beaucoup, aveuglément est le premier long-métrage de Clovis Cornillac, qui tient aussi le rôle principal aux côtés de Mélanie Bernier. Le scénario a été imaginé par la femme de l’acteur, qui se glisse dans celui de la sœur hyper décomplexée de l’héroïne. Pour compléter le trio, l’ex-Deschiens Philippe Duquesne s’est mué en seul et meilleur ami de Machin, le farouche atrabilaire.
Au premier abord, on est séduit par le côté original et farfelu de ce film évoquant non seulement deux névrosés bizarrement amoureux, mais surfant sur le thème de la solitude et des problématiques rapports humains alors que se multiplient les moyens de communication. Tout cela vire pourtant rapidement à la fausse bonne idée. En dépit de quelques astuces de mise en scène, Clovis Cornillac gâche son concept inédit pour livrer finalement une romance au parcours fléché et au dénouement téléphoné.
Le talent de mes amis
Autre comédie française avec Alex Lutz, qui passe également pour la première fois derrière la caméra. S’étant rencontrés au lycée et devenus modestes collègues de bureau, Jeff et Alexandre mènent une petite vie tranquille et sans ambition, tout en accumulant les bêtises et les blagues nazes.
Jusqu’à l’arrivée dans l’entreprise de Thibaut, un coach super dynamique et performant qui n’est autre que l’ami d’enfance d’Alexandre. A l'époque, tous deux s'étaient promis de réussir. Mais seul Thibaut semble avoir tenu parole. A priori de quoi bousculer la routine…
Malheureusement, en dépit de son titre, Le talent de mes amis, l’auteur et ses protagonistes n’en montrent pas beaucoup. Un euphémisme vu le ratage de la chose. Et pour cause. Il n’était en effet pas question pour Alex Lutz, notamment auteur de la pastille humoristique Catherine et Liliane sur Canal +d’oublier ses grands copains Bruno Sanches et Tom Dingler. Du coup ce film de potes n’est rien d’autre qu’un… film de potes.
A l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 6 mai.
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