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Sorties de la Semaine - Page 114

  • Grand écran: "Roxane", l'agriculture à travers la culture pour évoquer le désespoir paysan

    5cfbb7cc52eb3ade378b4612.jpgRaymond est un personnage peu commun. Un rêveur et un idéaliste. Amoureux des mots, il pense que la littérature est capable de changer le monde. Un secret que cet agriculteur à l’éducation sommaire n’avoue qu’à ses poules. Tous les matins, flanqué de sa favorite Roxane (photo), il réunit les galinacés pour leur lire Cyrano de Bergerac, L'avare...

    Raymond est très heureux, les volailles aussi, jusqu’au jour où il se retrouve dos au mur. En effet la coopérative ne veut plus des petits producteurs. Menacé de faillite, il a alors une idée folle: se mettre en scène avec ses poules, dont la fameuse Roxane évidement, dans des vidéos cultes pour créer le buzz sur les réseaux sociaux et sauver ainsi sa ferme, sa famille et son couple. Inutile de dire que dans le village, on a du mal à croire à sa réussite flamboyante dans ce domaine. Mais Raymond, inébranlable, se laisse emporter par sa passion du théâtre…

    Emmené par un Guillaume de Tonquédec lunaire, touchant  dans son rôle de paysan taiseux, n’exprimant ses émotions et ses sentiments qu’à travers de grands textes classiques de Rostand à Guitry en passant par Molière, Roxane est le premier film de Mélanie Auffret.

    Tout en racontant les histoires d’amour de Raymond avec les mots et avec sa poule, sa relation avec sa femme, ironie du sort employée de banque (Léa Drucker), elle se livre à l’observation d’un monde rural en crise. Sachant de quoi elle parle, étant issue elle-même du milieu agricole, elle brosse avec modestie un portrait d’une actualité brûlante de ses membres qui luttent avec l’énergie du désespoir pour sauvegarder leurs bien face à la brutalité économique ambiante.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 12 juin.

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  • Grand écran: dans "Le coureur", le Suisse Baumgartner explore la spirale de la violence

    1538064248_laeufer_filmstill2_1.jpgPour son premier long métrage, Le coureur, le Suisse Hannes Baumgartner, raconte l’histoire de Jonas Widmer (Mischa Ebner dans la vraie vie), sportif helvétique de haut niveau spécialisé dans le marathon militaire dont il a été lauréat, et devenu un criminel en série, alors qu'il s'apprêtait à s'aligner aux Jeux Olympiques.  A l’époque des faits survenus dans la région de Berne, en 2002, on l’appelait « le tueur de minuit ».

    Le jeune cinéaste en fait un athlète accompli, cuisinier de métier, bon citoyen, collègue agréable menant une vie apparemment sans histoire avec sa petite amie. Jonas incarné par un convainquant Max Hubacher, apparaît ainsi comme un personnage certes très méticuleux, mais tout de même normal. Sinon modèle à l'occasion.

    Et pourtant, grosse fêlure. Malgré d'immenses et constants efforts pour cacher, sous de folles courses d’endurance qui nous le montrent extrêmement tendu et contracté, la face obscure de sa personnalité, la rage qui l’anime, il va céder à ses démons. Démasqué par l’auteur qui l’observe de façon presque clinique, en scrutant son développement émotionnel pour tenter de trouver des raisons à l'inéluctable spirale de la violence. 

    En dépit de quelques maladresses et d’un scénario parfois confus où le réalisateur semble vouloir nous emmener sur de fausses pistes à l’image d’une relation ambiguë de son protagoniste avec son frère, le film, plutôt prometteur, se laisse voir.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 15 mai.

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  • Grand écran: "Dieu existe, son nom est Petrunya", un conte féministe qui se perd en route

    0004984.jpgDiplômée universitaire en histoire, Petrunya, 32 ans, vit toujours chez ses parents dans la petite ville de Stip. En surpoids, sans emploi, elle est constamment rabaissée par une mère autoritaire. Se rendant à un nouvel entretien d’embauche raté dans une usine de textiles, elle en ressort de surcroît humiliée par un patron grossier qui lui dit qu’elle est moche et qu’il ne la baiserait même pas.

    On est le 19 janvier, jour de l’Epiphanie. En rentrant à la maison, Petrunya tombe sur la célébration annuelle exclusivement masculine, au cours de laquelle le pope jette une croix dans la rivière où les jeunes hommes du coin plongent pour l’attraper, le vainqueur étant assuré d’une année de bonheur et de prospérité

    Alors que les femmes n’ont évidemment pas le droit de participer à la chose, Petrunya, sur un coup de tête, se jette dans l’eau glacée et parvient à récupérer la croix sacrée, provoquant la furie des concurrents. Refusant de la rendre, elle s’enfuit, ignorant les menaces.

    Le pope fait alors appel à la police et Petrunya se retrouve au commissariat devant lequel se rassemble la foule en colère. La jeune femme ne cède pas, estimant avoir elle aussi droit à la chance, tandis qu’une journaliste de télévision se saisit de l’affaire pour dénoncer une société machiste qui, tout en se prétendant moderne, peine à remettre en cause des traditions d’un autre âge.

    La réalisatrice Teona Strugar Mitevska s’empare ainsi d’une histoire vraie pour suivre le combat de Petrunya (Zorica Nusheva, actrice plutôt inspirée en l’occurrence) confrontée à la misogynie d’une communauté patriarcale. De faible et inoffensive au départ, elle se révèle de plus en plus forte au fur et à mesure que l’histoire déroule. Malheureusement, si la première partie est enlevée, la seconde patine.

    En fait, le film se termine pratiquement dès que Petrunya est emmenée au commissariat. Du coup ce conte qui se veut un brûlot féministe, commence à tourner en rond. La réalisatrice semble ne plus avoir rien à dire ou à démontrer et nous sert alors une comédie manquant singulièrement de finesse, à l’image du personnage de la journaliste nous serinant sans trop y croire ses critiques maladroites à l’égard de la phallocratie ambiante.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès le 8 mai.

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